Armand Claude Marcel Paul Tapernoux est né le 16 mai 1899 à la Chapelle-en-Vercors (Drôme), fils d’Armand Tapernoux, agent voyer cantonal, 37 ans, et d’Élisa Goujon, 27 ans. Témoins : Charles Bouillanne, propriétaire, et Charles Sylvestre, épicier.
Après des études secondaires au lycée de Valence, il obtient le baccalauréat latin-sciences mathématiques. Puis il entre en 1916 à l’école vétérinaire d’Alfort où il passe ses deux premières années d’étude, l’école vétérinaire de Lyon, transformée en hôpital militaire, étant provisoirement fermée. Il termine ensuite ses études vétérinaires à Lyon. Attiré par la chimie et la pharmacie, il complète ses études par deux certificats de mathématiques générales et de chimie générale à la faculté des sciences, et par un stage de pharmacie à la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon. Il est recruté à l’école vétérinaire de Lyon comme chef de travaux stagiaire attaché à la chaire de physique et chimie médicales du professeur Charles Porcher. Titularisé à ce poste par arrêté du 15 juillet 1924, il est agrégé des écoles vétérinaires en 1928 à la même chaire, et de nouveau en 1929 pour les Industries et le contrôle des produits d’origine animale. Titularisé comme professeur titulaire de physique et de chimie médicales par arrêté du 27 janvier 1932 à compter du 1er novembre 1931, il succède à son maître Porcher, nommé inspecteur général des écoles vétérinaires. De 1958 à 1961 il est directeur de l’école vétérinaire de Lyon.
Armand Tapernoux a eu une activité de recherche marquée qui concerne surtout la biochimie et l’hygiène du lait, à l’exception de quelques études cliniques d’intoxications par le mercure, le fluor et les hétérosides cyanogénétiques. Il a également des activités de conseil dans diverses institutions : conseiller scientifique du centre technique du cuir de Lyon, directeur général du centre national de la lutte contre le varron par arrêté du 21 février 1957. Il sera également administrateur des hospices civils de Lyon.
Il poursuit parallèlement une carrière d’élu à la ville de Lyon. Élu en 1947 conseiller municipal aux côtés du président Herriot*, il devient premier adjoint de Louis Pradel en 1959, ce qui lui vaut à la mort de celui-ci d’assurer les fonctions de maire à partir du 23 novembre 1976, jusqu’à l’élection de Francisque Collomb le 5 décembre. Il est aussi vice-président du conseil général en 1967 et vice-président de la communauté urbaine en 1968 jusqu’en 1977.
Il s’éteint à Lyon 2e à son domicile 57 rue de la République, le 25 septembre 1984.
Officier de la Légion d’honneur. Commandeur de l’ordre national du Mérite. Commandeur des Palmes académiques. Officier du Mérite agricole en 1936.
Il avait épousé à Lyon 1er, le 10 février 1923, Angèle Gaillard (née à Uchizy [Saône-et-Loire]le 27 décembre 1894) ; témoins Charles Porcher et Célestin Cadéac*. Il habitait alors 12 rue Gasparin après avoir quitté le 24 rue du Sergent-Blandan.
Il est élu le 3 juin 1958 au fauteuil 3, section 1 Sciences. Son discours de réception, lu le 27 février 1959, était intitulé : Le fluor et ses problèmes en biologie et en toxicologie (Lyon ; impr. CBC, 959 + 16 p.). Il est président en 1963. Communications : Arsenic, vieilles dentelles et récentes histoires (MEM 1971) ; Le Varron (MEM 1971) ; Un Lyonnais contesté, Claude Bourgelat (MEM 1975) ; Évolution de nos connaissances sur la toxicité des champignons et des moisissures (MEM 1975) ; L’école nationale vétérinaire de Lyon (MEM 1979).
Son éloge funèbre a été prononcé par Hugues Morel-Journel* (MEM 1985).
Une médaille en bronze à son effigie, gravée par Paul Penin en 1971, lui a été offerte par l’école vétérinaire en 1971 pour célébrer son jubilé.
