Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

DUMONT Martial (1917-1997)

par Jacques Hochmann.

 Martial Dumont est né le 14 février 1917 à Belley (Ain), fils de Pierre Antoine Constantin Dumont (Grandris [Rhône] 15 octobre 1869-1er juillet 1946), professeur à l’école normale d’instituteurs du Puy-en-Velay, puis directeur de l’école supérieure de Belley de 1909 à 1929, et de Jeanne Defrance, institutrice, née à Paris le 15 avril 1880, mariés au Puy-en-Velay le 15 avril 1901. Après des études secondaires au lycée Lalande à Bourg-en-Bresse, puis au lycée Ampère à Lyon, il fait des études de médecine à la faculté de Lyon, interrompues par la guerre (mobilisé du 15 septembre 1939 au 6 août 1940, cité à l’ordre de son régiment, croix de guerre, mobilisé à nouveau de février à octobre 1945, lieutenant de réserve). Il est reçu à l’internat des hôpitaux de Lyon en 1941 et soutient sa thèse le 8 mars 1945 sur Les néphropathies gravidiques, sous la présidence du professeur Paul Trillat*.

 Après avoir bénéficié d’une bourse d’études aux États-Unis, dont il ramène la technique des frottis vaginaux dans la détection des cancers génitaux, il devient chef de clinique du professeur Henri Pigeaud en 1948. Il est nommé agrégé en 1958 et gynécologue-accoucheur des hôpitaux de Lyon en 1961. Adjoint du docteur Brochier à l’hôpital de la Croix-Rousse (1961-1964), puis du professeur Pigeaud à l’hôpital Édouard Herriot (1964-1967), il occupe la chefferie du service d’obstétrique à l’Hôtel-Dieu (1967-1970), avant de prendre celle de la maternité de la Croix-Rousse, jusqu’à sa retraite en 1985. Depuis 1969, il était professeur de clinique gynécologique et obstétricale. Membre du comité de rédaction du Lyon chirurgical où il tient une chronique historique, Martial Dumont est un passionné d’histoire et de littérature et amateur de musique. Il a raconté, dans plusieurs articles ou ouvrages, l’histoire des accouchements, des coutumes, des légendes, des illustrations littéraires, mais aussi de la morbidité et de la mortalité maternelle par infections ou hémorragies qui les ont accompagnés, depuis la plus haute antiquité à nos jours. Il était membre de plusieurs sociétés savantes : société d’obstétrique et de gynécologie de Lyon, fédération des sociétés d’obstétrique et de gynécologie de langue française, société française de gynécologie, société nationale pour l’étude de la stérilité et de la fécondité, société colombienne de gynécologie et d’obstétrique.

 Domicilié, 14 rue Lucien-Maître à Caluire, Martial Dumont est décédé subitement le 22 février 1997. Ses obsèques ont été célébrées à l’église Saint-François-de-Sales à Lyon le 25 février ; l’inhumation a eu lieu le même jour à Grandris.

 Il avait épousé le 6 juin 1950 à Lyon 3e Antoinette Marie Roux (née à Lyon le 23 avril 1925). Sa fille unique, le docteur Nicole Roulleau-Dumont (née le 22 juillet 1951 Lyon 6e) a exercé comme gériatre au sein des hôpitaux de Lyon. Elle a deux enfants.


Académie

Élu membre correspondant le 6 décembre 1988, Martial Dumont est titulaire le 5 décembre 1989, sur rapport de Jean-François Cier*, au fauteuil 7, section 3 Sciences, laissé vacant par le décès de Paul F. Girard*. Il consacre son discours de réception le 29 mai 1990 à L’accouchement des origines à nos jours (MEM 45, 1991). Il avait fait une première communication le 16 mai 1989, sur Les femmes enceintes devant le tribunal révolutionnaire (MEM 44, 1990). Il a ensuite communiqué sur « le médecin poète Jean Lahor et ses amis » (MEM 51, 1996). Son éloge funèbre a été prononcé par René Guillet* (MEM 52, 1997).

Bibliographie

A. Sicard, « L’introduction en France des frottis vaginaux, Histoire des Sciences médicales 31, 1997, p. 255-260. – S. Nelken, « In memoriam, Martial Dumont », Journal Gynécologie, Obstétrique et biologie de la reproduction 26, n°4, Juin 1997, p. 349. – J. M. Thoulon, « Martial Dumont, l’au-revoir d’un élève ». – David 2000.

Publications

Parmi ses très nombreuses publications en gynéco-obstétrique et en histoire de la médecine, on retiendra : Avec H. Pigeaud, Les néphropathies gravidiques, Paris : Masson, 1946. – Questions d’obstétrique, Paris : Vigot, 1946. – Les vitamines en obstétrique, Paris : Vigot, 1953. – Obstétrique, Paris : Vigot, 1959. – Vitaminologie obstétricale, Paris : Vigot, 1963. – Hygiène pratique de la grossesse, Paris : Vigot, 1963 – Étude de la résistance capillaire en obstétrique, Paris : Vigot, 1963. – Avec P. Morel, Histoire de l’obstétrique et de la gynécologie, Lyon : SIMEP, 1968. – Avec J.M. Thoulon et C. Moine, Guide pratique de réanimation en obstétrique, Paris : Vigot, 1969. – Avec J. M. Thoulon et J. Lansac, Petite chirurgie obstétricale, Paris : Masson, 1977. – « L’imprudente princesse, l’apothicaire libertin et l’économe plein de sagesse », Presse médicale, 10, p. 2072, 1981. – « Les femmes enceintes ou présumées telles sous la terreur », Journ. Méd. Lyon 64, p. 259-261, 1983. – « Le centenaire de la naissance de G. Papanicolaou » Presse médicale, 30 avril 1983. – « La belle princesse, le galant abbé et l’incorruptible geôlier ou une insémination artificielle sous la Terreur », Presse médicale 14, p. 762-764, 1985. – « Le tribunal révolutionnaire et les femmes enceintes », Journ. Méd. Lyon 66, p. 1410, 1985. – L’homme et sa naissance, Paris : Le Léopard d’Or et Lyon : ARRPAM éditions, 1991.