Jean Marie Pichard est né à Lyon et a été baptisé paroisse Saint-Paul le 22 avril 1781. Parrain, Jean Marie Mestrallet, marchand fabricant, oncle maternel ; marraine, Marie Durochat, veuve de Joseph Mestrallet, débitant de tabac. Son père André Pichard (Saint-Nizier 1744-1793), négociant en dentelles demeurant place des Carmes, avait épousé, paroisse Saint-Georges le 8 août 1777, Claudine Mestrallet. Commandant un bataillon de l’armée de Précy pendant le siège de Lyon, il est fusillé dans la plaine des Brotteaux le 29 novembre 1793.
Jean-Marie Pichard est élevé par son oncle maternel Jean Marie Mestrallet.
Il est d’abord chirurgien interne de la Charité, puis élève en chirurgie de l’Hôtel-Dieu (1801). Il complète sa formation à la faculté de médecine de Paris, où il suit les leçons de Corvisart et soutient, le 31 août 1811, sa thèse qu’il dédie à son oncle. Il revient exercer à Lyon et est un chaud partisan de l’empereur. Eugène Vial (RLY 1923, p. 159) indique qu’il fait alors partie d’une société chansonnière, « La petite Table », qui compte treize convives, où il a pour pseudonyme « Jean-Marie, abbé de Cormombles, aumônier, historiographe ; bonnet de docteur ». En 1814, il en est le « doyen », et compose des vers en l’honneur du succès de Vassy en février 1814, puis le 6 décembre, pour exprimer ses vœux en faveur du retour de Napoléon. À l’extérieur de cette éphémère compagnie, ses talents sont diversement appréciés et en 1826, l’ironique auteur de la Biographie contemporaine des gens de lettres de Lyon l’exécute ainsi : « Homme des plus gros, littérateur des plus minces, médecin comme tant d’autres. Il occupe encore une certaine place in nostro docto corpore ». En 1813, il entre comme membre titulaire agrégé au Cercle Littéraire de Lyon où il reste jusqu’en 1829, ayant exercé les fonctions de secrétaire-adjoint en 1814, et de président en 1823-1824. Rougier cite de lui deux interventions : Le 1er avril 1824, il analyse le rapport de M. Gros sur la pépinière départementale et la notice biographique de Grognier sur Deschamps, et le 12 août 1826, il lit son Rapport sur l’introduction à la police médicale du docteur Sainte-Marie.
Le 3 février 1818, Jean Marie Pichard, demeurant 2 rue Sainte-Monique, épouse à Lyon Colette Rey, née le 6 février 1789 à Saint-Symphorien-d’Ozon, fille de défunt Michel Rey et d’Antoinette Vaganay, reconnaissant pour légitime Cécile-Charlotte Pichard, née à Lyon le 4 juillet 1817 (décédée le 20 mars 1821) ; témoins, Bruno Mazonnet chirurgien, Jean Marie Téry capitaine à demi-solde, Antoine Barre pharmacien, Louis Senac médecin. Lorsque son fils Antoine Claude, né le 20 novembre 1821, succombe à une affection cérébrale le 31 mars 1827, le scepticisme le gagne et il renonce à la médecine pour se consacrer à la littérature et à la philanthropie. Rougier écrit : « Il ne cessa pas de contribuer au soulagement des misères humaines : nommé administrateur des prisons, nous l’avons vu s’occuper avec persévérance et dévouement de la partie philanthropique de cette œuvre ». Il avait eu encore un autre enfant : Anne Marie, dite Anaïs, née à Lyon le 18 octobre 1823, épouse à Lyon le 17 mars 1841 de Claude Demars.
Le 14 février 1831, le maire Prunelle le nomme conservateur de la Bibliothèque du Palais des Arts comme successeur de Trélis*.
Il décède le 29 août 1836 dans sa propriété d’Oullins ; témoins Jean Jaboulay, propriétaire, voisin du défunt, et Jean Antoine Guyard, instituteur.
