Né le 27 janvier 1912, il perd son père officier de carrière, tombé pendant l’offensive de Champagne. Sa mère seule élèvera trois enfants : sa fille pensionnaire à la Maison de la Légion d’honneur, ses deux fils boursiers dont l’un, le frère d’André, deviendra officier de l’infanterie coloniale. Après des études secondaires au lycée Ampère, André s’oriente vers la médecine : interne des hôpitaux de Lyon en 1932, docteur en médecine en 1938 avec une thèse intitulée : Le syndrome de Morgagni-Adams-Stokes vertiges et syncopes dans la dissociation auriculo-ventriculaire (Lyon : Bosc et Riou, 1938, 430 p.), c’est-à-dire sur le pouls lent permanent par bloc auriculo-ventriculaire. Dans cette étude, il montre son sens de l’observation clinique. Interne du professeur Jean Lépine*, il se lie d’amitié avec Paul Girard*, alors assistant du professeur. Il est nommé chef de clinique du professeur Jules Froment, rencontre son fils Roger qui le convainc de se consacrer à la cardiologie sur les traces de Louis Gallavardin.
Il réussit le médicat des hôpitaux de Lyon en 1947, l’agrégation de médecine générale en 1952. Il occupe ses fonctions à l’Hôtel-Dieu, puis à l’hôpital des Charpennes (1951), à l’Antiquaille (1960), avant de terminer sa carrière à l’hôpital cardiologique (1967-1972). Il gardera toujours la nostalgie de son service de l’Antiquaille. Successivement, il est nommé professeur d’hydrologie en 1961, puis de thérapeutique en 1965 et enfin de clinique médicale en 1970.
Son œuvre scientifique et didactique fut importante, en commun avec Roger Froment : une participation pour les maladies du cœur au Traité de Médecine (1948), une monographie de référence sur les angors intriqués (1956), un ouvrage sur la pathologie péricardique (1966). Il est cofondateur et co-directeur des Actualités cardiovasculaires médico-chirurgicales.
Clinicien très apprécié, André Gonin était aussi un érudit, bibliophile et un amateur de peinture. Il a laissé plusieurs textes en mémoire de ses maîtres : Jean Lépine, Léon Bouchut, Louis Gallavardin et Jules Froment. En 1972, il est président de la société française de cardiologie et participe à de nombreux congrès nationaux et internationaux (Pays Bas, États-Unis, Japon). Il exécute des missions d’enseignement à l’étranger : en Tunisie, en Afghanistan, en Inde, à Ventiane, à Pékin. En 1976-1977, il est nommé administrateur des hospices civils de Lyon.
Il est mort en 1993, ne survivant que d’un an à son épouse.
Chevalier de la Légion d’honneur (1973). Officier de l’ordre des Palmes académiques
Le 2 juin 1981, sur rapport de Paul Guinet*, il est élu à l’Académie, fauteuil 6, section 3 Sciences, en remplacement de Pierre Croizat* admis à l’éméritat. Le 25 mai 1982, il consacre son discours de réception à l’histoire de la découverte de la circulation sanguine, intitulé : Descartes contre Harvey, de la circulation du sang aux passions de l’âme (MEM 27, 1983). Il a prononcé les éloges funèbres de Gabriel Despierres* (MEM 1988) et de Paul François Girard* (MEM 1990). Son éloge a été prononcé par Paul Guinet* (MEM 1994, portrait).
David 2000.
Outre la thèse déjà citée, signalons : Avec R. Froment, Les angors coronariens intriqués ; étude clinique et expérimentale des inter-réactions neuro et viscéro-coronariennes, Paris : Expansion scientifique française, 1956, 173 p. – Avec R. Froment et A. Perrin, La péricardite tuberculeuse, Paris : Masson, 1966. – « Étude de la survie du cardio-opéré », Archives des maladies du cœur 70, 1977.