Roger Paul Jacques Wasmer est né le 5 octobre 1901 à Constantine. Son père est Paul Louis Wasmer (Belfort 12 mai 1863-Lyon 14 juillet 1945), fils lui-même de Thérèse Riedinger, d’Altkirch, et de Marc Paul Wasmer, horloger ; Marc Paul est né à Berne le 2 avril 1821 de Jean Baptiste Wasmer, marchand né à Montaudon, paroisse de Sainte-Ursanne (actuel canton suisse du Jura), saint-cyrien de la promotion 1884, capitaine au 3e régiment de tirailleurs algériens, puis chef de bataillon au 126e RI. Sa mère est Blanche Marguerite Gaillard (Libourne 1er juin 1875-La Pacaudière 21 décembre 1954), mariée à Bône le 22 avril 1897.
Roger Wasmer commence ses études au collège de Bône, puis au lycée de Constantine. Puis il prépare au prytanée militaire de La Flèche le concours de Saint-Cyr où il aurait dû entrer en 1921 (« promotion du Souvenir »). Un incident de santé diffère son admission et il est admis 162e sur 326 dans la promotion 1923-1925, « Chevalier Bayard ». Il en sort à l’École d’application de l’aéronautique à Versailles (Petites Écuries) et, en même temps que sa formation de pilote, suit les cours de l’École supérieure de l’aéronautique et passe une licence en droit.
Le 3 avril 1926, il épouse à Paris (6e) Anne Marie Augusta dite Annick Causse (1902-Lyon 1991), fille de l’écrivain Pierre Maël [pseudonyme de Charles Causse] (Lorient 1862-1904) et de Léonie Ricour, et sœur du romancier Jean d’Agraives (1892-1951). Il débute comme sous-lieutenant au 31e régiment d’aviation à Tours, passe lieutenant à compter du 1er octobre 1927 ; il sort indemne d’un atterrissage forcé à Cloyes (Eure-et-Loir) le 8 mars 1928. « Sa carrière militaire le mène à Beyrouth pendant les opérations du djebel Druze, à Rabat pendant celles d’Agadir. En 1932, il est à Challes-les-Eaux à l’École du vol en montagne. Un passage au ministère de l’Air lui permet d’acquérir le diplôme de l’École libre des sciences politiques. Il est ensuite affecté à Alger, avec des missions diverses, Malte, Djibouti, Indochine, puis prend en 1937 le commandement du groupe de parachutistes 602 à Maison Blanche. De 1938 à 1942, il est affecté à Bron, Belfort, puis dans le Sud-Ouest avant de commander l’École de montagne de Barèges. Le 15 décembre 1942, le lieutenant-colonel Wasmer quitte l’armée. Il totalise vingt années de services, deux blessures de guerre, deux en service commandé et quatre citations. Il est officier de la Légion d’honneur» (Camelin). Rappelé en 1944 après le débarquement, comme officier de liaison avec l’état-major de l’Air américain, il est démobilisé en octobre 1945.
À partir de 1943, il passe au service des usines Gillet, d’abord en stage « d’ouvrier posté » à l’usine de la Cellophane de Mantes, en stage d’ingénieur à l’usine de Beauvais de la Société de la Viscose française, et en décembre 1943, il est nommé ingénieur d’organisation à l’usine de la Soie artificielle d’Izieux (près de Saint-Chamond, Loire). En octobre 1945, il devient directeur administratif, puis financier des usines du groupe TASE (Textile artificiel du Sud-Est), puis, pendant douze ans, de diverses filiales de Rhône-Poulenc. Très actif dans la vie associative, généreux et prêt à aider dans la discrétion bien des misères cachées, le colonel Wasmer trouve à point nommé à l’Académie, au début de sa retraite, l’occasion de manifester son dévouement.
Il meurt à Lyon 3e le 17 février 1984.
Le 3 février 1970, le général Laurent*, ancien gouverneur militaire de Lyon, membre du conseil municipal, annonce que « le colonel en retraite Wasmer accepte de faire le catalogue de la Bibliothèque » (bénévolement). Le 1er décembre, Roger Wasmer est nommé à l’unanimité bibliothécaire de l’Académie, avec jouissance, à titre personnel, de toutes les prérogatives reconnues aux membres correspondants. Il va y consacrer toute son activité pendant 17 ans, répertoriant, classant, établissant les fiches descriptives de plus de 20 000 ouvrages. Au début de 1975, il assure en sept semaines seulement le déménagement de l’Académie du palais Saint-Pierre au palais Saint-Jean : la bibliothèque, les bustes et les tableaux. Le 3 juin 1975, Roger Wasmer est élu à l’unanimité au fauteuil 3, section 3 Lettres. Il continue inlassablement son œuvre de bibliothécaire pendant les huit années qui lui restent à vivre.
Aymé Camelin* : « Éloge funèbre de Roger Wasmer », MEM 39, 1985, p. 31-36 [avec quelques erreurs].
L’Académie conserve un fonds de papiers du colonel Wasmer.
« La bibliothèque de l’Académie des sciences, belles-Lettres et arts de Lyon » MEM 29, 1975, p. 89-115. – « Réflexions d’un promeneur solitaire dans le jardin embaumé de la culture, discours de réception », MEM 30, 1977, p. 71-72 (R). – « Histoire de l’aviation : L’espoir et la réalité », MEM 33, 1979, p. 33-36.