Né à Lyon le 5 décembre 1733, Fleury Zacharie Simon (qui portera toujours ses trois prénoms) est baptisé le lendemain dans l’église Saint-Paul. Parrain : Fleury Palerne, son oncle (écuyer, gentilhomme du duc d’Orléans), représenté par son autre oncle Antoine Marie Palerne, trésorier de France, qui sera échevin de Lyon (1739-1740) ; marraine Marguerite Palerne sa sœur – née en 1726 à Lyon, mariée en 1745 à Jacques Joseph Mayol (1720-1807), seigneur de Lupé, conseiller à la cour des monnaies –, représentée par Jeanne Marie Odin. Les Palerne sont une ancienne et importante famille de fileurs de soie originaire de Bourg-Argental (Loire), installée à Saint-Chamond au xve siècle. Le grand-père, Zacharie Palerne (11 décembre 1640-9 juillet 1710), bourgeois de Saint-Chamond, écuyer, a été trésorier du duc d’Orléans. Le père, Vincent Palerne (Saint-Chamond 9 février 1691-Lyon 9 avril 1764), n’est encore que marchand de soie lors de son mariage, puis négociant, banquier et bourgeois de Lyon au baptême de son fils. Il sera trésorier de France à Lyon en 1743 (charge à laquelle succédera en 1764 son fils aîné Antoine Marie Augustin), administrateur de l’Hôtel-Dieu, chevalier et seigneur de Chaintré après avoir acheté ce fief du Mâconnais le 21 mars 1746. Il a épousé le 1er août 1724, paroisse Saint-Paul, Catherine Clapeyron, née en 1702, troisième fille de Simon Clapeyron du Buisson (Saint-Chamond 1656–Lyon 1724), bourgeois de Lyon, député au conseil du commerce, trésorier de France. En 1723 sa seconde fille Madeleine a épousé le frère de Vincent, Jean-Joseph Palerne de la Madeleine (Saint-Chamond 18 mars 1685-Paris, paroisse Saint-Eustache 29 janvier 1765), trésorier général des Finances, député de la ville de Lyon (1723), conseiller secrétaire du Roy, trésorier des ducs Louis et Louis-Philippe d’Orléans.
Fleury-Zacharie-Simon est le quatrième enfant d’une fratrie de sept. Le 11 août 1756, il devient premier avocat général près la cour des monnaies de Lyon. Le 18 juillet 1764, il épouse en l’église d’Ainay Anne Victoire Rivérieulx (Lyon 25 septembre 1745-Millery 6 pluviôse an 2), fille de Claude Rivérieulx de Chambost (Lyon 1701-1790), banquier, secrétaire du roi, échevin de Lyon (1739-1740), et d’Hélène Morel (fille de François Morel, banquier, bourgeois de Paris, expéditionnaire en cour de Rome, conseiller secrétaire du roi en la grande chancellerie). À la mort de son père, quelques mois avant son mariage, Fleury-Zacharie-Simon hérite sans doute du domaine de Savy (situé sur le territoire de Chaintré, la seigneurie donnée à son frère aîné Antoine Marie Augustin) et porte désormais le nom de Palerne de Savy. Devenu en 1771 conseiller du roi en ses conseils et son avocat général aux cours souveraines de Lyon, il vend sa charge d’avocat du roi en la sénéchaussée et siège présidial de Lyon le 15 novembre à Jean-Jacques Millanois* pour la somme de 20 000 livres (Guyot notaire, Frécon). Il n’est plus conseiller du roi qu’à titre honoraire en octobre 1775, quand il fait baptiser sa quatrième et dernière fille. Il est syndic de la noblesse du Lyonnais en 1789 et membre du conseil général de la commune en 1790. En concurrence avec Roland de la Platière*, qui vient de perdre son poste d’inspecteur des manufactures de la généralité de Lyon et qui sera ministre de l’intérieur en 1792, il est élu maire de Lyon le 25 février, avec une forte majorité (5 500 voix sur 5 900). « Presque tous les suffrages se réunirent pour porter, à la première mairie de Lyon, Palerne de Savy, qui avait été avocat général dans l’éphémère Conseil supérieur de 1771, où il s’était distingué par son éloquence et sa probité : homme honnête, sensible, populaire, mais crédule et faible, qui, sans partager tous les torts de Bailly, devint presque également la dupe de son enthousiasme pour la révolution » (Guillon de Montléon). Mais il s’attire les foudres de Madame Roland qui écrit dans une lettre datée du 20 août : « [je ne doute pas] que le maire ne soit un traitre fieffé, plein de préjugés du vieux régime, de la morgue des robins, de l’insolence des gens du Roi, dévôt jésuitique, pleureur et tartuffe. Il n’est bon qu’à favoriser une contre-révolution. » Prenant ses fonctions le 12 avril, il prononce un discours qu’il termine par ces mots : « Cet honneur immortel ne peut plus m’être ravi. Il est à jamais attaché à mon nom. ». Le 30 mai, il préside la Fête de la Fédération aux Brotteaux. Mais