Né le 14 juillet 1927 à l’hôpital de la Charité, Lyon 2e. Études primaires à l’école Ernest Renan à Villeurbanne, puis lycée du Parc à Lyon, et faculté des sciences de Lyon.
Avec son frère Jean né en 1931, tous deux collectionneurs intéressés par les pierres, ils s’orientent à l’université vers des études de sciences naturelles. Jean David* se dirige vers la biologie, la génétique des populations (CNRS) ; l’Académie de Lyon l’élira membre d’honneur associé en 1997. Louis se spécialise en Géologie-Paléontologie ; licencié ès sciences naturelles (1947-1948), diplômé d’études supérieures en Géologie (1948), admissible à l’agrégation (1949), inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions de chef de travaux et de maître de conférences, docteur ès sciences naturelles (Géologie) en 1956 à Paris. Assistant à la faculté des sciences de Lyon 1947-1954 (service militaire 1949-1950), chef de travaux 1954-1959, professeur sans chaire 1962, titulaire 1963, émérite 1987, honoraire 1990. Chargé de cours à l’École centrale de Lyon (1954-1958) et à l’INSA (1959-1961).
Directeur du Centre pédagogique régional de Lyon (1947-1954), responsable du Département des sciences de la Terre (1965-1967), assesseur du doyen de la faculté des sciences, secrétaire du Conseil de l’université (1967-1970). Directeur de l’UER-Faculté des Sciences de la nature (1969-1973), responsable du Département des Sciences de la Terre 1986, président de l’université Claude Bernard (1981-1982). Membre du Conseil et du Conseil scientifique de l’Université, président de la Commission des finances. Directeur du Muséum d’histoire naturelle de Lyon (1963-1999). Directeur du Centre de paléontologie stratigraphique et paléoécologie, Laboratoire associé du CNRS (1966-1985). Collaborateur au Service de la carte géologique d’Algérie (1950-1955), et de France (1951-1987). Membre de The New-York Academy of Sciences (1980), de la Société géologique de France (1949), de la Société linnéenne de Lyon (1950), de la Société paléontologique de Suisse, etc. Membre du Comité consultatif des universités (1958-1979), du Conseil supérieur des corps universitaires (1980-1984), du Comité national du CNRS (1971-1986), du Comité national français de géologie (1965-1990), de l’Association nationale des conservateurs de collections publiques et de l’International Council of Museum, Président-fondateur de l’association « Sciences-Musées-Médias » (1987-1995), missions d’expertise des collections des musées de Chambéry, de Saint-Denis de la Réunion, du Muséum national d’histoire naturelle. De nouveau directeur du Centre pédagogique régional (1959-1962), membre du Conseil d’hygiène du Rhône (1964-1986), du Comité technique de l’eau Rhône-Alpes (1968-1986), de plusieurs Commissions municipales, président de l’Association de Paléontologie ARPPAM (1963-2010, édition).
Commandeur des Palmes académiques (1978). Chevalier de la Légion d’honneur (1988).
Marié en 1950 à Élise Gaspard, agrégée de sciences naturelles, décédée le 10 janvier 2006, il a deux fils, Bruno (1954), biologiste, président du Muséum national d’histoire naturelle à Paris, et Jean-Marc (1958), chirurgien-dentiste à Lyon ; six petits-enfants.
Passionné par l’histoire et le parler lyonnais, Louis David, après les Audin*, Hours*, Cottin*, Waldmann*, Pérouse* et consorts, est intronisé en 1986 à l’Académie du Gourguillon et des Pierres plantées, « gardienne de la mémoire et du parler lyonnais ». Sous le pseudonyme parlant de Chaon Grattepierre – chaon, variante de choin, désigne une bonne pierre de construction, une pierre de choix –, il en devient le « le chancelier en concurrence et survivance en 1990, le chancelier en 1991 ». Il prépare et conduit fermement toutes les réunions, pendant 25 ans, jusqu’à celle du 14 octobre 2016 où il n’a pu assister, mais dont il a été heureux d’entendre le compte rendu le soir même, avec la sortie du n° 1 de la revue L’Académicienne qui s’ouvre sur son éditorial. Les deux publications de Chaon Grattepierre en font l’historien de l’académie et le continuateur de son fondateur Nizier du Puitspelu (Clair Tisseur*), sujet de son ultime conférence prononcée à L’Araire, à Yzeron, le 2 octobre.
Louis David meurt à son domicile, 393 cours Emile Zola, Villeurbanne, le 15 octobre 2016. La cérémonie au crématorium de la Guillotière le 21 octobre a vu les interventions de Jean Burdy* et de Gérard Truchet au nom des deux académies auxquelles il s’est tellement voué et dévoué pendant trois décennies. Les académiciens du Gourguillon lui ont rendu un dernier hommage le 5 décembre au cimetière de Sainte-Foy-lès-Lyon devant la tombe de Nizier du Puitspelu.
