Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

POIVRE Pierre (1719-1786).

par Jean-Marc Gohier.

  Né et baptisé le 23 août 1719 à Lyon, paroisse Saint-Nizier, il est l’aîné des cinq enfants d’Hilaire Poivre (Lyon, 22 juillet 1671-29 juin 1739) marchand mercier et passementier, et de Marie Pompalier (Lyon, vers 1699-27 février 1770) fille d’un marchand mercier. Il est issu d’une famille de maîtres-passementiers depuis trois générations. L’ancêtre de quatrième génération, Marcelin Poivre, décédé avant 1641, était maître cordonnier à Saint-Didier en Velay. Une des filles de son oncle Jean (1673-1740), également maître et marchand-passementier, Benoîte Poivre (1714-1787), épousera en 1736 Claude Sonnerat, marchand aiguilletier, dont un des fils, Pierre Sonnerat (1748-1814), filleul de Pierre Poivre, sera naturaliste voyageur, membre associé de l’Académie.

  Pierre Poivre, naturaliste, voyageur, administra-teur des îles Mascareignes, met fin au monopole hollandais des épices en important et acclimatant le giroflier et le muscadier à l’Isle de France. Économiste physiocrate, philosophe humaniste, il est un personnage majeur de la seconde moitié du xviiie siècle, mieux connu aujourd’hui à l’île Maurice qu’il ne l’est dans sa ville natale.

  Pierre Poivre suit ses études à Lyon chez les joséphistes, ou missionnaires de saint Joseph. Il est ensuite envoyé à Paris au séminaire des missions étrangères (1735-1739). Il se destine alors à l’évangélisation de l’Extrême-Orient et s’embarque en 1741 pour la Chine (Canton, Macao et la Cochinchine). Il voyage, observe les mœurs des populations locales, s’intéresse à tout ce qui touche au commerce, à la botanique et à l’agriculture. Il apprend le chinois. Son goût de l’aventure et ses mauvaises relations avec sa hiérarchie des missions étrangères ont raison de sa vocation religieuse. Il quitte Macao le 16 janvier 1745 pour retourner en France. Son vaisseau est attaqué par une escadre anglaise ; un boulet emporte son bras droit. Fait prisonnier par les Anglais il séjourne pendant cinq mois à Batavia (act. Djakarta) où il étudie la culture et le commerce des épices pratiqués par les Hollandais. En 1746, il profite d’une escale de 9 mois à Pondichéry pour échafauder un projet de relations commerciales avec la Cochinchine et s’attaquer au monopole hollandais sur les épices.

  À cette époque la présence française dans l’océan indien et en Extrême-Orient est sous le monopole de la Compagnie des Indes orientales qui y exerce l’administration en disposant par délégation de la couronne de tous les droits régaliens.

  Le retour de Poivre vers la France est mouvementé. Il navigue avec une escadre de la Compagnie des Indes commandée par Mahé de La Bourdonnais. Une escale à Port-Louis en décembre 1746 est son premier contact avec l’Isle de France (act. île Maurice). Après une autre escale aux Antilles, il arrive en France en juin 1748.

  Il plaide auprès des commissaires du Roi à la Compagnie des Indes pour un « projet sur les épiceries ». Chargé de sa réalisation « au plus tôt », il repart dès octobre 1748. Il parvient en Cochinchine à Tourane (act. Da Nang). Un accord commercial est signé avec le souverain local et un comptoir est créé. De retour à l’Isle de France, il veut s’acquitter de la suite de sa mission : la recherche des épices. Il rejoint Canton en août 1750 et y reste jusqu’en avril 1751. Après de multiples péripéties, en passant par Manille et les Moluques, il rapporte à Port-Louis cinq plants de muscadiers, qu’il confie à Fusée d’Aublet, le directeur du jardin d’essais de Monplaisir (act.jardin des Pamplemousses). Par négligence locale les plants ne survivent pas. Poivre repart pour Manille, mais, après une nouvelle pérégrination dans les Moluques, Célèbes et à Timor, il revient bredouille à l’Isle de France en juin 1755.