Pichard est élu membre de la classe des sciences le 3 mai 1831. Il remercie l’académie le 10 mai. Il prononce son discours de réception : Éloge de Jean Jacques Trélis*, lors de la séance publique du 21 décembre 1833. Le 11 décembre 1832, il lit des lettres écrites lors de son voyage à Toulon en septembre 1828. Jean-Baptiste Dumas lit son éloge funèbre dans la séance publique du 23 mai 1837 (Lyon : Barret, 1837, 15 p).
Bréghot. – Louis Auguste Rougier, Éloge de J. M. Pichard, docteur en médecine, membre de l’académie […] de Lyon, lu à la Société de médecine de Lyon, le 21 novembre 1836, s.l., s.n., 1836, 22 p.
L’académie conserve diverses lettres: Ac.Ms275-III f°474. – Ac.Ms275-III f°545. – Ac.Ms275-IV f°79, lettre du 1er septembre 1826 [envoi de son compte rendu des activités de la société de médecine de 1824 à 1826]. – Ac.Ms276 f°107. – Ac.Ms276 f°140, lettre du 2 août 1831 [annonce qu’il a reçu de M. le maire de Lyon l’autorisation de rendre à la bibliothèque de l’académie les livres provenant du legs Adamoli et existant dans la bibliothèque du Musée, lorsque ces livres auront été remplacés dans ce dernier dépôt par les doubles de la Bibliothèque de la Ville]. – Ac.Ms276 f°238, lettre du 7 février1833. – Ac.Ms276 f°299, lettre du 13 août 1833 [du fait de diverses circonstances, n’a pu encore communiquer son discours de réception]. – Ac.Ms276 f°319, lettre du 9 septembre 1833 [communique son discours de réception]. – Ac.Ms276 f°510, lettre du 12 mars 1835 [demande que l’académie désigne un de ses membres pour la représenter à l’assemblée générale des souscripteurs pour l’érection d’un monument à élever à Marie-Joseph Jacquard].
Essai sur les phénomènes de la puberté considérés dans l’un et l’autre sexe, thèse présentée à la faculté de médecine de Paris le 31 août 1811 (thèse), Paris : Didot jeune, 1815, 51 p. – Éloge de Denis Mortier, prononcé à la Société de médecine de Lyon le 20 septembre 1824, Lyon : Rusand, 1824,14 p. – Éloge de M. Bellay, prononcé à la Société de médecine de Lyon le 20 décembre 1824, Lyon : Barret, 8 p., et AHSR 1, p. 221. – Notice sur M. Blanchin, membre de la société de médecine, lue dans la séance du 21 avril 1825, Lyon : Barret, 1825, 4 p., et AHSR 1, p. 41. – Claude Jal, Eugène Sampier d’Arena, Horace-Anthelme Brunet, Jean-Marie Pichard, Hôpital de l’Antiquaille. Établissement destiné au traitement des difformités chez les personnes du sexe féminin, 1825, 4 p. – Compte rendu des travaux de la Société de médecine de Lyon depuis le 19 juillet 1824 jusqu’au 17 juillet 1826, Lyon : Rusand, 1826, 84 p. – « Notice sur Pierre Joannon, docteur-médecin, membre de la société de médecine de Lyon, correspondant de la société de médecine pratique de Montpellier, lue à la société de médecine de Lyon, le 6 mars 1827, par M. le docteur Pichard, secrétaire général », Archives du Rhône, mars 1827, V, p. 340. – Catalogue des livres de M. A B*** [Barre], Lyon, 1832. – Éloge de J.J. Trélis, prononcé dans la séance publique de l’académie… de Lyon le 21 décembre 1833, Lyon : Gabriel Rossary 1833, 12 p. – « Rapport fait, le 2 juin dernier, à l’assemblée générale des souscripteurs, pour l’érection d’un monument à la mémoire de Marie-Joseph Jacquard, par Jean-Marie Pichard au nom de la commission provisoire », La tribune prolétaire, 5 juillet 1835. – « La chaise à porteurs », RLY 1, 1836, p. 29. – « Discours aux obsèques de Jacquard », Ibidem, p. 57.