Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

DREVET Joanny (1889-1969)

par Maryannick Lavigne-Louis.

 Jules Joanny Drevet voit le jour le 14 janvier 1889, rue Sainte-Colombe (act. rue Joannès-Drevet), Lyon 2e). Contrairement à ce qui a pu être écrit, il ne semble pas que l’on puisse établir une filiation entre d’une part les graveurs Joannès et Joanny Drevet, et d’autre part les célèbres graveurs du roi Pierre et Claude Drevet, oncle et neveux, nés à Loire-sur-Rhône, respectivement en 1663 et 1697, décédés à Paris (Louvre) en 1738 et 1781 sans descendance. L’arrière-grand-père de Joanny, Hugues Drevet (Sathonay 19 février 1764 -Lyon 29 août 1822), fils de Pierre, maître-valet, et époux de Suzanne Crépin, était jardinier. Son grand-père, Benoît, né à Paris le 18 novembre 1787, demeurant avec son père Hugues rue Sala, épouse le 18 janvier 1816 à Lyon Jeanne Meneux, née à Nantes le 17 juin 1786, fille d’un tailleur de pierre nantais. Benoit est alors bijoutier ; il s’installe ensuite comme quincailler ou « marchand de fer ouvré », 1 rue du Peyrat (act. rue Antoine-de-Saint-Exupéry). Son fils Barthélemy y voit le jour le 8 mai 1825, et devient à son tour marchand quincailler 15 rue du Plat. De son mariage avec Claudine Chambon naît, le 25 mai 1854, Jean-Baptiste, plus connu sous le nom de Joannès (1854-1940), artiste reconnu, graveur, lithographe et aquarelliste, qui a illustré de nombreux livres sur Lyon, notamment l’ouvrage d’Emmanuel Vingtrinier*, Le Lyon de nos père, et ceux d’Auguste Bléton, Lyon pittoresque et Aux environs de Lyon. Il épouse le 17 janvier 1881 à Nattages (Ain) Blanche Jeandet, née le 10 octobre 1861 à Bourg-en-Bresse, fille de Joachim Jeandet, président du tribunal de Bourg ; ils ont deux enfants : Delphine, née le 18 septembre1883, et Joanny, né le 14 janvier 1889. Claude Jamot, négociant rue Sainte-Colombe et Édouard Bodeau, négociant 7 rue du Plat, signent son acte de naissance.

 Joanny fait ses études chez les maristes, où il se montre doué pour le dessin et la chimie. Très rapidement, dans le sillage de son père qui l’emmène en Provence, en Savoie et en Algérie, il devient un graveur et illustrateur aquafortiste très apprécié. Il met au point un nouveau procédé d’aquatinte qui lui permet de réaliser des paysages d’aspect assez métallique, presque photographique. D’ailleurs il se passionne tout jeune pour la photographie et réalise, entre 1913 et 1915 de magnifiques autochromes, dont une très belle collection, constituée par Colette Bidon, a été vendue aux enchères à Belleville le 13 juin 2012. Il est fait officier d’académie le 25 février 1930. En 1931, il fait la connaissance en Provence de Charles Maurras avec lequel il se lie et publie des ouvrages. Il s’est marié à Lyon le 26 avril 1923 avec Alice Fayolle (Lyon 1er 5 décembre 1892-Saint-Genis-Laval 10 mars 1988), fille de Jean Charles Joseph Fayolle, régisseur, dont il a trois enfants, Paul, Eliane et Arlette. Ils ont d’abord habité 4 rue Sainte-Colombe, dans les combles duquel Joanny conservera l’atelier paternel. Ils ont ensuite déménagé 8 rue Alphonse-Fochier (act. rue Antoine-de-Saint-Exupéry). La famille passait l’été à Chindrieux (Savoie) et à Genay (Rhône).

 Joanny décède à Lyon le 21 octobre 1969 et repose avec son père Joannès au cimetière de Loyasse (Hours 368).


Académie

Élu le 6 juin 1939 au fauteuil 3, section 4 Lettres, il fait son discours de réception le 14 mai 1957 : Propos sur la gravure. Le 4 novembre 1947, il avait été rapporteur pour Bélair et Décôte*, candidats au siège de Tony Tollet*, passé à l’éméritat.

Bibliographie

Dominique Beccatini, Joanny Drevet, œuvre gravé 1889-1969, Hauteville-Lompnes, Lardant 1986.

Ouvrages illustrés

Avec André Chagny*, En Savoie, porte-folio de 32 eaux fortes. – Avec Gabriel Pérouse*, Hautecombe abbaye royale, Chambéry : Dardel, 1926. – Avec Henry Debraye, Grenoble, paysages et impressions, Grenoble : Didier et Richard, 1927. – Avec André Chagny, Paysages et cités de la vallée du Rhône de Lyon à la mer, Grenoble : Didier et Richard, 1928. – Laurette ou les amours lyonnaises de Jean Dufourt*, Grenoble : Didier et Richard, 1929. – En altitude de Pierre Scize, Grenoble : Didier et Richard, 1930. – Avec Léon Auscher, Splendeur et solitude de la Grande Chartreuse, Grenoble : Didier et Richard, 1930. – Marie Bourgogne de Joseph Jolinon*, Grenoble : Didier et Richard, 1931. – Avec Charles Maurras, Paysages et cités de Provence, Grenoble : Didier et Richard, 1932 et 1944. – Calixte ou l’introduction à la vie lyonnaise de Jean Dufourt*, 1934. – Avec Henry Debraye, Si Stendhal revenait, Grenoble : Didier et Richard, 1933, 1934, 1935. – Une grande abbaye lyonnaise, la basilique ancienne abbatiale Saint-Martin d’Ainay et ses annexes. Étude historique et archéologique d’André Chagny, Lyon : Masson et Vitte, 1935. – Avec Henri Menabrea, Au seuil des Alpes de Savoie, Grenoble : Didier et Richard, 1936. – Avec André Chagny, Vienne la belle, Grenoble : Didier et Richard, 1937. – Avec André Chagny, Le charme des pays de l’Ain, Bourg : Brochot, 1938. - Avec Bernard Secret, Le Revard ou le retour de l’homme à la montagne, Chambéry : Dardel, 1939. – Avec Robert Touchon, Trois noëls d’alpins, Grenoble : Didier et Richard, 1939. – Les Étangs au Mistral de Charles Maurras, Grenoble : Didier et Richard, 1942. – Paysages mistraliens de Charles Maurras, Grenoble : Didier et Richard, 1944. – Avec Henri Menabrea, Maurienne, Grenoble : Didier et Richard, 1947. – Avec Mathieu Varille, Chapelles votives dans la campagne provençale, Lyon : Marius Audin et ses fils, 1955.