Marcel Jules Prettre est né à Sceaux le 13 février 1905, 44 rue Houdan, au domicile de ses parents, Jules Elie Prettre, professeur au lycée Lakanal, et Angèle Louise Marie née Pasco, institutrice. Il épouse le 7 juillet 1934, à Paris 7e, Madeleine Marguerite Aline Émilie Fitzgérald. Le couple aura deux filles dont l’une sévèrement handicapée. Madeleine Prettre décède en 1967, tandis que Marcel Prettre disparaît le 16 juillet 1976 après un veuvage très cruel pour lui. Le couple était féru de haute montagne et de photographie alpine. De santé fragile, Marcel Prettre était connu pour son humeur très variable qui lui rendait les rapports en société quelques fois pénibles, en particulier à cause de son franc-parler. Mais il s’agissait de péripéties sans lendemain. Le rédacteur de cette notice l’a connu en qualité d’étudiant puis de collègue de recherches en catalyse hétérogène, le domaine par excellence du professeur Prettre.
Le cursus académique de Marcel Prettre est marqué par une certaine linéarité. Bachelier ès sciences en 1922, il obtient une licence de sciences physiques en 1926 et est nommé assistant à la faculté des sciences de Paris dans la chaire de chimie générale de Paul Pascal. C’est en 1931, le 18 avril, qu’il obtient le grade de docteur ès sciences physiques avec mention très honorable, en soutenant une thèse intitulée : Recherches expérimentales sur l’oxydation et l’inflammation des mélanges gazeux combustibles. Il est nommé maître de conférences en 1937 à la faculté des sciences de Lyon. De 1939 à 1940, il exerce les responsabilités de chef d’un service de recherches au laboratoire central des poudres. En 1945, il est nommé professeur titulaire de la chaire de chimie industrielle à la faculté des sciences de Lyon. De 1946 à 1960 il est directeur de l’École Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon et simultanément chef du département de chimie de l’Institut National des Sciences Appliquées de 1957 à 1969. En 1949, il avait organisé à Lyon le premier congrès international sur l’adsorption et la catalyse hétérogène et réunit à cet égard les principales sommités mondiales dans ces domaines. Il a ainsi été à l’origine directe de l’organisation de tous les congrès internationaux de catalyse qui ont perduré jusqu’à présent, en se réunissant tous les quatre ans dans un pays différent. Artisan de la création du laboratoire propre du CNRS, consacré à la catalyse, dénommé Institut de Recherches sur la Catalyse en 1960, il en a été le directeur jusqu’en 1972. Il est élu membre correspondant de l’Académie des sciences (Institut de France) en 1961. Il a siégé dans de nombreuses commissions scientifiques, au CNRS, à la Société Chimique de France, au Comité scientifique des poudres et explosifs, dans diverses commissions de l’association française de normalisation (AFN), aux Charbonnages de France en qualité de représentant du CNRS au sein de son conseil d’administration. En 1948, il est lauréat de l’Académie des sciences et reçoit le prix Jecker et la médaille Berthelot.
Marcel Prettre est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1951 et élevé au grade d’officier en 1959. Chevalier des palmes académiques, en 1946, officier en 1951 et commandeur en 1964.
Il est élu le 6 décembre 1949 au fauteuil 1, section 1 Sciences, laissé vacant par Claudius Limb*, après un rapport de Louis Meunier* du 29 novembre 1949. Le 13 février 1950, il prononce son discours de réception sur La place de l’industrie chimique lyonnaise dans l’activité économique française. Henri Hours, prononce son éloge funèbre (MEM 1977).
Il est l’auteur de trois ouvrages scientifiques : L’inflammation et la combustion explosive en milieu gazeux, 3 vol., Paris : Hermann 1933. – Réactions en chaîne, 2 vol., Paris : Hermann, 1936. – Catalyse et catalyseurs, coll. Que Sais-Je, 1946 ; 4e éd. refondue, 1970. – Avec Bernard Claudel, Éléments de cinétique chimique, Paris : Gordon et Breach, 1969.
Il avait également une activité éditoriale comme membre du comité de rédaction du Journal de Chimie Physique.