Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

RIZARD Raymond (1893-1981)

par Claude Jean-Blain.

 Raymond Rizard est né le 7 septembre 1893, 171 avenue d’Orléans à Paris 14e, fils de Léon Rizard, boucher, et d’Élise Lucie Chevallier, mariés à Paris le 7 mars 1889. Il a un frère, Léon (né le 31 décembre 1889), et une sœur (née le 10 mai 1898). Léon Rizard s’installe avec sa famille à Charlieu (Loire) vers 1900 ; rentier, il y devient un notable : administrateur, puis directeur de la Caisse d’épargne, conseiller municipal à partir de 1909, maire de 1919 à 1922, et propriétaire du château de Malfarat.

 Raymond poursuit ses études secondaires au lycée de Roanne. Après son baccalauréat et un stage chez un pharmacien de La Clayette (Saône-et-Loire), il s’inscrit à 18 ans à la faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon. Il passera ensuite toute sa vie professionnelle à Lyon, tout en restant très attaché à son village de Charlieu. Il prépare le concours d’interne en pharmacie, auquel il est reçu en 1913, et il est rapidement nommé chef de laboratoire à la clinique du professeur Pic. Pendant la Grande guerre, il est d’abord incorporé comme simple soldat dans une section d’infirmiers, puis, en 1916, il reçoit dans une ambulance une affectation correspondant mieux à sa compétence professionnelle. Démobilisé en 1919, il concourt au poste de pharmacien de l’Antiquaille auquel il est reçu en 1920 ; il y assume la direction de la pharmacie et du laboratoire pendant 15 ans. Il prépare en même temps une licence à la faculté des sciences de Lyon (chimie générale, physiologie et minéralogie), puis une thèse de doctorat en pharmacie, soutenue en 1928, sur La synthaline : c’est une substance hypoglycémiante synthétisée par deux scientifiques allemands à partir de la galégine, substance présente dans une plante banale de la famille des légumineuses le Galega officinalis (connue sous le nom commun de rue de chèvre). La synthaline donnait un espoir de traitement du diabète par voie orale, à une époque où seules les injections journalières d’insuline étaient utilisables (espoir malheureusement déçu par les effets secondaires trop importants de cette molécule).

 En 1933, Raymond Rizard quitte l’Antiquaille pour l’Hôtel-Dieu, comme chef de service de la pharmacie centrale des Hospices civils de Lyon où il termine sa carrière en 1957. En dehors de ses activités professionnelles, ses loisirs étaient souvent consacrés à la rédaction d’articles historiques ou littéraires qu’il publiait sous le pseudonyme de Raymond Lulle (un philosophe et poète majorquin du xiiie siècle) dans le Lyon pharmaceutique. Il s’est marié le 9 janvier 1948 à Lyon (1er) avec Marcelle Peiny.

 Raymond Rizard est mort à l’hôpital Édouard-Herriot le 30 octobre 1981 et a été inhumé à Charlieu.

 Une bourse d’études Raymond-Rizard, accordée par AIAIPHL, a été créée pour aider un interne en pharmacie des Hôpitaux de Lyon à apprendre une technique ou acquérir une compétence dans un secteur biologique ou pharmaceutique.


Académie

Il a été élu le 1er décembre 1970 au fauteuil 3, section 2 Sciences, laissé vacant par l’honorariat de Charles Pétouraud* en 1970. Discours de réception le 16 mars 1971 : Charlieu mon village (MEM 28, 1975). Secrétaire général de la classe des sciences de 1973 à 1975. Son éloge funèbre a été prononcé le 24 novembre 1981 par Jean Dorche*, qui avait été son interne en 1930 (MEM 36, 1982).

Publications

Contribution à l’étude de la synthaline dans le traitement du diabète, Thèse pharm., Lyon, 1930). – Rédaction du chapitre sur l’histoire de la pharmacie dans Les hospices civils de Lyon (542-1952), M. Varille* dir., Lyon : M. Audin, 1953.