Felix Lecoq naît le 20 avril 1805 à Avesnes (Nord). Il est le fils de Pierre Lecoq et Hyacinthe Pierrard. Son père dirige alors la papeterie de Vrauchamp à Docelles (Vosges), qu’il abandonne à la mort de sa femme pour prendre la direction d’une ferme de son beau-père à Avesnes. C’est dans cette ferme, traversée par un ruisseau, que le jeune Félix fait ses premières observations scientifiques, à l’âge de 10 ans, sur la biologie d’un petit poisson : l’épinoche. Ce travail, publié plus tard dans un journal local, reçoit les félicitations chaleureuses de Coste, professeur au Collège de France (qui ne fera pas preuve d’honnêteté scientifique : il publiera sous son seul nom la découverte de Lecoq, sans même citer le véritable auteur).
Lecoq fait des études classiques au collège d’Avesnes. Son père, qui dirige alors une grosse exploitation en Belgique, l’envoie à l’école vétérinaire et l’école d’économie rurale d’Alfort. Lecoq en sort premier, en 1825, avec le diplôme d’agriculteur et celui de vétérinaire. Son père ayant été nommé juge de paix à Solre-le-Château (Nord) – après résiliation du bail de son domaine belge –, Lecoq le rejoint pour exercer la médecine vétérinaire. Il peut alors conduire de très intéressantes observations sur la pleuro-pneumonie chronique des bovins. À l’époque, cette maladie est endémique – à l’instar de la peste bovine – dans le troupeau français.
Désireux de se rapprocher d’une carrière scientifique que lui interdit la pratique rurale, Lecoq se présente à un concours de chef de service à Alfort. Mais, il arrive trop tard, la place ayant été entre temps pourvue. Il réussit en 1828, un concours de chef de service à l’École vétérinaire de Lyon, où il fera toute sa carrière. Affecté d’abord en sciences fondamentales, puis en clinique, Lecoq devient en 1834 professeur d’anatomie et de physiologie. Il s’attache particulièrement à définir le mode opératoire d’une intervention chirurgicale : l’hyovertébrotomie. Cette dernière consiste à ponctionner les poches gutturales du cheval – une dilatation des trompes d’Eustache propre aux équidés – pour en évacuer les collections purulentes susceptibles de comprimer le larynx, donc de gêner gravement la respiration. Lecoq démontre également le caractère contagieux de la péripneumonie bovine, en prenant le contre-pied de l’opinion qui prévalait à son époque.
En 1848 Lecoq est nommé directeur de l’École vétérinaire dans les circonstances politiquement difficiles de la révolution. L’établissement frôle même la fermeture, à la suite d’une faute disciplinaire d’un élève soutenu par ses camarades. Mais la bonne gestion de Lecoq est reconnue par le ministre de l’agriculture. Celui-ci maintient le fonctionnement de l’école, faisant même nommer Lecoq chevalier de la Légion d’honneur. En 1863, l’inspecteur général des écoles vétérinaires décède brutalement. Lecoq est alors désigné pour la fonction, qu’il exercera jusqu’en décembre 1865. Mais il se heurte au mépris de ses collègues alforiens, qui ne supportent pas de se voir imposer un supérieur hiérarchique « provincial ».
Lecoq épouse en 1839 Marie Baron, qui meurt sans laisser de descendance. Il se remarie en 1857 avec Caroline Lauron : de cette union naîtront un fils et une fille. Le 14 février 1880, Lecoq s’éteint à Menton où il s’est retiré.
Lecoq a été élu membre titulaire le 15 juin 1852, après un rapport de Jourdan*, au fauteuil 6, section 2 Sciences. Il devient membre correspondant à sa demande en 1863 par suite de son éloignement de Lyon. Il prononce son discours de réception le 23 janvier 1853, intitulé Éloge de Louis-Furcy Grognier.
Ch. H. Raabe, Locomotion du cheval : examen des Traités de l’extérieur du cheval et des principaux animaux domestiques, de M. F. Lecoq..., et de physiologie comparée des animaux domestiques de M. G. Colin, Paris : Dumaine, 1857. – F. Saint-Cyr, Notice historique sur la vie et les travaux de Félix Lecoq, Lyon : Giraud, 1881. – F. Peuch*, « Notice biographique , MEM 1915.
Notes anatomiques sur l’opération de l’hyoverté-brotomie ou ponction des poches gutturales des solipèdes, Lyon : Savy, 1841, 16 p., rééd. 1863, 20 p. – École vétérinaire, Lyon : impr. Boitel, 1843, 20 p. – Traité de l’extérieur du cheval et des principaux animaux domestiques, suivi de la loi sur les vices rédhibitoires (1838), Paris : Vve Bouchard Huzard, 1843, 520 p., rééd. Paris : Labé, 1856, Paris : Asselin, 1870 et 1876, 546 p. ; avec une éd. en italien : Trattato dell’esteriore delcavallo e dei principali animali domestici, Milano : tip. P. Agnelli, 1845. – Des annexes du fœtus dans les principales espèces d’animaux domestiques, 1845, Lyon : Savy, 31 p. – Avec Rey, Tisserant, Tabourin…, Dict. général de médecine et de chirurgie vétérinaires et des sciences qui s’y rattachent, Lyon, Savy, 1850, 1160 p. – Discours prononcé à la distribution des prix de l’école vétérinaire de Lyon : le 24 août 1852, s.l., s.n., 1852. – « La nidification des épinoches », Ann. Soc. agric. Lyon, t.7, p.202. – Matière médicale. Notes. Ouvrage manuscrit. – Luiz de Quillinan, Recueil d’éléments d’hippologie d’après MM. Jean Girard, le baron Richerand, Henry Milne Edwards, Félix Lecoq, Louis Furcy Grognier, Louis Henri Josèphe Hurtrel d’Arboval, et Charles Casimir Beucher de Saint-Ange, Paris : Didot, 1854. – Éloge de Louis-Furcy Grognier, ancien professeur à l’école vétérinaire de Lyon, Lyon : Dumoulin, 1854 et MEM L 1854. – Éloge de C. J. Bredin, ancien directeur de l’École impériale vétérinaire de Lyon, Lyon : Nigon, 1856, 22 p. – Discours prononcé à la distribution des prix et des diplômes aux élèves de l’école vétérinaire de Lyon, Lyon : s.n., 1852. – Exposé des titres et travaux scientifiques de M. F. Lecoq…, Paris : Vve Bouchard-Huzard, 1864. – Lettre à M. de Lablanchère, auteur de « L’Esprit des poissons », Versailles : impr. de Crété, 1872.