après la création du tribunal du district de Lyon en vertu de la loi du 24 août 1790, Fleury-Zacharie-Simon Palerne de Savy en devient le président et quitte la mairie le 18 décembre 1790, où il est remplacé par le médecin Louis Vitet*. Le « dévôt président » refuse d’assister à l’installation d’un pasteur constitutionnel (Journal de Lyon, 25 avril 1791). Fin août 1792, ayant pris la fuite, il échappe de justesse à la furie des révolutionnaires (Guillon de Montléon). En 1767, il était domicilié rue de l’Arsenal [act. rue du Plat]. Ensuite, il a habité rue Sainte-Hélène, puis en 1790 place Saint-Michel (act. place Antoine-Vollon). La fin de la vie de Fleury-Zacharie-Simon Palerne est très incertaine. Il est arrêté le 6 février 1793 et détenu à la maison commune, avant d’être libéré sous caution « à cause de ses infirmités » (Journal de Lyon, 7 et 9 février 1793). Ses deux maisons des rues Serlin et Pizay sont condamnées. Pour quelques-uns, comme Francisque Bouillier* (« L’académie de Lyon au xviiie siècle, RLY, 1857, p. 219 ; « Une académie de province au dix-huitième siècle », Rev. des Deux Mondes, t. 26, 1878), il serait mort sur l’échafaud pendant la Révolution. Pour la majorité des historiens, il se serait retiré à Bourg-Argental, où il serait mort en 1825, ou en 1835 ; en réalité, il est mort le 13 floréal an 6 (2 mai 1798) à son domicile à Millery (témoins Odet Baronnier et Pierre Thibaudier, cultivateurs).
La municipalité de Lyon, le 28 mai 1824, a donné son nom à une petite rue nouvellement créée, la rue de Savy (1er arr.). L’une de ses quatre filles, Catherine Victoire (Lyon 1769-Chapeau-Cornu 1848), a épousé à Ainay le 21 février 1791 Michel Luc André Barge de Certeau (1762-1824), avocat général de la chambre des comptes du Dauphiné, avocat général au parlement du Dauphiné. Leur fille Jeanne Marie Victoire (1791-1847), née au château de la Ferrandière (Villeurbanne), mariée le 9 avril 1812 à Lyon avec François Auguste Ennemond Teyssier, a deux fils, Jules et Léon, qui le 1er juin 1864 obtiennent l’autorisation d’ajouter à leur nom patronymique celui de Palerne de Savy, et de s’appeler désormais Teyssier Palerne de Savy.
Fleury Zacharie Simon Palerne de Savy pose sa candidature le 12 décembre 1780 ; il est élu le 18 janvier 1785. Il prononce son discours de réception en séance publique le 12 avril de la même année, intitulé L’étude des lettres inspire la bienfaisance. Le 29 août 1786, il lit un poème sur sur le dévouement historique du prince Léopold de Brunswick. Le 18 avril 1790, Palerne de Savy étant devenu maire, l’académie dissoute se réunit en séance extraordinaire dans son hôtel, où l’abbé Rozier* prononce au nom des académiciens un discours de félicitations. Lors de l’assemblée du 4 mai 1790, en séance publique, il rend compte des travaux de l’Académie et prononce l’éloge de Bonnefoy*, compte rendu publié par les Affiches de Lyon du 19 mai (citées par Journal encyclopédique, juin 1790, p. 472-484). Le 31 juillet 1792, avec La Tourrette*, il présente des quatrains en l’honneur de Victoire Lallier, nommée associée de l’Académie le 24 juillet 1792.
Frécon. – Aimé Guillon de Montléon, Mémoires pour servir à l’histoire de Lyon pendant la Révolution : Paris : Baudoin Frères, 1824. – Jouvencel. – Ogier. – Louis Vignon, Annales d’un village de France, Charly-Vernaison en Lyonnais, vol. III, 1984.
L’étude des lettres inspire la bienfaisance, Ac.Ms133 non folioté, avril 1785. – Vers sur la mort du prince Léopold de Brunswick, Ac.Ms126 f°116. – Compte rendu en assemblée publique, Ac.Ms267-I f°368, 4 mai 1790. et Ms268 IV f°202 Lyon, 1er septembre 1784 (où il demande au nom d’un ami si un ouvrage sous presse, sur le sujet de concours proposé par le duc de Villeroy, sera recevable s’il est publié sans nom d’auteur) ; f°393-395 s.d. (début 1790), f°452 24 décembre 1792 (correspondance avec M. de La Tourrette sur l’organisation de séances académiques, où il se montre d’accord sur ce qui sera proposé pour les finances de l’Académie).
Précis pour J.-B. Seytre, laboureur, contre les curé, prêtres, sociétaires et marguilliers de l’église de St-Pierre et Ste-Barbe de St-Chamond, au sujet d’un domaine réclamé comme bien de l’église, signé Palerne de Savy, avocat général, M. Bret, avocat : Lyon : Faucheux, 1774, 10 p. (BML, fonds Coste, 3341). – Avec Maisonneuve, Nolhac et alii, Décret par M. le maire et MM. les officiers de la ville de Lyon, 1790,