Louis François Prost est né à Lyon 2e, le 7 avril 1876 ; déclarants : Benoît Jacob et Joseph Rigal, (peintre décorateur). Il est le fils d’Étienne Nicolas Prost (né à Lyon le 1er septembre 1837), 38 ans, sculpteur marbrier à Lyon, 39 (ou 99 ?) quai de l’Hôpital (act. quai Jules-Courmont), et de Clothilde Antoinette Jacob (Lyon 28 février 1843-Lyon 2e 28 novembre 1929), mariés le 13 février 1873 à Lyon 2e (l’un des témoins est le sculpteur Jean Antoine Aubert).
Il décède, célibataire, le 14 mars 1945 à Lyon 3e. Il habite alors 56 rue Franklin où il avait emménagé au début des années 1910.
Après avoir poursuivi des études professionnelles à l’École de La Salle, où il montre ses aptitudes au dessin, il est admis à l’école nationale des beaux-arts de Lyon (1891-1896), où il s’oriente rapidement vers la sculpture, avec Charles Dufraine – dont il reprend, après sa mort, l’atelier installé 45 rue Croix-Jordan Lyon 7e (act. rue Capitaine-Robert-Cluzan) –, puis avec Pierre Aubert. Il entre à l’École nationale des Beaux-arts de Paris dans la classe de Louis-Ernest Barrias (1841-1905). Il habite alors 82 rue de la Tombe-Issoire. En 1906, il obtient le 1er second grand prix de Rome (La mort de Narcisse), et expose pour la première fois au salon des artistes français auquel il participera régulièrement et où il obtient une médaille d’argent en 1935 et une médaille d’or en 1937. À partir de 1909, il expose aux salons de la Société lyonnaise des beaux-arts, qui lui décerne une médaille d’argent pour un médaillon à l’effigie de Tony Garnier* dont il était proche. En 1912, il est nommé professeur à l’école des beaux-arts de Lyon où il succède à Pierre Aubert, et où il enseigne de 1912 à 1914, de 1915 à 1918 puis de 1923 à 1942.
Louis Prost participe activement à de nombreuses sociétés professionnelles. Il préside la Société lyonnaise des beaux-arts de Lyon de 1933 à 1935, l’Union des Sociétés artistiques de Lyon, la Société de secours pour les artistes lyonnais, la Société des anciens élèves des beaux-arts et la section lyonnaise du Syndicat national de l’enseignement des beaux-arts. Il est élu à la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon en 1932 et membre correspondant de l’Institut en 1944. Il est officier d’académie.
Élu le 4 décembre 1934, au fauteuil 1, section 4 Lettres, il succède à Lucien Bégule*, admis à l’éméritat. Il prononce son discours de réception, intitulé L’Artiste et le modèle, le 25 juin 1935 (MEM 1936) : selon lui, « l’art rappelle que la nature n’est pas seulement objet de connaissance pure, mais qu’elle est aussi source d’émotions ineffables qui valent la peine d’être, et que l’homme n’est pas né uniquement pour comprendre ». Le 26 mai 1936, il fait une communication sur Les proportions humaines ou les canons dans l’art. Il est l’auteur de nombreux rapports pour l’attribution de prix, en particulier celui de l’œillet d’argent des Jeux floraux de la comtesse Mathilde. Son éloge funèbre est prononcé le 10 avril 1945 par le président, Joseph Lepercq*.
Dominique Dumas, et participation G. Bruyère*, Salons et expositions à Lyon, 1786–1918. Catalogue des exposants et liste de leurs œuvres, Dijon : L’Échelle de Jacob, 2007, 3 vol., 1 481 p. – Philippe Dufieux, Sculpteurs et architectes à Lyon, 1910-1960, de Tony Garnier à Louis Bertola, Lyon : Mémoire active, 2007, 141 p. – Alain Vollerin, Le Salon de Lyon, le prodigieux parcours de la Société des Beaux-Arts depuis son origine, Lyon : éd. Mémoire vive, 2007, 296 p. – Séverine Penlou, Rôles et fonctions de la sculpture religieuse à Lyon de 1850 à 1914, thèse d’histoire de l’art, dir. François Fossier, université Lumière Lyon-2, 2008, 4 vol. de texte, 1 991 p., et un vol. annexe, 486 p.
Portrait du sculpteur lyonnais Louis Prost par Georges Leroux, huile sur toile, 1941 (MBAL).
La plupart des œuvres de Louis Prost ont été recensées par Ph. Dufieux (voir Bibliographie) ; beaucoup sont conservées au musée des beaux-arts de Lyon (MBAL). On retiendra :
Bustes : Paul Chenavard, marbre, nouveau cimetière de Loyasse, 1910. – Professeur Laroyenne, MBAL, 1914. – Madame Tony Garnier, marbre, présenté au salon de la SLBA 1917. – Professeurs Claude-Julien Bredin*, 1919 ; Louis Bredin*, 1919 ; Charles Cornevin*, 1917 ; Pierre-Victor Galtier, 1912 ; Félix Lecoq*, 1913 ; François Saint-Cyr, bronze, école vétérinaire de Lyon, 1926. – Tony Garnier*, bronze doré, Hôpital Édouard Herriot, 1937.
Monuments : Avec Tony Garnier, Auguste Chauveau*, Lyon, École vétérinaire, 1926. – Barthélemy Thimonnier, place Aristide-Briand, Lyon, 1931. – Avec Jean Cateland, Joseph Serre, jardin des Chartreux à Lyon, et place du Port à Neuville-sur-Saône, 1943.
Monuments funéraires : avec Gabriel Mortamet, Tombeau du Professeur Laroyenne, Loyasse, vers 1902, présenté à l’Exposition internationale de Lyon en 1914. – Familles Bocuze et Givaudan, cimetière de Sainte-Foy-lès-Lyon, 1915. – Avec Pierre Bourdeix, Monument aux morts de la police lyonnaise, Loyasse, 1939.
Œuvres diverses : La mort de Narcisse, plâtre, MBAL, 1906. – Tony Garnier, médaillon en métal, 1912. – L’Espérance, présenté à l’exposition inter-nationale de Lyon en 1914.