Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

LAPRAS Claude (1930-2007)

par Jacques Hochmann.

 Claude Lapras est né à Lyon le 10 mai 1930 de parents tous deux pharmaciens à Vénissieux (Rhône), deuxième de cinq garçons. Son frère aîné André (né en 1929), chirurgien orthopédiste à Mâcon, a participé en 1955 à l’expédition française au Makalu (8 463 m, Everest), où il a opéré de l’appendicite un sherpa à 5 000 m d’altitude, sous une tente ; il a disparu en 1990 dans un accident de montagne. Avec son frère Michel, né en 1932, directeur de l’école vétérinaire de Lyon, Claude Lapras a fait des travaux de chirurgie expérimentale sur les greffes artérielles chez le chien.

 Après des études secondaires au lycée Ampère, il entame des études de médecine. Interne des hôpitaux de Lyon en 1953, il s’oriente après son service militaire vers la neurochirurgie sous l’influence du professeur Pierre Wertheimer (1892-1982). Après un stage à Montréal en 1956-1957, auprès du professeur Claude Bertrand (1917-2014), spécialiste mondialement connu de la chirurgie stéréotaxique, il soutient, en 1960, sa thèse sur la Chirurgie stéréotaxique des dyskinésies (Lyon : Audin, 1960). Chef de clinique chirurgicale en 1960, auprès de Pierre Wertheimer, il organise l’urgence en traumatologie crânienne. Nommé maître de conférences-agrégé en 1965, professeur sans chaire en 1975, il prend en 1978 la direction d’un service de neurochirurgie à l’hôpital neurologique (auj. hôpital Pierre-Wertheimer). Nommé professeur titulaire en 1983, il enseigne à la faculté de médecine Lyon-Sud.

 Il s’intéresse à tous les domaines de la neurochirurgie, les traumatismes crâniens, les maladies du rachis et de la moelle épinière, la maladie de Parkinson, les autres dyskinésies, les malformations vasculaires et les différentes tumeurs intracrâniennes. Il propose une voie d’abord originale dans les tumeurs de la glande pinéale, largement reconnue à l’étranger au point de faire adresser « boulevard Pinéal » au lieu de « boulevard Pinel » des courriers à l’hôpital neurologique le concernant ! Il s’est principalement investi dans la création d’un département de neurochirurgie pédiatrique, le premier à Lyon, qui lui vaut une notoriété internationale et où viennent se former de nombreux spécialistes français et étrangers. Les tumeurs cérébrales de l’enfant et la pathologie malformative seront les deux points forts de ce département qui attire des patients venus de loin. Président du syndicat des neurochirurgiens français, secrétaire général de la société de neurochirurgie de langue française et de la société européenne de neurochirurgie, président fondateur de la société française de neurochirurgie pédiatrique, il a aussi présidé la société européenne puis la société internationale de cette spécialité. Il est à l’origine d’un cours annuel mondial de neurochirurgie pédiatrique en langue anglaise, complété au bout de trois années par une attestation, qui se tient chaque année sur un continent différent. Membre de la New York academy of science, depuis 1994, il a présidé localement la société de neuropsychiatrie du Sud-Est et, pendant 10 ans, le comité consultatif médical de l’hôpital neurologique. Organisateur à Lyon et aussi dans les Alpes en hiver de plusieurs congrès français ou européen à vocation internationale, il a prononcé de nombreuses conférences, aux États-Unis, au Japon, en Corée, au Brésil et en Inde.

 Skieur et montagnard, Claude Lapras, après sa retraite en 1997, a réorienté son activité. Il s’est consacré à l’histoire de l’art, à l’histoire sacrée (il était administrateur de Sources chrétiennes), à l’étude de la littérature ainsi qu’à la restauration de la chapelle de l’Hôtel-Dieu, en présidant et animant l’association des amis de l’Hôtel-Dieu. Il a fait de nombreuses conférences dans différentes associations dont Asclépios (l’association qui regroupe les médecins, chirurgiens et spécialistes honoraires des hôpitaux de Lyon), la société Dante Alighieri, les amis de l’université de Lyon, les amis du prieuré de Talloires sur des sujets d’histoire de l’art : la Chapelle Sixtine, Norman Rockwell, les femmes peintres italiennes des 17e et 18e siècle, Monsu Desidério, J.H. Fabisch*, etc.

 Il avait épousé le 11 novembre 1954 Germaine Gerin, pharmacienne, ancienne interne des hôpitaux de Lyon, une amie d’enfance. Il était père de quatre enfants, dont une fille radiologue, un fils neurologue, et une fille kinésithérapeute. Claude Lapras est décédé le 3 mars 2007.


Académie

Élu membre correspondant en 1997, Claude Lapras est membre titulaire le 11 juin 2002, sur rapport de Marc Trillet*, au fauteuil 5, section 3 Sciences, laissé vacant par le passage à l’éméritat de René Guillet*. Le 21 janvier 2003, il consacre son discours de réception à Éthique et statistique en neurochirurgie (MEM 2003). Avant sa première élection ou comme membre correspondant, il avait déjà fait plusieurs exposés : Regard médical sur les représentations de l’enfant Jésus (MEM 1995) ; avec Marc Trillet, Croyance, guérison, souvenir, les tableaux votifs du musée d’art sacré de Fourvière (MEM 1998) ; Le livre des abdications de Cioran (MEM 1999) ; Variations sur le regard (MEM 2000). Comme membre titulaire, il a prononcé un Éloge de Myriam Bros* (1918-2003) peintre et sculpteur (MEM 2003), ainsi que deux autres communications : Coupables mais pas responsables, des histoires de bosses et de sales gueules (MEM 2004) ; L’Aleijadinho (MEM 2005). Une dernière communication (programmée, mais non présentée), La vie de Saint Antoine par Athanase, a été publiée à titre posthume (MEM 2007). Son éloge funéraire a été prononcé par Marc Trillet (MEM 2007).

Bibliographie

Outre les rapports de candidature et son Éloge funéraire par M. Trillet (MEM), M. Sindou, C. Mottolese, C. Lapras [son neveu], « In memoriam C. Lapras », Neurochirurgie 53, 2007.

Publications

De plus de 400 publications dans des journaux scientifiques français et étrangers, auxquelles s’ajoutent des ouvrages et des monographies en français et en anglais, on retiendra notamment : Avec Ph. Bret, Les sténoses de l’aqueduc de Sylvius, 30e congrès de la société de neurochirurgie de langue française, Paris : Masson, 1980. – Spina bifida, 38e congrès de la société de neurochirurgie de langue française, Paris : Masson, 1988. – Avec A. Sicard, L. Mansuy et al., Rachis, voûte du crâne, traumatismes crâniens, t. 2 du Nouveau traité de technique chirurgicale, Paris : Masson, 1990. – Avec Chantal Rousset-Beaumesnil, La chapelle de l’Hôtel-Dieu, Lyon : ELAH, 2002.