Né le 3 août 1815 à Lyon, 22 rue Sala, fils de Pierre Élisabeth Reignier, cafetier, puis porte-clef à la prison Saint-Joseph, et de sa seconde épouse Marie Bontemps. Présents à la déclaration ; Jean Couillard, épicier, et Laurent Laurent Tabory, maçon.
En 1832, il entre comme élève à l’école des beaux-arts de Lyon dans l’atelier d’Antoine Berjon, puis dans celui d’Augustin Thierriat de 1833 à 1835. Dessinateur pour la Fabrique, mais surtout peintre de fleurs, il participe au salon de Lyon pour la première fois en 1839. Il y exposera régulièrement par la suite, également au salon à Paris. Entièrement voué au dessin et à la peinture de fleurs, il se spécialise dans les guirlandes de fleurs entourant un médaillon : portraits de femmes ou bustes de personnes célèbres. Il réalise aussi des tableaux commémoratifs : la série des hommages. Son style se caractérise par une grande minutie, une facture lisse et léchée, des couleurs vives, rappelant l’école hollandaise. La critique le compare à Van Huysum, très apprécié au xixe siècle. C’était un technicien hors pair.
En 1845, il fonde place Sathonay à Lyon un atelier où les élèves se pressent si nombreux qu’il est obligé d’ouvrir dès 5 heures du matin. En 1852, il est appelé pour remplacer Augustin Thierriat, son ancien maître à l’école des beaux-arts de Lyon, et devient professeur de peinture de fleurs jusqu’en 1884. Il a été le maître de Tony Tollet*, de Claude-Antoine Dussort et d’Auguste Jouve. En 1855, il reçoit une mention honorable à l’Exposition Universelle pour son Hommage à Gerson de 1851. Le 14 août 1863, il est fait chevalier de la Légion d’honneur (LH/2288/11). En 1864, il est récompensé par la grande médaille d’honneur du Salon de Lyon. Il est nommé conservateur des musées de peinture et de sculpture de Lyon le 25 juin 1885, succédant à Nicolas Achille Chaine, décédé le 29 janvier 1884, et à un intérim de 15 mois de Paul Dissard.
Il meurt à Lyon, à son domicile 46 rue Dubois, le 14 janvier 1886 et est inhumé à Loyasse. Lors de ses funérailles le 17 janvier à Saint-Nizier, Arnould Locart*, président de l’Académie, prononce son éloge.
Il avait épousé à Lyon 1er le 28 décembre 1853 Jacobée dite Joséphine Otto, née à Reutlingen, royaume de Wurtemberg, le 16 octobre 1815, lingère 90 rue Pizay, fille de défunt Mathias Otto et de Marguerite Kalbfell, rentière à Reutlingen. Avaient été légitimés le même jour trois enfants nés à Lyon : Fleury Barthélemy Otto, le 4 avril 1838, plus tard dessinateur ; Louis Reignier, le 24 février 1840 ; et Pierre Marie Reignier le 23 octobre 1846, plus tard officier d’infanterie.
Il est élu le 2 décembre 1862 au fauteuil 2, section 4 Lettres, occupé successivement par Antoine Chenavard*, Simon Saint-Jean*, et Genod*. Il dépose son discours de réception le 3 novembre 1863 et le lit le 8 mars 1864 : De l’intime relation des beaux-arts et de l’art industriel (MEM L 1864-1865). Il a donné un Rapport fait au nom de la commission du concours pour l’histoire de la peinture, de la sculpture, de l’architecture de la gravure à Lyon, depuis la Renaissance jusqu’à nos jours (MEM L, 1866-1868).
Élisabeth Hardouin-Fugier et Étienne Grafe, Peintures de fleurs de l’École lyonnaise xixe-xxe siècles, Lyon : Musée des beaux-arts de Lyon [exposition], 1979, 78 p.
Retenons : Un Trompe-l’œil avec un bas-relief d’un Putti tenant un arc, 1847, Christie’s Paris, 18 mars 2004. – Hommage à la Reine des Belges, 1850. – Hommage à la Reine Hortense (buste de femme entouré d’une guirlande de fleurs), 1854, Lyon, MBAL, inv. A 2896. – Le mois de Marie, 1867, Le Mans, Musée Tessé. – Vignette pour l’Album Bonvin, 1867, Baltimore, Walters Art Museum. – Hommage à Louise Labé, 1883. – Les trois couronnes, collection particulière. – Groupe de fruits, musée de Grenoble, inv. MG 204.