Né le 18 août 1668 à Paris et baptisé six jours plus tard (paroisse Saint-Jean de Grève), il est le fils d’Antoine Laisné (1634-1716) – alors conseiller du roi en la Chambre des Eaux et Forêts au siège général de la Table de marbre du Palais à Paris, avant de devenir l’année suivante procureur général de la Chambre de l’Arsenal, puis conseiller secrétaire du roi, – et de Simone de Moucheni (Moncheny), fille de Mathurin de Moucheni, ancien échevin de Paris.
Antoine Laisné épouse le 2 février 1708 (contrat Hodieux, notaire à Lyon) Françoise Madeleine Le Fèvre, fille de François Le Fèvre, trésorier des gardes du corps du roi, et de Madeleine Loyer. Ils eurent neuf enfants : Antoine-Dominique ; Madeleine (1709-1756) épouse du marquis de Fenoÿl ; Marie-Anne (1710) ; Marguerite-Françoise (1715) ; Antoine-Bernard (1716) ; Marie-Madeleine (1720) ; Charlotte (1720) ; Claudine (1721) ; et Antoinette (1724). Antoine Laisné fut l’élève du P. de Lignière, futur confesseur du roi, qui le mit plus tard en relation avec le P. René Joseph de Tournemire qui lui inspira le goût de l’étude de l’Antiquité et de la numismatique (Bréghot du Lut*). Reçu avocat au parlement de Paris, sa carrière se déroule pour l’essentiel à Lyon. Elle commence dans l’ombre de son frère aîné, Mathurin (1664-1723), écuyer, conseiller du roi, installé directeur et trésorier de la Monnaie de Lyon le 30 mars 1697. On sait qu’Antoine fut un temps caissier et receveur de la réformation, emploi dont il fut congédié en 1702 étant donné le peu d’activité de la Monnaie de Lyon. Antoine Laisné est installé secrétaire du roi en la chancellerie établie par la cour des Monnaies (1707), et autorisé en 1712 à suppléer à son frère Mathurin qui décède le 26 avril 1723. Après avoir acquitté « une finance de plus de 11 000 livres », Antoine devient alors le directeur de la Monnaie de Lyon et occupe cette charge jusqu’au 17 avril 1730.
Antoine Laisné a réuni une importante collection de monnaies. À la différence de la plupart de ses contemporains, il ne limite pas son intérêt aux pièces antiques. Sa collection est, avec celles du collège de la Trinité et de Jacques Claude de la Tourrette, l’une des trois collections lyonnaises remarquables citées (t. 2, p. 442) par Nicolas Mahudel* dans la seconde édition (1727), augmentée par ses soins, de l’ouvrage De l’utilité des voyages et de l’avantage que la recherche des antiqitez procure aux scavans de Charles César Baudelot de Dairval. Le 26 juin 1733, Antoine Laisné « étant dans le dessein de se retirer dans la Ville de Paris pour y passer le reste de ses jours » vend sa collection à la ville de Lyon qui la joint à la bibliothèque publique qu’elle venait de créer à la suite du legs de Pierre Aubert* en 1731 et de confier à Claude Brossette*. Composée de 7 284 monnaies dont 571 en or, cette collection, à laquelle s’ajoute celle qui est vendue le 16 octobre 1733 par Jacques Annibal Claret de la Tourrette*, constitue le noyau du médaillier municipal. Antoine Laisné meurt à Paris le 21 octobre 1746.
Antoine Laisné est admis à l’Académie le 2 janvier 1714. À partir du 8 janvier, il participe très régulièrement à ses séances au cours desquels il intervient souvent, plus particulièrement à propos d’auteurs latins, d’épigraphie latine, de questions archéologiques et surtout numismatiques. Il prononce le 26 février 1714 un Discours sur l’excellence et l’utilité de la science des médailles dans lequel, se présentant comme un débutant, il présente un abrégé des Disputationes de usu et præstantia numismatum antiquorum d’Ezéchiel Spanheim parues en 1664. Il montre que cette science doit son intérêt à la noblesse de son sujet, au plaisir qu’elle procure et à l’utilité des connaissances qu’elle forme. Il montre son goût pour les monnaies de son temps en prononçant, le 8 mai 1719, un Discours sur la monnaie de France depuis 1640 jusqu’à l’année 1693. Le 18 décembre 1724, l’Académie le choisit comme directeur pour l’année suivante. Le 10 juin 1732, il fait lecture de son Éloge de Lyon, écrit en vers latins et publié sous le titre Lugduni descriptio et encomium. Le 1er juillet 1733, il assiste pour la dernière fois à une séance. Installé à Paris, Laisné ne manque pas d’envoyer à l’Académie les brochures qu’il publie. Il lui adresse régulièrement « des dissertations qui tiennent lieu des discours que, comme les autres académiciens », il entend « faire en son rang ». Le 12 janvier 1740, il est placé à sa demande sur la liste des membres honoraires. Il s’engage à continuer à envoyer chaque année une dissertation. Antoine Laisné semble avoir pris une part importante dans l’élaboration de la devise de l’Académie (François Bottu de Saint Fonds*, lettre du 21 mai 1715, et Laurent Dugas*, lettre du 19 mars 1735) et l’on peut penser qu’on lui doit l’image de cette devise : l’Autel des Gaules qui figurait sur les monnaies frappées à Lyon sous les empereurs Auguste, Tibère et Claude.
