Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

DUSSAUSSOY André Claude (1755-1820)

par Michel Dürr.

 André Claude Dussaussoy (parfois Dussausoy, Dussaussoir) est né à Lyon rue du Bât-d’Argent, baptisé à Saint-Pierre Saint-Saturnin le 29 novembre 1755, fils de Claude Dussaussoy, marchand, et de Marie Virginie Vial. Parrain : André Vial, son oncle ; marraine, Anne Dussaussoy

 Il est reçu garçon chirurgien (interne), à l’Hôtel-Dieu, le 31 mai 1775, puis compagnon chirurgien, aide-major le 4 février 1778, après avoir remporté le prix de l’internat en 1777. Quittant le service, il séjourne deux ans à l’école de médecine de Paris, y accomplit son noviciat d’aide-major en 1781, passe son examen d’aspirant en chirurgie le 4 décembre de la même année, et élève de Pierre Joseph Desault, devient maître en chirurgie le 4 décembre 1787, présentant à Lyon le 23 mai 1788 une thèse sur Le traitement des calculs de la vessie. Pendant la Révolution, il s’installe sur ses terres à Grigny. Il s’est préoccupé de l’hydrocèle et de la gangrène dans les hôpitaux.

 Il est mort le 12 décembre 1820, « d’une affection gastro-hépatique », demeurant 3 place Louis le Grand, sur la déclaration de Gaspard Melchior Munet (petit-fils de Melchior Munet* et époux d’Henriette Louise Guilliaud, fille de Christophe Guilliaud*), son beau-frère, et de Pierre Simon Ballanche*, imprimeur 2 rue Grenette. Il est enterré dans le caveau familial au cimetière de Loyasse. Koelher (Cimetière de Loyasse…) indique en 1834 : « L’enceinte que nous indiquons sous le n° 48, appartient à la famille Dussaussoy. Voici l’épitaphe que l’on lit sur le monument qui y est élevé : Ici auprès de Jeanne-Catherine-Caroline sa fille aînée, ange de bonté et de reconnaissance, qui dans la fleur de sa première jeunesse le précéda au sein des demeures éternelles, repose André Claude Dussaussoy… Médecin illustre, citoyen distingué, cher aux siens, cher à tous, il lègue des exemples d’honneur et de vertu qui ne seront point perdus. Sa vie, si noblement dévouée et toujours irréprochable, fut couronnée par la mort du chrétien. Claudine Melchior Munet son épouse, Claude Dussaussoy son fils, Marie-Joséphine et Marie-Catherine ses filles, inconsolables, ont voulu marquer leur place à ses côtés ». H. Hours ne cite pas cette tombe, probablement parce qu’elle a été détruite.

 Il avait épousé Claudine Melchior Marie Munet, fille de Claude Munet (Lyon Saint-Nizier, 1729-1787), agrégé au collège des médecins de Lyon, et de Jeanne Marie Antoinette Myevre (1747-1835), et petite fille de Melchior Munet*. Ils eurent plusieurs enfants : 1. Jeanne Catherine, née à Lyon le 12 février 1793 ; 2. Marie Joséphine, née à Lyon le 15 août 1796, épouse de François Élisabeth comte de Romanet ; 3. Marie Catherine, dite Maria (Lyon 1802-1876), épouse à Lyon, le 17 juillet 1827, du vicomte Pierre Ernest Gérard de Charbonnières du Rozet (Pouilly-les-Feurs [Loire] 29 novembre 1798-1839) ; 4. Louise Henriette Sara, née à Lyon le 2 mars 1809 ; 5. Claude Dussaussoy de Champlecy (?-Paris 18 mai 1865), magistrat. Comme son père, qui avait fait des legs à tous les hôpitaux, il a été un bienfaiteur des Hospices. Privé d’héritier, il institua l’Hôtel-Dieu son légataire universel, legs estimé à 400 000 F « à la charge de faire embaumer son corps et de l’ensevelir dans le tombeau de sa famille, à Lyon ». Il avait fait paraître une philippique : Considérations nouvelles sur le journalisme, par Claude Dussaussoy de Champlecy, ex-substitut au tribunal civil de Montbrison, chargé des fonctions d’avocat général près la Cour d’assises de la Loire, auteur de l’essai intitulé Des Journaux et de la Tribune de France considérés sous le double rapport de la littérature et des sciences (Paris : impr. de Boisseau, 1855). Ce brulot contre la presse fit les choux gras des journalistes, notamment de Louis Ratisbonne dans le Journal des débats du 13 mars 1856.


Académie

Le 24 messidor an VIII, le préfet Verninac* nomme membre ordinaire de l’Athénée de Lyon Dussaussoy, ancien chirurgien-major de l’hospice général à Lyon.

Bibliographie

Vachet. – David 2000. – Bouchet. – Joseph Pétrequin, Mélanges de chirurgie ou d’histoire médico-chirurgicale de l’Hôtel-Dieu de Lyon, Paris : Baillière, Lyon : Dorier, 1845, p. 150. – M. Jacquet, DBF.

Iconographie

Sa famille a fait don à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de son buste en marbre par Legendre-Héral* (1835), qui a été professeur à l’école de dessin de Lyon de 1818 à 1838. Le buste fut placé de façon à « dominer la chaire de clinique chirurgicale comme pour inspirer le professeur », avant de rejoindre les bustes de ses confrères dans la salle du grand dôme de l’Hôtel-Dieu. Marius Audin* (Bibliographie iconographique du Lyonnais, p. 86), fait état d’un buste 3/4 gravé par Calamata en 1839, d’après le buste de Legendre-Héral, « par ordre de Claude Dussaussoy fils ». Il s’agit d’une estampe (exemplaires à l’Académie de médecine et à BML, fonds Coste 13870).

Une rue de Lyon 6e, attestée dès 1884, porte le nom de rue Dussaussoy, illustrant André Claude et Claude.

Publications

Dissertation sur la gangrène des hôpitaux, avec les moyens de la prévenir et de la combattre, Genève et Lyon, 1787, encore appelé Traité de la pourriture d’hôpital. – Cure radicale de l’hydrocèle par le caustique, 1787 ; éd. en allemand, Leipsick, 1790. – Thèse anatomico-chirurgicale sur la lithotomie par André Dussaussoy, ancien chirurgien en chef de l’Hôpital général et grand Hôtel-Dieu de Lyon, soutenue le samedi 23 mai 1788 dans la salle du collège royal de chirurgie de Lyon, Genève, 1788, 32 p. Il a collaboré au Journal général de médecine.