Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

VIBERT Victor (1799-1860)

par Dominique Saint-Pierre.

 Joseph Victor Vibert est né à Paris le 17 septembre 1799, fils de Joseph Vibert, graveur en typographie, et de Marie Julie Cruzy.

 Sa carrière a été bien décrite par Audin et Vial, qui ont repris en partie Michaud. Entré à l’école des Beaux-Arts le 13 octobre 1827, alors qu’il est l’élève de Richomme et Hersent, membres de l’Institut, il remporte le premier grand prix de Rome (gravure en taille douce) en 1828 ; le sujet du concours était « 1. Une figure dessinée d’après l’antique ; 2. Une figure d’après nature, et gravée au burin ». Pensionnaire à la Villa Médicis de 1829 à 1833, il rencontre à Rome Victor Orsel, Alphonse Périn et Jean-Claude Bonnefond*, avec lesquels il restera très lié. Comme le remarque Hippolyte Flandrin, dans une lettre envoyée de Rome en septembre 1833 à son ami Jean-Louis Lacuria (RLY 1888, p. 431), l’influence d’Orsel fut déterminante dans le choix de Vibert de remettre en question sa technique de gravures.

 Le maire de Lyon Clément Prunelle* crée en 1833 un poste de professeur de gravures à l’école des beaux-arts de Lyon. Vibert est nommé sur la recommandation d’Orsel et de Bonnefond, alors directeur de l’école. Il exerce pendant vingt-sept ans, affermissant l’école de Lyon, laissant le souvenir d’un enseignant exceptionnel. Il expose ses idées sur les réformes à apporter à l’organisation de l’école dans une petite brochure, publiée en 1857 Sur l’enseignement des beaux-Arts. Dans son discours de réception, Essai sur la gravure, (MEM L 1868-1869, p. 283-302), Jean-Baptiste Danguin*, qui fut son élève, rappelle l’apport de son maître dans la reconnaissance de la spécificité de la gravure. Il relève surtout, en le citant, qu’il souhaitait améliorer l’enseignement de l’école en rendant les « études de toutes les branches de l’art obligatoires ». Par neuf fois, ses élèves ont été couronnés par l’Institut. Attaché à son enseignement, il a peu produit comme graveur.

 Il est mort célibataire à Lyon 3e, à son domicile 43 cours Morand, le 18 mars 1860, déclaration faite par son frère Jean Michel et Jean Claude Bonnefond*, « directeur de l’école impériale des beaux-arts ». Un mois plus tard, après un service funèbre à Saint-Germain-des-Prés, ses cendres ont été transférées au cimetière Montparnasse.


Académie

Il est élu membre de la section des belles-lettres et arts le 4 juin 1844, après un rapport de Boulée* lu le même jour, et un rapport plus ancien de Ruolz*, Bonnefond et Étienne Rey* du 27 juillet 1841 (Ac.Ms279-II pièce 54). Discours de réception le 26 août 1845 sur L’histoire de la gravure. En 1847, il occupe le fauteuil 5, section 4 Lettres.

Son éloge a été prononcé le 6 novembre 1860 par Martin-Daussigny* (MEM L, 1860-1861, et RLY 21, 1860, et Lyon : Vingtrinier, 1860).

Bibliographie

Michaud. – Audin et Vial. – Alphonse Périn, Victor Vibert, 1799-1860, s.l., s.n. – Victor Vibert, recueil d’articles biographiques et de discours sur sa personne, Lyon : impr. Louis Perrin, s.d. (on y trouve le texte de la brochure Sur l’enseignement des beaux-Arts).

Iconographie

Peinture d’Auguste Claude Marius Sébelon, portant la dédicace « souvenir de reconnaissance de d’amitié, 1864 », exposée au Salon de 1865 (MBALyon, inv. A. 2968). – Photographie de Camille Dolard, 1856.

Manuscrits

Avec Comarmond*, Rapport sur la planche de cuivre que M. Chenavard* fait graver sur le plan de Lyon ancien, 1847 (Ac.Ms279 pièce 19). – Rapport sur la candidature de MM. Martin-Daussigny* et d’Aigueperse*, décembre 1853 (Ac.Ms279-III pièce 95). Deux lettres, 1857, dans Correspondance Vingtrinier, AD Ain, Fonds Gorini (Cattin, répert.)

Œuvres

On trouvera la liste de ses œuvres dans Audin et Vial. Retenons cependant : Le bien et le mal, présenté au salon de 1860 [gravure pour Orsel qu’il a mis vingt ans à réaliser, et qui a fait l’objet de nombreuses analyses]. – J. M. Jacquard, d’après le tableau de Bonnefond de 1834, dessin exposé au Salon de 1836, et gravure au Salon de 1855 (musée des Tissus, inv. MT 7917). – Clément Prunelle, maire de Lyon, d’après Faivre-Duffer.

Du 7 novembre 2014 au 4 janvier 2015, une exposition au musée des Tissus « Jacquard point à la ligne » a été consacrée à la diffusion du portrait de Jacquard.