Barthélemy Terrasson est né à Lyon, paroisse Saint-Pierre et Saint-Saturnin, le 6 mai 1725, fils de Barthélemy Terrasson (Lyon, 11 octobre 1694-11 avril 1759) – écuyer, conseiller du roi en la cour des monnaies sénéchaussée et présidial de Lyon – et de Marguerite Louise (Louise Bonaventure) Philibert (1707-1800), fille d’un trésorier de France, héritière de la Barollière (Saint-Paul-en-Jarez [Loire]). Parrain : Barthélemy Terrasson (Lyon, 15 décembre 1663-7 février 1744), juge conservateur pour le roi, échevin de Lyon, capitaine Penon du Plâtre Saint-Esprit, son grand-père ; marraine : Pierrette Demay, veuve de Louis Sabot, écuyer, conseiller du roi en la cour des monnaies (la mère de Louise Bonaventure Philibert est Catherine Sabot de Lusan).
Les Terrasson sont une famille lyonnaise – « c’est même une des plus célèbres que cette ville ait produite » (Bréghot) –, dont le premier membre connu est Pierre de Terrasson qui vivait à Lyon au xvie s. et périt dans la « Conjuration d’Amboise » (mars 1560). L’abbé Jean Terrasson (1670-1750), de l’Académie française, est l’auteur du roman politique de Sethos (1731) et d’une traduction de l’historien grec Diodore de Sicile ; l’avocat Antoine Terrasson (1703-1782) est l’auteur de l’Histoire de la jurisprudence romaine (1750).
Bathélemy résidait rue Sala (Almanach de Lyon, 1788), et possédait également le fief de la Tour-des-Champs (quartier de la Croix-Rousse), plus tard propriété de Vouty de La Tour* (« la Belle allemande »). Il est guillotiné à Lyon, place des Terreaux, le 4 nivôse an II (24 décembre 1793).
Il avait épousé à Lyon, paroisse d’Ainay, le 22 août 1758 Marie Gabrielle Françoise Lacroix de Laval (19 mars 1737-), fille de Jean Lacroix (Lyon 27 janvier 1705-Ainay 5 janvier 1764), seigneur de Laval, Dardilly, Marcy, Lhorme, Montchausson, conseiller à la cour des monnaies de Lyon, et de sa première épouse Marie Meynard (vers 1710-1737), devenant ainsi le neveu d’Antoine La Croix* ; d’où, notamment, Gabriel Louis Terrasson de Sénevas (Lyon 3 mai 1761-Paris 9 mai 1824), officier, créé baron d’Empire en 1813.
Après avoir été par trois fois candidat malheureux à l’Académie des sciences et belles-lettres, en 1752, 1754 et 1755 (Boffin de Pusignieu*, La Tourrette*, puis Dugas de Quinsonnas* lui sont préférés), il est élu le 17 août 1756 en remplacement de Ruolz* dans la classe des lettres. Il prend place à l’assemblée publique du 30 novembre, où il prononce un discours [non retrouvé] auquel répond l’abbé Pernety, directeur. Le 20 décembre 1757, il communique sur L’art, les causes et les moyens de perfectionner les hommes (répété en séance publique le 4 avril 1758 ; complété le 5 septembre 1758). Le 11 décembre 1759, il prononce un discours sur La difficulté de connaître la vérité et de s’en assurer (Ac.Ms114 f°2-3), repris ou complété le 14 janvier 1762. Le 16 décembre 1758, il disserte sur L’éloquence relativement à ses effets. Il est directeur pour les premiers semestres 1769 et 1785. Le 11 avril 1769, il lit un discours sur La nécessité qui force l’homme à s’occuper utilement ou agréablement. Le 30 avril 1771, il rend compte des inscriptions pour le passage à Lyon de la princesse de Piémont. Le compte rendu de la séance du 18 janvier 1785 contient son discours au nouveau prévôt des marchands, M. de Montfort (Ac.Ms263 f°201), et celui de la séance publique du 12 avril 1785 fait état d’un discours sur l’imagination relativement aux sciences, belles-lettres et arts, avant de faire le compte rendu des travaux de l’Académie depuis le 7 décembre précédent (Ac.Ms267-II f°566). En décembre 1792, il exprime son accord pour contribuer aux frais de l’Académie (Ac.Ms268-IV f°451). Aucun de ses travaux ne semble avoir été imprimé.
Dumas (qui le prénomme Antoine). – Bréghot, AHSR 5, 1827, p. 48-52.