  Il embarque pour la métropole en avril 1756. Il est intercepté par un bateau anglais puis retenu prisonnier à Cork en Irlande. Il retrouve la France en avril 1757 et constate, amer, que la Compagnie des Indes l’a oublié. Il en va différemment des sociétés savantes, qui commencent à le reconnaître. Nommé en septembre 1754 correspondant de l’Académie des sciences, il est reçu membre de l’académie de Lyon en 1759. En 1758 il acquiert la propriété de la Fréta, commune de Saint-Romain au Mont d’Or. Le 15 septembre 1766, en l’église Saint-Cyprien à Pommiers (rattachée depuis 1809 à Lachassagne), il épouse Françoise Robin de Livet (Lyon 27 novembre 1748- Paris 18 février 1841) – elle a inspiré à Bernardin de Saint-Pierre un amour passionné à l’origine du célèbre roman Paul et Virginie ; veuve, elle s’est remariée en 1795 à Paris avec Pierre Samuel du Pont de Nemours, avec lequel elle est partie aux États-Unis. Le traité de Paris de 1763 entraîne la perte de la majorité des territoires de l’Inde et la faillite de la Compagnie des Indes Orientales. En 1766, la Couronne reprend l’administration directe des zones que celle-ci contrôlait. Avec l’appui d’Henri-Léonard Bertin*, ancien intendant de Lyon, et sur les instances de Choiseul, le ministre de la marine, le duc de Praslin nomme Pierre Poivre le 3 octobre 1766 au poste nouvellement créé d’intendant des Isles de France et de Bourbon (act. île de la Réunion). Il est anobli par le Roi et décoré de l’ordre de saint Michel en décembre 1766.

  Il appareille de Lorient le 8 mars 1767 avec son épouse pour prendre son poste. Il est chargé de mettre en place les premières structures de l’administration royale. Toute en assumant sa mission, il souhaite appliquer aux Mascareignes ses convictions de physiocrate en s’appuyant sur son expérience de voyageur naturaliste agronome. Dès son arrivée à Port-Louis en juillet 1767, il prononce deux discours fondateurs : le Discours à l’assemblée générale des habitants de l’Isle de France du 26 juillet 1767 et le Discours à la première assemblée publique du conseil de l’Isle de France du 3 août 1767. Il y exprime les orientations qu’il veut donner à sa gestion de la colonie. Il veut rompre avec la gestion de la Compagnie des Indes, tout en critiquant les habitudes des colons. En particulier il souhaite développer le commerce avec les nations proches, remettant en cause le principe de l’exclusive. Il condamne les excès de l’esclavage (sans toutefois remettre en cause son principe). En 1768, il accueille le botaniste de l’expédition Bougainville de passage à Port-Louis, Philibert Commerson. Les deux hommes se connaissent bien. Commerson reste à l’Isle de France comme collaborateur de l’intendant et y étudie la flore de l’océan indien jusqu‘à sa mort en 1773. Il lui dédie le genre Poivrea (Combrétacées).

  L’objectif de Pierre Poivre est double : assurer l’autosuffisance alimentaire des îles et y acclimater de nouvelles espèces, en particulier les épices toujours sous le monopole des Hollandais. Il introduit de Madagascar, du Cap et de l’Inde, des animaux d’élevage ; développe des cultures céréalières (blé, riz) et vivrières ; organise la destruction des sauterelles, fléau pour les plantations des îles. En six ans, il rétablit l’économie. Il introduit la première imprimerie à l’Isle de France, permettant les premières publications locales. Sous son administration circule du papier monnaie sur les deux îles. Il développe le domaine de Monplaisir, le transformant en jardin d’acclimatation pour espèces nouvelles.

  Dès 1768, il lance une première expédition infructueuse vers les Moluques. Mais une seconde, en 1769-1770, permet de ramener à Port-Louis quatre cent cinquante plants de muscadier et soixante plants de giroflier. Elle est complétée en 1771 par une nouvelle expédition qui complète ces arrivages. Les plants une fois élevés sont distribués dans les Isles de France et Bourbon ainsi qu’aux Seychelles. Pierre Poivre envoie à l’Académie des sciences un mémoire sur l’introduction de ces espèces. La lecture de ce rapport est faite en février 1773 par Michel Adanson et Bernard de Jussieu, qui apportent leur caution scientifique. En 1777, on procède à la première récolte de clous de girofle et, en 1778, à la récolte solennelle de la première noix de muscade produite en dehors des colonies hollandaises. La graine est expédiée à Versailles. Poivre poursuit sa politique d’acclimatation, l’étendant à d’autres espèces. Viennent d’Asie cannellier, anis étoilé, poivrier, litchi, mangoustan, manguier, rima (arbre à pain) et, des colonies d’Amérique, avocatier, et cacaoyer. Le bilan de ces six années est donc positif pour Poivre malgré ses mauvaises relations avec les gouverneurs militaires successifs des Mascareignes (Dumas, puis Desroche).

