Louis Paul Fischer est né le 15 mars 1936 à Saint-Donat-sur-l’Herbasse (Drôme) d’un père alsacien et d’une mère auvergnate. Son père Désiré Charles Albert (Mulhouse, 29 mars 1905-Saint-Paul-en-Jarez, décembre 1985), caché à Sainte-Sigolène (Haute-Loire) pendant la guerre, y exerce la profession de médecin (thèse Lyon 1931 : Neuf observations d’hémorragies intracraniennes péribulbaires et péricérébelleuses chez les nouveau-nés) de mars 1944 à 1974. Sa mère, Marie Noëlie Goutaudier, décède le 1er juin 1984 ; il a deux sœurs : Régine Marie et Marie Jeanne.
L.P. Fischer fait ses études à Yssingeaux, puis à la faculté de médecine de Lyon. Externe des hôpitaux en 1955, puis interne en 1961 (interne médaille d’or en 1967), assistant des hôpitaux dès 1968, chef de clinique en 1970, il est nommé maître de conférence d’anatomie-chirurgien des hôpitaux en 1974. Son doctorat porte sur les luxations et fractures de la colonne cervicale (23 juin 1967). Il se spécialise en chirurgie orthopédique, devient chef du service d’urgence orthopédique du CHU de Lyon, pavillon F puis pavillon M à l’Hôpital Édouard Herriot (1978-1984), avant d’être chef du service de chirurgie orthopédique au pavillon T de cet hôpital en 1985, où il succède à Georges de Mourgues. Il oriente nettement son service vers la chirurgie de la hanche, où il porte et défend le concept du « sans ciment », et il contribue à la renommée internationale de Lyon dans ce domaine. Mais il s’est intéressé à d’autres aspects, comme la chirurgie de la colonne vertébrale, la prévention et le traitement de l’infection ostéoarticulaire et de la thrombose veineuse. Il termine sa carrière professeur émérite en 2005.
En plus de sa carrière médicale, il entreprend dès 1955 des études d’histoire de l’art à la faculté des lettres de Lyon, passe les divers diplômes, et soutient une thèse intitulée : Les premiers édifices chrétiens et églises byzantines en Sardaigne avant la période romane (iiie-xie siècles). Contribution à un inventaire archéologique, 3 tomes (1983). Il donne cours et conférences à l’université Lyon-2 et en de multiples endroits (universités, musées, cercles littéraires), où il déploie une activité diversifiée.
Louis-Paul Fischer a beaucoup travaillé l’histoire de la médecine. Il est l’un des pionniers de son enseignement à l’université Claude-Bernard Lyon-1 ; il y donne des cours, de nombreuses conférences, et encadre un nombre impressionnant de thèses concernant l’histoire de la médecine, de la chirurgie, surtout lyonnaise et les médecins écrivains. Ces travaux portent sur des sujets d’une étonnante diversité : momies coptes d’Égypte aux ve et vie siècles, Claude Pouteau* (1725-1775), Amédée Bonnet* (1809-1858), création du centre anti-cancéreux de Lyon en 1923, etc. En 1999, il joue un rôle moteur pour l’installation du Musée Ollier aux Vans (Ardèche). Il est notamment président de la Société française d’histoire de la médecine en 2009, société où il a prononcé de nombreuses conférences. Il a été président de l’association Art et université (Lumière Lyon-2) à la suite de Paul Girard* à partir de 1986.
Il est mort brutalement en Sardaigne le 20 juin 2012. Ses obsèques ont eu lieu à Cuglieri (province d’Oristano, Sardaigne), le 25 juin 2012.
Membre de l’Académie nationale de chirurgie à titre posthume (23 janvier 2013).
Il épousa Claude Millot, assistante sociale, et a eu trois filles Véronique, Christel et Bénédicte.
Après avoir été nommé correspondant de la classe des sciences, le 6 juin 2000, il est élu titulaire au fauteuil 5, section 3 Sciences, le 6 décembre 2007. Son discours de réception, Actualité du retable d’Issenheim, est prononcé le 3 juin 2008 (MEM 9, 2009).
Nombreuses communications : 3 février 1998, Églises byzantines et romanes de Sardaigne (MEM 54, 1999). – 9 février 1999, avec Maurice Boucher, Des sièges de l’âme aux localisations cérébrales des fonctions psychiques (MEM 1999). – 16 novembre 1999, Les voyages d’étude en Syrie et en Egypte du docteur Louis Lortet* premier doyen de la Faculté de Médecine (MEM 55, 2000). – 30 mai 2000, Léopold Ollier* et le Bicentenaire de l’académie, allocution à l’occasion du Tricentenaire de l’Académie, prononcée à l’Hôtel de Ville de Lyon. – 13 février 2001, avec Maurice Boucher, Léonard de Vinci et le système nerveux (MEM 1, 2001) – 15 octobre 2002, Luc l’évangéliste, peintre et médecin, (MEM 2, 2002, 2) – 9 décembre 2003, Les anges musicaux dans l’iconographie chrétienne du Moyen Âge, du xe au xve siècle (MEM 3, 2003). – 1er mars 2005, Abraham dans l’histoire de l’art (MEM 5). – 20 mars 2007, Les sculptures de David à Florence de Donatello à Michel-Ange (MEM 7). – 2008, Les bustes en marbre d’Homère et de Caton par Pierre Puget, conservés à l’académie (MEM 9). – 15 mai 2009, Jules Guiart*, médecin parasitomogue : de la création de la Société française d’histoire de la médecine (SFHM en 1902) à la présidence de l’académie de Lyon (1926) (MEM 10). – 21 avril 2009, avec Jean Normand*, La vanité de Ligozzi du Musée d’histoire de la médecine et de la pharmacie (MEM 10). – 3 septembre 2009, avec Denise Stagnara-Locard, Comment Edmond Locard voyait les Américains en 1918 (MEM 10). – 2009, Michel-Ange Slodtz et les bustes d’Iphigénie et de Chrysès (MEM 10). – 21 septembre 2010, avec Véronique Cossu-Ferrat Fischer, La licorne à Lyon et dans l’histoire de l’art (MEM 11). – 17 mai 2011, avec Véronique Cossu-Ferrat Fischer, Joachim Patinir, voyages dans d’harmonieux paysages (MEM 12). Son éloge a été prononcé par Jean-Pierre Hanno Neidhardt* le 19 février 2013.
Membre de l’Académie de Villefranche. Membre de l’Académie rhodanienne des lettres.
Jean-Jacques Ferrandis, « Éloge du professeur Fischer » (séance du 19 janvier 2013), Bull. Soc. fr. hist. méd. 47-2, 2013, p. 133-137. – Christian Julien, Le médecin de campagne à Sainte-Sigolène (Haute-Loire) de 1820 à nos jours, thèse méd. Lyon 1997 (Pdt Pr Louis Fischer).