François Joseph Mamert de Jussieu est né à Lyon, paroisse Sainte-Croix, le 10 mai 1729, fils de Nicolas Mamert de Jussieu (1702-1777), seigneur du château, ville, mandement et comté de Montluel (seigneurie rachetée en 1743 à Louise Anne de Bourbon), Jallieu, Bressolles, Beynost, Saint-Maurice, conseiller du roi en la cour des monnaies (1734), avocat en parlement ès cours de Lyon, et de Marie Chol. Baptisé le 11 ; parrain : noble François Joseph Chol, conseiller du roi, contrôleur et contregarde de la monnaye de Lyon, grand-père ; marraine : Marie Anne Tisseur, veuve de Mamert de Jussieu (1642-1718), sieur de Marnay, grand-mère de l’enfant. La famille descend d’un notaire de Bessenay, comme celle des naturalistes dont le plus célèbre est le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836).
François de Jussieu épouse, le 29 juin 1762 à Caluire, Marie Claire Barmont, fille de Charles François Barmont, maître et marchand tireur d’or, et de Suzanne Guérin. D’où Nicolas Mamert de Jussieu (Lyon le 4 avril 1763-1813), seigneur de Saint-Marcellin, époux en 1786 de Claudine Archimbault, puis après divorce le 25 mai 1793, de Marie Geneviève Jouvienne en 1796 ; condamné à la détention par la Commission révolutionnaire de Lyon en avril 1794, il est libéré par un arrêté de Charlier et Porcholle.
Veuf, François épouse en secondes noces à Ambérieu-en-Bugey, le 30 juillet 1764, Marie Gabrielle Dujast, née à Ambérieu le 12 novembre 1738, fille de Dominique Dujast (vers 1702-Ambérieu 29 août 1747) – seigneur de Saint-Germain d’Ambérieu, des Allymes, Luysandre, Gy, Bon-les-Croix, secrétaire du roi –, et de Marie Anne Bottu de Saint Fonds (Villefranche 7 novembre 1710-Lyon 11 avril 1793) – fille de François Bottu de Saint Fonds* et de Marthe Bertin – mariés le 4 juin 1733 à Lyon.
Il serait mort à Paris en 1797 selon Vingtrinier et Quérard. D’autres donnent la date du 15 pluviôse an IV [4 février 1796].
Chevalier, conseiller à la cour des monnaies de Lyon jusqu’à sa suppression en 1774. En 1765, il rédige un rapport qui conduit à la condamnation à mort de deux faux-monnayeurs. Son Instruction facile sur les conventions […] (1760) connaît un grand succès et est plusieurs fois rééditée : c’est un cours de droit vulgarisé qui permet au commun des mortels de gérer ses affaires, sans l’assistance d’un juriste. Il semble s’être ensuite consacré à la mécanique, si l’on en juge par son discours de réception à l’Académie et les rapports qu’il a cosignés. « M. de Jussieu de Montluel, que son goût pour les arts et ses connaissances acquises dans la peinture ont placé dans la classe des protecteurs les plus distingués des arts, n’a pu voir sans peine la suspension d’une école aussi essentielle aux manufactures de notre ville que l’école du dessein de la fleur, et ne voulant pas que ceux de nos concitoyens, dont le goût pour le dessin peut donner un nouveau lustre à la réputation de nos fabriques, soient privés du secours que la commune regrette de ne pouvoir pas leur continuer, a offert généreusement de faire les frais de cette partie de l’Académie qui était aux frais de la commune » (Procès-verbal de la séance du Bureau municipal de Lyon, 23 mars 1792).
Candidat le 15 avril 1777, il est élu le 22 avril. Le 26 août 1777 : « M. de Montluël, reçu académicien dans la classe des sciences à la place de M. le comte de Montmorillon*, après avoir fait son remerciement à l’académie a lu un discours sur la mécanique ». Le titre en est : Utilité, principes, histoire des découvertes.
Il fonde une rente perpétuelle de 100 livres destinée à l’accroissement de la bibliothèque. Dans son compte rendu de directeur du 5 décembre 1780, Il fait l’éloge de Condillac, membre associé, et de Soufflot* et Thomé*. Le 10 août 1784, dans une assemblée extraordinaire pour recevoir le comte Henri d’Œls [Frédéric Henri Louis de Prusse, 1726-1802, frère de Frédéric II le Grand, roi de Prusse], il fait des Observations sur le commerce relativement au prix de l’abbé Raynal sur les manufactures. Le 15 février 1785, il demande à passer dans la classe des belles-lettres. Le 29 janvier 1788, avec Roland de la Platière*, ils demandent à permuter de classe et le 12 février : Jussieu est désormais dans la classe des belles-lettres, Roland de La Platière dans la classe des sciences.
Michaud. – Dumas. – Bollioud (Ac.Ms271 p. 255). – T. de Morembert, DBF.
Rapports. Avec Brisson*, Les machines du sieur Sarrazin, 28 mai 1782 (Ac.Ms110 f°139-141). – Concours sur Le prix des arts concernant la plaine du Forez, 1781-1784 (Ac.Ms120 f°226-227). – Avec Bruyset,* Un ouvrage de M. Brisson, 20 mars 1787 (Ac.Ms141 f°10). – Avec Lefebvre* et Admiral*, Des machines du Sr Balland principalement pour retirer des fonds d’une rivière différents corps submergés, 8 avril 1787 (Ac.Ms154 f°56-59). – Avec Willermoz* et Le Camus*, La nouvelle manufacture d’argent platé de M. Chauvrier, 22 février 1785 (Ac.Ms182 f°10-17). – Avec Delorme* et Brisson, Le métier du sieur Rivey [Rives?] pour la fabrication des étoffes de soie, 19 juin 1781 (Ac.Ms189 f°79-84). – Avec Roland de La Platière*, Un nouveau métier inventé par le sieur Dardois pour fabriquer les étoffes de soie sans tireuse, 28 juin 1785 (Ac.Ms189 f°184). – Compte rendu de l’assemblée publique du 5 décembre 1780 (Ac.Ms267-II f°562-565). –. Discours d’ouverture de la séance publique du 29 août 1780 (Ac.Ms267-I f°203-215).
Cités par Bollioud et non retrouvés : Discours de réception et remerciement à l’Académie, 1777. – Dissertation historique sur l’utilité, les principes et les découvertes de la mécanique, 1777.
Instruction facile sur les conventions, ou Notions simples sur les divers engagements qu’on peut prendre dans la société, & sur leurs suites : ouvrage utile aux gens d’affaires, bourgeois, négociants, à tous chefs de famille, & aux jeunes gens qui se destinent au Palais, Lyon, Bruyset-Ponthus, 1760, in-8° (Approbation : 20 juillet 1759 ; Privilège de six ans : 15 septembre 1759). 2e éd., Paris : Le Clerc et Cuissard et Lyon : Jean-Marie Bessiat, 1760, 417 p. + tables. Autres éd, Paris, 1764 ; Paris : Leclerc, 1766, in-12 ; 4e éd. augmentée des Réflexions sur les principes de la justice, Leclerc, 1779, in-12, 490 p. (nouvelle approbation : 2 juin 1778 ; nouveau privilège de 10 ans : 17 août 1778). – Réflexions sur les principes de justice, Paris : Leclerc, 1761, 120 p., ajoutées à certaines éditions de 1779 de l’Instruction facile. – Quelques moyens proposés en faveur des manufactures et des ouvriers de Lyon, par M. de Monluel, IIe suite de l’avis de M*** donné au mois de mars 1789, s.l., s.d., 26 p.