  Poivre cède sa place d’administrateur le 24 août 1772 et quitte définitivement l’Isle de France le 20 octobre 1772, avec sa femme et ses deux filles : Marie Antoinette Françoise dite « Fanny » (Port-Louis, 1768-Paris 1787) et Françoise Julienne Isle de France (Port-Louis 1770-Paris 1845). Une troisième fille, Marie Marguerite dite « Sarah » (décédée à Paris en 1814), naît dans la propriété familiale de Saint-Romain le 7 juillet 1773.

  Jusqu’en 1775 Poivre vit entre Lyon et Paris, le temps de régler les affaires liées à sa mission d’Intendant. Il se retire à la Fréta, qu’il gère en propriétaire terrien. Il continue d’entretenir de nombreuses correspondances avec ses réseaux de connaissances. Il poursuit des tentatives d’acclimatation d’espèces végétales, se faisant expédier des graines des colonies d’Asie et d’Amérique. Il accueille de nombreux visiteurs, dont Brissot et l’économiste physiocrate Pierre-Samuel Du Pont de Nemours. En 1785 il loue un appartement place Louis-le-Grand (act. place Bellecour) à Lyon pour y passer l’hiver. Il s’y éteint le 6 janvier 1786. Il est inhumé le 8 janvier en l’église Saint-Martin d’Ainay.

  Le 27 septembre 1795 Pierre-Samuel Du Pont de Nemours, alors veuf, épouse Françoise Poivre. Ils partent pour les États-Unis en 1799 et y demeurent jusqu’en 1802, date à laquelle Françoise rentre en France et s’installe à Paris, où elle meurt en 1841.

  Sont apparentés à Pierre Poivre : Auguste Boullée*, Jean Xavier Bureaux de Pusy*, Jean Guerre, Honoré Torombert*, Gabriel Pérouse*, François Leclerc*, Maurice Guilleminet* et Louis Charrat*.


Académie

Pierre Poivre est élu à l’Académie de Lyon le 23 janvier 1759 dans la classe des belles-lettres pour remplir la place de « commerce » et fait son remerciement le 1er mai. À cette occasion, il prononce son Discours sur le commerce : un plaidoyer sur le commerce entre les nations, en particulier avec l’Extrême Orient, des produits issus de l’agriculture. Deux autres discours seront également publiés : Observations sur l’état de l’agriculture chez différents peuples de l’Afrique et de l’Asie (1763), et Suite des recherches sur le même état (1764). D’autres communications plus techniques concernent aussi bien la botanique et ses applications agricoles que les techniques de production des cotonnades et des soieries. On peut citer Recherches sur la méthode en usage de la côte de Coromandel dans la peinture des toiles de coton (1760 et 1761), et Observations sur le décreusement de la soie sans savon (1762).

Durant son séjour à l’Isle de France, il n’oublie pas ses confrères. Une lettre sur le succès de la culture du giroflier et du muscadier, qu’il envoie à Rast* en novembre 1770, est par exemple lue à l’Académie le 7 mai 1771. Il est ensuite un membre actif et assidu de l’Académie dont, malgré les sollicitations, il refuse de prendre la direction.

Il est aussi membre fondateur de la Société royale d’agriculture de Lyon et membre correspondant de l’Académie des sciences.

