Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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BARBIER Antoine (1859-1948)

par Isabelle Collon.

 François-Jean-Marie dit Antoine Barbier est né à Saint-Symphorien-de-Lay (Loire) le 10 mai 1859, onzième enfant de Claude Barbier, médecin de campagne, et de Marie Christine Françoise Wagner. Témoins à la déclaration du 11 : Camille Villeret, commissaire de police, et Pierre Cheylard, commis principal des contributions directes. Il suit les cours de l’école primaire de Lay, puis est admis à l’internat du Petit Séminaire de Saint-Jodard pour les deux dernières années du primaire.

 En 1871 il part rejoindre son frère Eugène, prêtre en Algérie, attaché à la paroisse de Khalfoun, près d’Hippone (Bône, act. Annaba) et passe quinze années de jeunesse en terre algérienne. Il fait son service militaire à Alger, terminé en 1882, tout en peignant et en écrivant en autodidacte. Il revient à Lyon en 1887, trouve de petits emplois de topographe, d’employé de banque et de salarié au Grand Bazar. Il repart en Bulgarie à Kirkilossé près d’Andrinople (act. Edirne en Turquie), avec son beau-frère Paul Gouttenoire, qui est régisseur d’un domaine de vignobles. Là, Antoine Barbier entre comme professeur de français chez les Pères Résurrectionnistes, tout en chevauchant les vignobles comme surveillant, en dessinant et en peignant.

 Il est présenté un jour par Paul Gouttenoire au comte de Foras, grand maréchal de la cour du futur tsar Ferdinand de Bulgarie. C’est là qu’Antoine Barbier s’engage définitivement dans la voie de l’art. Il devient rapidement peintre officiel et réalise les décors des plafonds du palais royal de Sofia, ainsi que des portraits aquarellés de la famille royale, des éventails pour les dames de la cour. En marge de de son activité de décorateur et de peintre, il célèbre les évènements princiers en tant que poète de cour. Ainsi, en 1893, à l’occasion du mariage du tsar Ferdinand avec Marie-Louise de Bourbon-Parme, il compose des poèmes. Il hésite encore entre peinture et littérature. Après huit années passées en Bulgarie, il revient à Lyon le 27 Juin 1895. Puis, il expose à Paris où il réside jusqu’en 1898, 37 rue Lacroix (17e). Il expose pour la première fois à la Société Lyonnaise des Beaux-Arts. À Lyon, il est élève de Barriot, et à Paris, de Gleyre.

 Il épouse le 23 juillet 1900 (Lyon 2e) Anne Lucie Amadieu (Mâcon 2 octobre 1871-1960), dite Tinam, elle-même peintre, fille d’Antoine Émile Amadieu, propriétaire en Algérie, et d’Anne Marguerite Pernod. Ils ont quatre enfants: Jean ; Luc (Auteuil 1903-Gleizé 1989), peintre et professeur aux Beaux-Arts ; Marie-Monique, née en 1905, épouse Bisson ; et Noël Léon (Paris 18e 1911-Mably 2002), médecin. Le couple s’installe 5 rue des Remparts d’Ainay où le peintre installe son atelier. Peintre voyageur au Moyen-Orient : Égypte, Turquie, Algérie à plusieurs reprises, il rapporte de ses voyages de nombreuses aquarelles témoignant de son sens de l’observation et de sa poétique de la lumière méditerranéenne.

 En 1902, il s’installe à Paris tout en exposant à Lyon et en réalisant des commandes, comme celle de la Compagnie PLM de panneaux pour la gare des Brotteaux en 1903. Mention honorable en 1904 au Salon des Artistes Français, sociétaire en 1913, médaille d’argent en 1926.

 Pendant la Première Guerre mondiale, il renonce à la peinture et aux expositions pour consacrer toute son énergie à des associations comme l’Aide au Corps expéditionnaire d’Orient dont il a été président fondateur.

 En 1916, il s’installe à Lyon de façon définitive et participe à la vie artistique lyonnaise avec de nombreuses expositions d’aquarelles et de petits formats. En 1938, il est élu président de la Société des aquarellistes lyonnais, dont il a été cofondateur.

 Il meurt à Lyon 1er le 8 février1948 et est inhumé le 11 à Caluire-et-Cuire. Il habitait alors 11 quai Général-Sarrail.


Académie

Candidat le 22 mars 1927 au fauteuil 2, section 4 Lettres occupé par Fernand de Bélair*, il est élu le 6 décembre sur le rapport de Tony Tollet*. Il prononce son discours de réception le 19 mars 1929 : L’art académique, l’art moderne. Pour servir de préface à une réaction nécessaire (MEM 1931). C’est une diatribe contre l’art moderne et les valeurs du travail artistique académique. Autres interventions : 20 janvier 1931, La couleur ; 6 décembre 1932, Le château de Sury-le-Comtal ; 12 mai 1936, De l’utilité pour l’Académie d’adopter un insigne. Le 22 novembre 1932, il rapporte sur la candidature de Commette* ; le 21 novembre 1933 sur celle de Schulz* ; le 20 novembre 1936, sur celle de Prost*.

Bibliographie

Bénézit (avec une date de naissance erronée). – Jacques André, Antoine Barbier, un peintre voyageur, Lyon : Éd. Jacques André, 2009, 156 p.

Œuvres et publications

En 1903 il réalise au Caire, dans la chapelle de la Sainte-Famille de Matarieh, un cycle de six huiles sur toile marouflée sur le thème de la Fuite en Égypte. Ce cycle, par son thème religieux, reste unique au sein d’un corpus d’œuvres qui représentent des paysages, des vues de villes, des scènes d’intérieur, des marines, des natures mortes. À son retour à Lyon, il a peint les panneaux de la gare des Brotteaux et, en 1945, il a fait la décoration de l’église de Renage (Isère).

Ses œuvres se trouvent dans de nombreux musées (Carnavalet, Lyon, Saint-Étienne, Roanne, Bordeaux, Le Caire, Alger, Bruxelles…).

« L’apologie du gris », Bull. SLBA, 1928.

Une rue de Lyon 6e, inaugurée le 26 avril 2010, porte le nom d’Antoine Barbier. L’inauguration a été suivie d’une exposition de ses toiles dans la salle des Pas Perdus de l’ancienne gare des Brotteaux, sous la grande toile Le pont du Mont-Blanc à Genève, accrochée en 1903.

Exposition au Musée Déchelette de Roanne d’avril à octobre 2010. Rétrospective Antoine Barbier au musée Allard à Montbrison en 2013. DVD par Olivier Chamussy, 18 minutes.

Ses descendants ont créé en 2005 une association pour perpétuer sa mémoire : Sur les traces d’Antoine Barbier (STAB).