Le conservateur du Muséum, invité le 17 décembre 1974, prononce la dernière conférence de l’Académie au Palais Saint-Pierre, aux Terreaux, avant son transfert au Palais Saint-Jean : Les eaux publiques de Lyon (MEM 30, 1977). « Le 1er juin 1976, réunie en séance secrète dans sa bibliothèque, l’Académie a prononcé, après élections, la nomination de M. Louis David » fauteuil 8, section 2 Sciences (MEM 31, 1977, p. 48). Celui-ci prononce son discours de réception le 25 janvier 1977 Origine et débuts de la vie sur la terre (MEM 32, 1978). D’une grande longévité académique, assidu, Louis David a fait preuve d’une activité hors pair et d’un rare dévouement. Archiviste (1991-1998, puis à partir de 2006), on lui doit un énorme travail de recherche, d’inventaire, de classement et d’enrichissement. Président de l’Académie en 1990, il ouvre l’année avec un exposé sur les dinosaures.
Conscient de l’importance du Tricentenaire de l’Académie en 2000, Louis David crée en 1997 une commission ad hoc, l’anime, puis assume, à titre exceptionnel, une deuxième vice-présidence en 1999 et présidence en 2000. On lui doit une séance solennelle le 30 mai dans les grands salons de l’Hôtel-de-ville en présence de trois cents personnes, avec présentation de l’Académie et de son histoire, une exposition Lyon et ses savants au Muséum, une médaille, et deux ouvrages collectifs de prestige : Trois siècles d’histoire lyonnaise, l’Académie de Lyon, sous sa direction, et Lyon du xxe au xxie siècle, dirigé par Noël Mongereau*, son étudiant et son assistant à l’université, son collègue à l’INSA, son confrère et ami, disparu le 5 juin 2014.
1976-2016, quarante ans à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, vingt-cinq ans de présence active, chaque semaine, le mardi et le jeudi, où, archiviste, il a accompli un énorme travail d’inventaire, de classement, de recherche et d’enrichissement, qu’il poursuit chez lui. C’est à ses classeurs que les académiciens doivent constamment se référer pour leurs activités et leurs travaux. Le 8 novembre 2016 l’Académie a décidé que l’ensemble de ces classements sera appelé Fichier David. Le Dictionnaire historique des Académiciens lui doit beaucoup.
En géologie, outre plus de 250 titres et des ouvrages de vulgarisation en relation avec le muséum d’histoire naturelle de Lyon, citons : Étude géologique de la Haute Medjerda, Thèse, Alger : Carte géologique, 1956, 306 p. – Histoire de la terre, Paris : Seghers, 1988, 202 p. – Écrire les sciences de la nature, Paris : Vuibert, 2011, 217 p. – Drian, Essai sur la géologie de la partie méridionale du département du Rhône (avec Noël Mongereau), Lyon : éd. de l’Académie, 2012, 91 p. – L’exploration géologique du Fossé rhodanien (avec Noël Mongereau), Paris, Mines Paris Tech, 2014, 373 p.
Académie, de 1983 à 2015, vingt communications, en géologie et paléontologie, et sur les académiciens : 3 mai 1983, Lyon, les collines qui bougent (MEM 38, 1984). – 4 février 1986, Charles Depéret, géologue et lyonnais (MEM 41, 1986). – 24 mars 1987, L’autopsie d’une momie égyptienne au musée Guimet (MEM 42, 1987). – 8 février 1994, Les ancêtres de l’homme moderne (MEM 49, 1995, résumé). – 14 mars 1995, Le bleu, la glace et le mammouth (MEM 50, 1995). – Éloge d’Alexis Chermette 1902-1996 (MEM 51, 1996). – 10 novembre 1998 et 19 janvier 1999, Les débuts de l’évolution biologique et de ses théories explicatives (MEM 53, 1998). – 24 juin 1999, Claude Brossette 1671-1743, MEM 54, 1999. – 4 janvier 2000, Une grande famille : les Villeroi et l’Académie (MEM 55, 2000). – 9 janvier 1990 et 8 janvier 1991, comptes rendus des activités en 1989 et en 1990 (MEM 45 et 46). – Trois siècles d’histoire lyonnaise, l’Académie de Lyon (Louis David dir.). – Lyon du xxe au xxie siècle (Noël Mongereau dir.). – Compte rendu des activités de l’année (MEM 55, 2000). – 23 octobre 2001, Éloge de Charles Mérieux 1907-2001 (MEM 1). – 20 avril 2004, Lyon au fil des fleuves, lieux et métiers disparus (MEM 4). – 2004, Christiane Vigneau 1917-2004 (MEM 4). – 21 mars 2006, Les quatre « histoires’ de la terre » (MEM 6). – 5 décembre 2006, Naissance d’un règlement : celui de 1845 (MEM 6). – 15 mai 2007, Deux destins parallèles: Buffon et Linné (MEM 7). – 2009, Henri Gauthier 1917-2009 (MEM 9). – 19 octobre 2010, Les Villeroy et leurs deux archevêques (MEM 10). – 2011, Christiane Desroches-Noblecourt, 1913-2011 (MEM 11). – 11 septembre 2012, Vrais et faux, fossiles et animaux (MEM 12, résumé). – 3 mars 2015, Noël Mongereau 1935-2014 (MEM 15).
Sous le pseudonyme de Chaon Grattepierre : Histoire de l’alme et inclyte Académie du Gourguillon et des Pierres plantées, Lyon : ELAH, 1996, 109 p. – Le Littré du Gourguillon, Lyon : ELAH, 2003, 285 p.