Jean Coquier, encore écrit Cocquier, serait né à Cluny le 26 mars 1689 (Bréghot) dans une famille socialement modeste. « Son heureux naturel et son désir de s’instruire intéressent pour lui les bénédictins de l’abbaye [de Cluny]. Ces religieux cultivent son génie naissant et le nourrissent des premiers éléments des lettres humaines » (Ac.Ms271 f°139). Coquier poursuit son noviciat chez les bénédictins de Cluny. Il décide ensuite de quitter cette congrégation sans toutefois abandonner la vie cléricale. Docteur en théologie, puis directeur du séminaire Saint-Charles de Lyon, l’abbé Coquier enseigne « avec grand succès la philosophie et la théologie » (Ac.Ms271 f°139). Sa renommée lui vaut sa nomination aux fonctions de prieur et d’aumônier de Taluyers (1730-1746) par Henri Oswald de La Tour d’Auvergne (1671-1747), coadjuteur de l’abbaye de Cluny et archevêque de Vienne. Coquier officie dans d’autres paroisses : prieur de Saint-Marcel de Die (Drôme), chanoine sacristain de Notre-Dame de l’Ile-Barbe (Lyon) et Sury-le-Comtal (Loire). Sa pension viagère annuelle s’élève à 1 900 livres. Il décède « d’une fièvre maligne » (Ac.Ms271 f°139) le 5 juillet 1748 (et non pas le 5 août), « dans sa patrie où il était allé faire un voyage » (Ac.Ms119 f°139v). Il est inhumé le lendemain dans la cour de l’église paroissiale de Saint-Mayeul (Cluny). Antoine Coquier, son neveu, hérite de ses biens, le 17 septembre 1748 (AD du Rhône, 12 G 438 : acte de succession).
Lors de la séance du 6 août 1743, A.-F. de Regnauld*, directeur de l’Académie des sciences et belles-lettres, propose les candidatures de Coquier et de Bordes au fauteuil du défunt Brossette* (Ac.Ms266 f°14). Cette élection est remportée le 13 août 1743 par le chanoine de l’Ile-Barbe, qui « a obtenu les deux tiers des suffrages des académiciens présents » (Ac.Ms266 f°15). Le résultat de ce scrutin surprend : presque tous les académiciens avaient promis leurs voix au jeune fils de Jacques Bordes, trésorier de France ; « l’intendant Pallu* et le prévôt des marchands de Fleurieu* le protégeaient ouvertement. Il croyait être reçu, mais à la séance d’élection sur 18 académiciens, il n’eut que 4 voix et on nomma M. l’abbé Coquier » (RLY 5, 1889, p. 291). L’abbé Coquier présente son discours de remerciement le 26 novembre 1743. Au cours de sa carrière académique, courte mais assidue, il prononce quelques dissertations dont nous ne conservons que les titres : Recherches sur les prémices des dîmes offertes à la Divinité par les anciens peuples (12 janvier et 22 février 1745) ; Les idées des Anciens sur la pureté des mœurs (3 et 24 mai, 21 juin 1746) ; Dissertation philologique sur les idées et les maximes des païens sur la pureté des mœurs (29 novembre 1746). Le 30 janvier 1748, « M. l’abbé Coquier parlant pour M. Deglatigny a lu un discours en forme de dialogue sur le choix d’une habitation pour un homme de lettres » (Ac.Ms266 f°3r).
Dumas. – Delandine, III, p. 429, 435. – Almanach astronomique et historique de la ville de Lyon, Lyon : A. Delaroche, 1744, p. 145 ; 1748, p. 148. – Bréghot du Lut et Péricaud. – Brevet pour l’union de la manse capitulaire de l’abbaye de l’Ile-Barbe au chapitre de l’Église de Lyon, [Paris, 1745], p. 7, 17, 25. – J. et L. Dériard, Antoine-Auguste Dériard : sa vie intime, ses travaux scientifiques et littéraires, Lyon : Pitrat, 1890, article « Cocquier ». – Mémoire pour M. Jean Pescher, Lyon : A. Delaroche, 1744, 8 p. – J.-B. Monfalcon*, Hist. monumentale de la ville de Lyon, Paris : Firmin Didot, 1866, t. III, p. 25. – L. Niepce, Les Bibliothèques anciennes et modernes de Lyon, Lyon : H. Georg, 1876, p. 415. – M. Relave, « Prieurs et curés de Sury au xviiie siècle », Bull. de La Diana 11, 1899-1999, p. 512-513. –J. Tricou, Armorial et répertoire Lyonnais, Paris : Gaston Saffroy, 1976, t. 7, p. 36. – S. Ben Messaoud, « Le monde retrouvé de Jean Coquier (1689-1748) », BMO, 12 janvier 2015.
Remerciement de M. l’abbé Coquier, prieur de Taluyers de Saint-Marcel, à sa réception dans l’Académie des sciences et des belles-lettres de Lyon (Ac.Ms123bis f°27-35). – « Le style de ses écrits est mâle, énergique » (Ac.Ms271 f°15). C’est l’unique discours conservé des travaux académiques de l’abbé Coquier. « On a de lui l’éloge de Brossette et quelques poésies latines », d’après A. A. Dériard.