René Louis Hugonnier est né le 1er juin 1914 à Montailleur (Savoie), fils d’Émile Théophile Hugonnier, instituteur, né à Montailleur le 25 décembre 1888, et d’Aurélie Marie Séraphine Collomb, institutrice, mariés le 6 septembre 1913 à Saint-Alban-d’Hurtières (Savoie). Il épouse le 26 juin 1944, à Lyon 6e, Suzanne Jeanne Marie Madeleine Clayette (1921-2012 ; thèse médecine Lyon en 1949 : Les greffes cornéennes lamellaires thérapeutiques). Il décède le 5 mars 1982 en son domicile 22 rue d’Algérie, Lyon 1er.
Il fait ses études au lycée de Chambéry et s’inscrit en 1932 à la faculté de médecine de Lyon. « Interne des Hôpitaux de Lyon en 1937, il passe sa thèse de doctorat en médecine en 1941. Il est chef de clinique de Paul Bonnet, ophtalmologiste à l’Hôpital Édouard Herriot. Sur ses conseils et sur ceux de Louis Paufique, il s’oriente vers cette spécialité. Il est ophtalmologiste des Hôpitaux en 1953, puis agrégé d’ophtalmologie en 1961. Il succède à Louis Paufique comme professeur d’ophtalmologie en 1969, devenant également chef de service à l’Hôpital Édouard-Herriot. Il contribue beaucoup au développement de sa spécialité avec plus de 300 titres de travaux scientifiques, concernant essentiellement les troubles de l’appareil oculomoteur et de la vision binoculaire à laquelle il s’intéresse dès 1939 et qui est réellement l’œuvre de sa vie. C’est ainsi qu’en 1959, il publie un gros traité de 800 pages de strabologie (l’étude des anomalies de la vision binoculaire), ouvrage qui eut un succès mondial, car il était le premier du genre, avec quatre éditions en français, une édition américaine et une espagnole. En 1969, Pierre Mounier-Kuhn, directeur de l’UER de Techniques de réadaptation lui confie tout naturellement « l’orthoptique » et il fonde et dirige l’école de cette spécialité avec la collaboration de son épouse, Madame le Docteur Suzanne Hugonnier-Clayette. Il est président de la Société française d’ophtalmologie et vice-président de l’Association internationale de strabologie, et est le fondateur du comité européen de cette spécialité » (Alain Bouchet).
René Hugonnier se fait connaître le 6 mars 1973 par une conférence sur Les lésions oculaires par accidents de la route : Attachez vos ceintures ! (MEM 29, 1975). Il est élu membre titulaire en décembre 1973 sur un rapport de Pierre Mounier-Kuhn* du 13 novembre. Son discours de réception, le 12 février 1974, traite de L’évolution des idées en strabologie (MEM 30, 1977). Le 30 novembre 1976, il fait une communication sur Les greffes de cornée, aspects actuels du problème (MEM 31, 1977). Malgré la maladie dont il se sait atteint depuis 1978, il accepte d’assurer en 1981 la présidence de l’académie et prononce son discours d’ouverture le 13 janvier 1981 (MEM 36, 1982). Il assume sa charge avec régularité jusqu’en octobre, mais, trahi par ses forces, il est contraint de demander à E. Reboul* de prononcer à sa place le 12 janvier 1982 le texte qu’il avait rédigé pour son adresse de départ de la présidence (MEM 37, 1983). Mounier-Kuhn prononce son éloge funèbre le 30 mars 1982 (Ibidem, photo).
David 2000. – Bouchet. – P. Mounier-Kuhn, « Nécrologie. René Hugonnier » (MEM 37, 1983).
L’uvéite résistante à hypopyon (thèse), Lyon : E. Vitte, 1941, 189 p. – Avec Louis Paufique, Strabismes, Paris : Masson, 1959, VIII, 748 p. – René Hugonnier, Jean Royer, Les muscles droits de l’œil, Monte-Carlo : Labo. Dulcis, 1964, Leçons d’anatomie et de physiologie ophtalmologiques, n° 26, 8 p. – Avec G. Bonamour, F. Hervouët, Louis Paufique, Progrès en ophtalmologie, Paris : Flammarion, 1968, 486 p. – René Hugonnier, Suzanne Hugonnier, Strabismes, hétérophories, paralysies oculo-motrices, les déséquilibres oculo-moteurs en clinique, Paris : Masson, 1970, 3e éd., XVII, 866 p. – Avec G. Bonamour, Jean-Louis Bonnet, Raymond Étienne, P. Magnard, Ophtalmologie clinique, Paris : Doin, 1970, p. 715-1322. – S. Hugonnier-Clayette et alii, « Pratique de la rééducation orthoptique dans le service du Professeur Hugonnier de 1979 à 1981 », Bull. soc. opht. fr., août-septembre 1983.