D’une famille d’origine forézienne, qui s’est étendue en Lyonnais, Beaujolais et Vivarais, Robert Marie Louis Gaspard Joseph est né au domicile de son grand-père maternel Albert Gros (1819-1887) avocat, 33 rue Sainte-Hélène, Lyon 2e, le 30 mars 1883, fils de Marie Louis William Poidebard (Saint-Paul-en-Jarez [Loire] 22 mai 1845-Oullins 21 juin 1902), propriétaire rentier, chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, au château de la Bastie, à Saint-Paul-en-Jarrest (Loire) et de Marie Françoise Emilie Gros, (1852-1941) ; présents Jacques Albert Gros, 63 ans, rentier, grand-père maternel, et Jacques Marie Marc Gros, 23 ans, licencié en droit, oncle. Robert Poidebard, avec son père William, et son cousin au 3e degré Alexandre* (1844-1925) constituent une famille d’érudits, bibliophiles, généalogistes et historiens reconnus à Lyon.
Robert, élève de l’externat Saint-Joseph (rue Sainte-Hélène), poursuit des études scientifiques et prépare à Paris l’École centrale (ECP). Il doit revenir à Lyon à la mort de son père en 1902, et il lui succède dans ses travaux en exploitant les archives et les innombrables notes dont il a hérité. Il épouse le 29 juillet 1908 à La Mulatière Magdeleine Marie Apollonie Jullien (Pélussin 25 octobre 1886-1982), fille de Gabriel Alexandre Jullien (1854-Lyon 1er 18 janvier 1925) et d’Henriette Marie Claire Borel (1854-Lyon 1er 26 janvier 1929).
Il est affecté au 359e régiment d’infanterie alpine de 1914 à 1918 ; il est blessé en 1917, et reçoit la Croix de guerre. De retour à la vie civile, il se consacre à des recherches généalogiques, familiales entre autres, et historiques sur Lyon et l’Ardèche, où il a restauré le domaine du Perrier, près de La Louvesc. Il participe par de nombreux articles à la Revue et à l’Almanach du Vivarais. Il est admis à la Société Historique de Lyon en 1932 (vice-président en 1941, président en 1953-1956), à la Société des Bibliophiles, à La Diana, à la Société française d’archéologie.
Son domicile est connu 41 rue Sainte-Hélène de 1932 à 1955, puis 1 place Gailleton en 1961. Catholique fervent, il est membre du conseil d’administration du journal Le Nouvelliste.
Une longue maladie l’emporte le 1er novembre 1962 à son domicile, décès déclaré par Albert Cattin, 47 ans, employé, 16 rue Franklin. Ses funérailles le 5 novembre ont réuni de nombreuses personnalités lyonnaises, religieuses et civiles, à l’église Saint-François-de-Sales, où Martin Basse*, le président de l’Académie, prononce son hommage. Il est inhumé à Davézieux (Ardèche).
Présenté par Pierre Ravier du Magny* le 24 novembre 1936, Robert Poidebard est élu (en même temps qu’Édouard Herriot*) le 1er décembre, au fauteuil 3, section 2 Lettres, succédant à Eugène Loison*. Il prononce son discours de réception, retardé par les événements, le 24 juin 1941, intitulé : L’école généalogique lyonnaise, 1840-1940, en présence de plusieurs membres de l’Académie française alors repliée à Lyon. En 1945, il est secrétaire adjoint de la classe des Lettres. En 1960, il a fait une communication intitulée Les origines du Maréchal de Villars MEM 27, p. 47.
Martin Basse, Hommage académique à Robert Poidebard, Ms.Acad. – « Les funérailles de M. Robert Poidebard », L’Écho-La Liberté, 6 novembre 1962. – Louis Pize*, « Robert Poidebard 1883-1962 », Rev. du Vivarais, décembre 1962 ; et Bull. Soc. Hist. Arch. Litt. Lyon 21, 1964, p. XL-XLVII (bibliographie). – Julien Mathieu, « William Poidebard, érudit et collectionneur », 2009, ADR, 32 J 1-67.
Une partie des collections de Robert Poidebard a été léguée par son neveu à la bibliothèque de La Diana (Bulletin de la Diana 40, 1967, p. 6-17) ; une autre se trouve aux ADR, 32 J 67.
La fondation du second monastère de la Visitation à Lyon, la peste de 1628 au Gourguillon, Lyon, Paquet, [1919], 57 p. – « Fondation et état de la chartreuse de Lyon en 1680 », Bull. hist. du diocèse de Lyon 8, 1910-1911. – Le docteur Arnulphe d’Aumont, médecin du xviiie siècle, Aubenas : Habauzit, 1913, 15 p. – Les Jullien en Forez Viennois et leurs alliances, Lyon : Perroud, 1922, 398 p. – Nombreux articles de revues, hebdomadaires et quotidiens : une douzaine dans la Rev. du Vivarais, 1932-1962 : « Champagne, tête de pont delphinale en Vivarais » ; « L’industrie de la soie en Vivarais, xvie- xviie siècles » ; « Les Benay et Vaucanson, ingénieurs-conseils de l’usine Deydier » ; « Champagne (Ardèche) sur les bords du Rhône, rive droite, place forte d’empire dressée en plein royaume, son église carolingienne à tour-porche » ; « Un exemple d’esprit social au xvie siècle : le testament de Jean de Licieux de Vernoux en Vivarais », etc. – L’église de Veyrines, Aubenas : Habauzit, 1928, 62 p. – « Maurice de Boissieu*, 1844-1933 », La Diana, 1934, 28 p. – « La guerre de Veauche », La Diana, 1936. – La vie agitée d’Imbert-Colomès, Lyon, Sté des bibliophiles lyonnais : Audin, 1942, 281 p. – « L’école généalogique lyonnaise, 1840-1940 », MEM 24, 1945, p.77-140. – Les Bêches lyonnaises au fil de l’eau et du temps, Lyon : Albums du Crocodile, 1947, 28 p. – Le docteur d’Aumont, professeur de médecine à l’Université de Valence, Valence : impr. Chevalier, 1951, 15 p. – Les mouliniers du Pilat, Lyon : Album du crocodile, 1956, 71 p.