Bibliographie

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Cordier, « Voyage de Pierre Poivre en Cochinchine », transcriptions de deux récits autobiographiques de Pierre Poivre : « Journal d’un voyage à la Cochinchine depuis le 29 aoust 1749, jour de notre arrivée, jusqu’au 11 février 1750 » (p. 364-510) ; « Description de la Cochinchine (1749-1750). Voyage du vaisseau de la Compagnie Le Machault à la Cochinchine en 1749 et 1750 » (p. 81-121), Rev. de l’Extrême-Orient, 1885, t. III. – H. Cordier, « Voyages de Pierre Poivre de 1748 à 1757 », Rev. de l’histoire des colonies françaises, 1918, t. V. – Abbé Dormoy, « La Vie de M. Poivre, chevalier de l’ordre du Roy », extrait de la Notice de Du Pont, in La Nature considérée sous ses différents aspects, Paris, 1787, n° IX, p. 17-29. – E. Doublet, « L’Intendant Poivre », in Actes de l’Institut Colonial de Bordeaux, 1920. – P.S. Dupont de Nemours, « Voyages d’un philosophe, ou observation… de M. Poivre », Éphémérides du citoyen 6, 1768, p. 166-217. – [P. S. Dupont de Nemours], Notice sur la vie de M. 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Ly-Tio-Fane, « Pierre Poivre et l’expansion française dans l’Indo-Pacifique », Bull. de l’École française d’Extrême-Orient, Paris, 1967. – M. Ly-Tio-Fane, « Problèmes d’approvisionnement de l’île de France au temps de l’intendant Poivre », in Proceedings of the Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius, 1968, vol. 3. – L. Malleret, « Notice sur la vie de M. Poivre, chevalier de l’Ordre du Roi…, par P. S. Du Pont de Nemours », édition critique, Saigon, J. Testelin, 1932. – L. Malleret, Quelques documents lyonnais concernant Pierre Poivre, Société des études indochinoises, Saigon, 1935, t. IX, n° 4. – L. Malleret, « Pierre Poivre, l’abbé Galloys et l’introduction d’espèces botaniques et d’oiseaux de Chine à l’Ile Maurice », in Proceedings of the Royal Society of Arts and Sciences of Mauritius, 1968, vol. 3. – L. Malleret, « Pierre Poivre », ÉFEO, Paris, 1974. – L. A. 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Perrat, « Un Lyonnais à la veille de la révolution, Pierre Poivre ancien intendant des îles de France et de Bourbon », Ann.-Bull. de la Société de l’Histoire de France, année 1938, Paris, 1939. – A. Reussner, « L’Ile de France au moment de la rétrocession au Roi (1767), d’après la correspondance du gouverneur Dumas et de l’intendant Poivre », Rev. de l’histoire des colonies françaises, Mémento colonial, mai-juin 1932, p. 217-240. – Abbé Tessier, « Notice sur la vie de M. Poivre », extrait de la notice publiée par Du Pont de Nemours « Notice sur la vie de M. Poivre… », version abrégée et préfacée différemment de l’édition de Philadelphie in Journal des Savants, mai 1787, p. 864-887. – « Nécrologie de Pierre Poivre », compte rendu de la « Notice » de Du Pont de Nemours, in Journal de Lyon, 18 janvier 1786. – J.-P. Donné*, J.-M. Gohier, M. Yon-Calvet* (éd.), Pierre Poivre, 1719-1786. L’intendant des Mascareignes (actes du colloque du tricentenaire, Lyon, juin 2019), Publications de l’ASBLA de Lyon, 2022.