Avec Escoffier, « Endocardite infectieuse compliquée de gangrène pulmonaire chez le cheval », Soc. Sci. Vét. 1922. – Les relations entre l’acidité potentielle et l’acidité actuelle du lait, thèse vétér., Lyon : écol. vétér., 1928, 83 p. – « Considérations sur la toxicité de certains dérivés chlorés des hydrocarbures chez les animaux domestiques », Soc. Sci. Vét. 5, 1930. – Avec Didier, « Un cas de sclérose musculaire généralisée chez un veau de boucherie », Rev. gén. méd. vét. 1931. – Avec Rochaix et Couture, « Sur la présence du groupe Bacterium pullorum dans les œufs de poule », Soc. Sci. Vét. 1933. – Avec Nicolas et Vuillaume, « Contribution à l’étude toxicologique des tourteaux de lin cyanogénétiques », Rev. méd. vét. 1935. – Les efforts d’organisation et d’assainissement du marché du lait en France, Chambéry : impr. réunis, 1935 (extr. rev. Le lait, mai 1935). – L’utilité de la constante moléculaire simplifiée, Rapport congr. internat. Laiterie, Vienne, 1940-1941. – Avec (Mlle) Gonnet, « Observations et réflexions sur la recherche toxicologique de l’arsenic chez le cheval », Ac. Vét. 14, 1941, p. 185. – Avec Fontenaille, Ghier et Pérès, « Un essai pratique d’assainissement des viandes tuberculeuses à l’abattoir de Lyon-La Mouche », Soc. Sci. Vét. 1941, 124. – Avec A. Rochaix, Le lait et ses dérivés, chimie, bactériologie, hygiène, Paris : Vigot, 1942, XIV + 412 p., fig. – Sur la détermination de la force de la présure, Soc. Biol. 136, 1942, p. 816. – Avec Tisseur, « Introduction du muscle dans des pâtés de foie. Expertise histologique », Soc. Sci.vet. 3-4, 1943. – Avec A. Rochaix, « Hygiène des milieux ruraux, hygiène publique et sociale », Paris : Vigot, 1943, VII + 268 p., fig., pl. – « Bombement physico-chimique des conserves et inspection de salubrité », Soc. Sci. Vét. 1, 1943, p. 18. – Avec Darraspen et Gonnet, « Observations et réflexions sur la recherche toxicologique de l’arsenic chez le cheval », Ac. Vét. 18, 1945, p. 328. – Avec R. Desrante, « Sur la désacidification électrolytique du lait », Soc. Sci. Vét., 1945, p. 23. – Avec R. Desrante et Béguet, « La conductivité électrique des laits désacidifiés par électrolyse », Soc. Biol. 139, 1945, p.1145. – Avec Gonnet et Béguet, « Recherches bactériologiques à propos d’une observation de toxi-infection d’origine carnée », Soc. Sci. Vét. 1945. – « Une observation d’intoxication botulique », Soc. Sci. Vét. 1946, p. 19. – « Quelques problèmes d’actualité concernant l’hygiène du lait et l’industrie laitière », Rev. Méd. Vét. 1947 98, p. 430. – « L’utilisation des nouveaux insecticides en agriculture », Rev. méd. vét. 1947. – Avec Jochem, « L’élimination mammaire de la sulfonaminopyridine chez la chèvre », Soc. Biol. 142, 1948, p. 528. – Avec Anthelme Rochaix, Le lait et ses dérivés ; chimie, bactériologie, hygiène, Paris : Vigot, 1948, 456 p. – Avec Darraspen et Vuillaume, « Contribution à l’étude de l’intoxication arsenicale chez le cheval », Rev. méd. vét. 13, 1950, p. 281. –Avec Mlle Gonnet et Magat, « Le calcul de l’humidité et de la teneur en matière grasse des saucisses et saucissons d’après le résultat de l’analyse des produits partiellement desséchés », Rev. méd. vét. 13, 1950, p. 475. – Il faut ajouter de nombreuses conférences dont certaines ont été données lors d’une mission en Algérie sous les auspices de la fédération des syndicats et sociétés d’élevage du département de Constantine en 1936.