Bréghot*, Mélanges biographiques et littéraires, pour servir à l’histoire de Lyon (avec le texte latin et la traduction de L’Éloge de Lyon). – Delandine*. – Dumas*. – Saint Fonds et Dugas*, t. 1, p. 28, et t. 2, p. 217. – Louis Pierre d’Hozier, Armorial général ou registre de la noblesse de France, Registre second, deuxième partie. – Léopold Niepce, Archéologie lyonnaise, les chambres de merveilles ou cabinets d’antiquités de Lyon depuis la Renaissance jusqu’en 1789, Lyon : H. Georg, 1883, p. 113-117 et 190-192. – William Poidebard, Julien Baudrier* et Léon Galle, Armorial des bibliophiles du Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, Lyon : Société des bibliophiles lyonnais, 1907, p. 329-330. – Jean Tricou*, Jetons armoriés de personnages lyonnais, Lyon : Badiou-Amant, 1942, p. 61-63 (Mathurin L.). – J. Tricou, « Recherches sur les monnaies frappées à Lyon de 1644 à 1800 d’après les documents conservés aux Archives du Rhône », Albums du crocodile, 1959. – Jean Guillemain, « La numismatique à Lyon au xviiie siècle », Revue Numismatique, 1992, p. 202 et 210.
De l’excellence et de l’utilité de la science des médailles, discours lu devant l’Ac. le 26 fév. 1714 (Ac.Ms116 f°140). – Dissertation sur une médaille consulaire de la famille Didia, lue devant l’Ac. le 28 janv. 1715 (Ac.Ms116 f°148). – Lettre sur cette dissertation (116 f°154). – Dissertation sur une médaille de Cicéron, lue devant l’Ac. le 12 décembre 1724 (Ac.Ms134 f°248 et Ac.Ms116 f°3), pour une version plus soignée et accompagnée d’un dessin gravé de la monnaie étudiée. – Remarques sur la 24e épigramme du livre X de Martial, lues devant l’Ac. le 11 mars 1732 (Ac. Ms 134 f° 40) et publiées dans les Mém. de Trévoux, mai 1732. – Discours où l’on prouve que pour la société civile, les qualités de l’esprit l’emportent sur celles du cœur (Ac.Ms134 f°69) [c’est une réponse au discours de Grollier*]. – Dissertation sur les deux Minos, rois de Crête (Ac.Ms116 f°164). – Sur les inscriptions anciennes trouvées à Grenoble avec l’indication du lieu où elles ont été trouvées et qui ne sont pas dans Gruter (Ac.Ms116 f°136). On peut encore citer : Discours sur la personne et les écrits de Suétone, lu devant l’Ac. le 13 mai 1715 (Delandine, t. 2, p. 108 n° 839). – Dissertation sur la vie du poète Martial, lue le 17 juillet 1724 (cité par Delandine, t. 2, p. 108 n° 839 ; attribué à tort à Dominique de Ponsainpierre par Dumas, Histoire de l’académie de Lyon, t. I). – Discours de Mr L’Aisné […] au sujet de l’urne […] trouvée dans le territoire de l’abbaye d’Ainay (BNF ms. Fr. 20317, fol 8-13). – Parallèle des jeux funèbres de Virgile et de Sillius Italicus, lu à la séance du 2 septembre 1732 (cité par Bréghot du Lut, p. 45). – Sur le monument d’Hylas Dimacherus [CIL 13, 1997] (ms non localisé).
« Inscription trouvée à Saint Just en novembre 1714, sur une table de marbre d’environ un pied en quarré », Mém. de Trévoux, mai 1715, p. 745-773 [CIL 13, 1997]. – « Réflexions sur les remarques de M. de Valbonnais sur la même inscription », Mém. de Trévoux, juin 1715. – « Remarques sur la personne et les écrits de Suétone », Nouveau recueil de pièces fugitives par l’abbé Archimbaud, t. 1, Paris : Jean-Baptiste Lamesle, 1717, p. 23-67. – Disquisitio in dissertationem cui titulus est : Tumulus Titi Flavii Clementis. Martyris illustratus, [Lyon], 1727, in quarto, 8 p. (publié anonymement, mais attribué à Laisné par le président Bouhier). – « Dissertation sur une urne antique (trouvée dans le jardin d’Ainay) », lue à l’assemblée publique de l’Académie de Lyon, le 27 avril 1728, Mém. de Trévoux, nov. 1728. – « Inscriptions sépulcrales découvertes à Lyon sur la Montagne de S. Irenée », Mém. de Trévoux, sept. et oct. 1731, p. 608-1622. – « Explication de la 24e épigramme du livre X de Martial », Mém. de Trévoux, mai 1732 (lu le 11 mars 1732 à l’Ac.). – Lugduni descriptio et encomium, Lyon : Andreae Degoin, [ca. 1732], 4 p. – Explication d’une médaille singulière de Domitien, présentée à l’Académie de Lyon en l’année M.DCC.XXXV, Paris : Jacques Guérin, 1735 (lu par Brossette à la séance de l’Académie du 22 nov. 1735). – « Dissertation sur les médailles de l’empereur Commode frappées en Égypte », Mém. de Trévoux, mai 1737 (lue par Brossette à la séance de l’Académie du 2 avril 1737). – « Dissertation sur les quatre déesses sœurs, filles de Cadmus », Mém. de Trévoux, juillet 1738, p. 1380-1410, [1] pl. h.t.