Manuscrits

(Ac.Ms128 f°63) : Discours aux habitants de la colonie de l’Isle de France, 1767, édité en 1769 en complément de Voyages d’un philosophe ou observations sur les mœurs et les arts des peuples de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique. – (Ac.Ms128 f°73) : Discours au conseil supérieur de l’Isle de France, prononcé le 3 août 1767, édité en 1769 en complément de Voyages d’un philosophe […]. L’édition de 1768 étoffée des deux discours à l’Isle de France ci-dessus (Ac.Ms 128) constitue l’édition 1769 des Voyages d’un philosophe... – (Ac.Ms140, t.1) : cinq éloges du voyageur Pierre Poivre mis au concours en 1819 ; (f°45) : Poupart : Rapport de la commission chargée d’examiner les discours qui ont concouru pour l’éloge de M. Poivre ; (f°50) : Éloge de M. Poivre n°1 ; (f°73-130) : Éloge n° 3, attribué à Gerando. Quatre journées à St Romain, ou Souvenirs sur M. Poivre. Un brouillon de l’éloge « Gerando » existe à la bibliothèque Hagley de Wilmington, USA. ; (f°131-132) : Liste établie par Poivre des plantes qu’il a apportées de Cochinchine, de Manille et de diverses îles à l’Isle de France ; (f°134) : Éloge n°4 ; (f°159) : Éloge n°5 ; (f°182) : Éloge n° 6 (ouvrage couronné, attribué à Torombert). L’éloge n°2, qui n’est pas dans les archives, est sans aucun doute celui produit par J. B. Grange, édité en 1824. Les éloges de Gérando et Torombert ainsi que la liste des plantes ont été transcrits dans MEM, 2009. – (Ac.Ms176 Pièce 4, f°37, autographe) : Observations sur le décreusement de la soie sans savon. Poivre a lu ce texte lors de la séance académique du 24 août 1762. Ms daté du 31 août 1762. – (Ac.Ms176 Pièce 5, f°45, autographe) : Éclaircissements sur le sujet proposé par l’Académie pour le décreusement des soies. Lettre à l’auteur du Journal de commerce de novembre 1760 sur le décreusement des soies, 1761. Document relatif au Prix Christin des Arts pour 1762, in MEM 2007. – (Ac.Ms187 f°19) : Discours de réception à l’Académie de M. Poivre sur le commerce, et spécialement des Indes, lu le 1er mai 1759 ; publié dans Xavier Charlet, Les Idées politiques… – (Ac.Ms189 f°51) : Recherches sur la méthode en usage de la côte de Coromandel dans la peinture des toiles de coton, mémoire lu le 4 déc. 1760 et le 7 avril 1761, inédit. – (Ac.Ms226 f°32-48, autographe) : Observations sur l’état de l’agriculture chez différents peuples de l’Afrique et de l’Asie, mémoire lu le 2 août et à la séance publique du 30 août 1763, publié dans Voyages d’un philosophe…, 1768, p. 1-65. – (Ac.Ms226 f°50-68) (Poivre, autographe) : Suite des recherches sur le même état, mémoire lu le 20 nov. 1764 et à la séance publique du 4 déc. 1764), publié dans Voyages d’un philosophe…, 1768, p. 66-140. L’ensemble de Ac.Ms 226 constitue la totalité (sauf index : p. 141-142) de la 1re édition des Voyages d’un philosophe… de 1768. – (Ac.Ms267-I f°26, autographe) : Analyse des discours du 2e semestre de 1765, inédit [ne présente d’intérêt que pour l’Académie de Lyon]. – Répertorié par Delandine (Ac.Ms890, 2), mais disparu : Du versement des épis par M. Poivre, in H. L. Duhamel du Monceau, Supplément au traité sur la conservation des grains […] avec plusieurs mémoires d’agriculture adressés à l’auteur, Paris, Guérin, 1765, p. 20-21.

Publications

« Lettre de M. Le Poivre au Père Cœurdoux », in Lettres édifiantes et curieuses : écrite des missions étrangères, 1749, vol. 27, p. 416-427. – « Lettre de Pierre Poivre au Journal de Commerce du 30 juillet 1761 », in Journal de Commerce (Bruxelles), 1761, au sujet du concours proposé par l’académie de Lyon pour l’amélioration des procédés de décreusement des soies. – « Description de la fossane », in Histoire naturelle générale et particulière […], par Buffon, Paris : Impr. Royale, 1765, t. XIII, p.163. – « Discours de réception de Pierre Poivre à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon », in Mercure de France, 1769, p. 32-41, et Journal helvétique, 1769, p. 301-310. – Voyages d’un philosophe ou observations sur les mœurs et les arts des peuples de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique, Yverdon, Paris, Desaint, 1768, 140 p. – The Travels of a Philosopher. Being Observations on the Customs, Manners, Arts, Agriculture, and Trade of several Nations in Asia and Africa. Translated of the French of M. Le Poivre [sic], London, J. Davidson, 1769, 1 vol., 175 p. – Reisen eines Philosophen oder Bemerkungen über die Sitten und Künste der Völker in Africa, Asien und America, traduit par G. R. Wiedmern, Leipzig, W. Gottlob, 1769, 104 p. – Discours aux habitants des Isles de France et de Bourbon, Isle de France, Impr. royale, 1 vol., 1768. – « Procédés pour tirer de la soie blanche, à l’imitation de celle de Nanquin », in Observations sur la physique […] de l’abbé Rozier*, janvier 1772, t. 1, p. 516-524. – Instruction sur la manière de planter et cultiver avec succès les plants et les graines de girofliers et muscadiers. À l’usage des habitans des Isles de France & de Bourbon, Isle de France, Impr. Royale, [par M. Poivre, intendant de ces colonies], 1772, 5 feuillets. – « Description de l’hirondelle salangane », in Histoire naturelle de Buffon, t. XXI (t. VI de l’Histoire naturelle des oiseaux), p. 687. – « Observations faites en Cochinchine, et Réponses aux Questions faites par M. Mentelle, sur la Géographie de ce Royaume de l’Asie Orientale. Par Monsieur P[oivre] », in Mentelle, Choix de lectures géographiques et historiques, 1783 t. 3, p. 456-472. – Voyages d’un philosophe, par Pierre Poivre. Troisième édition à laquelle on a joint une notice sur la vie de l’auteur, et deux de ses discours aux habitans et au conseil supérieur de l’Isle de France, Paris, Du Pont, an II, 200 p. – « Note de Pierre Poivre sur le raven-sara de Madagascar, envoyée par Poivre à M. de Jussieu », in Encyclopédie méthodique. Agriculture, an IV, t. 4. – Œuvres complettes de P. Poivre, intendant des Isles de France et de Bourbon, correspondant de l’académie des sciences, etc. ; précédées de sa vie, et accompagnées de notes, Paris : Fuchs, an V, 310 p. – « Instruction sur la manière de planter et de cultiver avec succès les plantes et les graines de giroflier et de muscadier […] » et « Mémoire de M. Poivre, contenant l’état dans lequel il a remis la colonie de l’Ile-de-France à son successeur (texte abrégé), 25 août 1772. Suivi de « Lettre de Rama », Monplaisir, 1774 », in Pierre Sonnerat, Voyage aux Indes Orientales et à la Chine, Paris, Dentu, 2e éd., 1806, t. 3. – « Observations de M. Poivre sur le chanvre arborescent de la Chine, sur quelques plantes propres à faire de la toile et sur l’épinard grimpant. Rapporté par M. Du Pont le 17 novembre 1785 », in Extrait de l’Administration de l’Agriculture au Contrôle général des Finances (1785-1787). Procès-verbaux et rapports. Publié par H. Pigeonneau et A. de Foville, Paris : Guillaumin, 1882. – « Mémoire sur le commerce de la Cochinchine » (p. 324-337) ; « Réflexions sur le mémoire touchant à la Cochinchine » (p. 340-345), in Henri Cordier, Mémoires divers sur la Cochinchine, Rev. de l’Extrême-Orient, 1883, t. 3, p. 305-398. – « Lettres inédites de Poivre et de Céré », 14 lettres de Poivre (dont 2 extraits) et 9 de Céré, entre le 1er novembre 1777 et le 11 août 1785, in Rev. historique et littéraire de l’Ile Maurice, Archives Coloniales, 4e année, 1890-1891. – « Lettres de Pierre Poivre à Henri-Léonard Bertin » : 18 lettres au ministre, éd. H. Cordier in T’oung Pao, 1914, vol. XV. – Journal de bord de l’intendant Poivre de Lorient à Cadix, éd. G. A. Pérouse, in Cahiers d’Histoire, 1976, n° 4. – « Quatre inédits de Pierre Poivre : Discours de réception prononcé le 1er mai 1759, sur le commerce ; Recherches sur la méthode en usage de la côte de Coromandel dans la peinture des toiles de coton. Mémoire lu en 1760, 1761 ; Lettre de Poivre du 30 juil. 1761 : Éclaircissements sur le sujet proposé par l’Académie : Trouver une manière nouvelle de décreuser la soie sans altérer ni sa qualité ni son lustre ; Observations sur le décreusement de la soie sans savon. Lu le 24 août 1762 », par Michel Dürr, MEM 2007.

Cette notice a été révisée.