Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

BORY André de (1716-1792)

par Denis Reynaud.

 Né à Paris le 20 août 1716, sous le nom de Bory sans particule (archives de Paris reconstituées). Il résidait à Lyon, hôtel d’Albon, 82 rue Sainte-Hélène. Il meurt à Lyon, paroisse d’Ainay, le l5 mars 1792, sous le nom d’André Bory, et il est inhumé le 17 en présence de Pierre Lager et de Pierre Marie Meunier, domestiques. Son épouse Marie Claire Grimaud lui survécut et, son domicile ayant été consumé par l’explosion de l’arsenal en 1793, obtint un certificat d’indigence du Conseil municipal en avril 1795.

 Gouverneur du château de Pierre-Scize, chevalier des ordres de Saint-Louis et de Saint-Lazare. Il obtint une pension de 3 500 livres au titre de ses dix campagnes de guerre dans le régiment de Champagne, et de ses 31 années dans le poste de commandant du château de Pierre-en-Cise (État nominatif des pensions, 1790).


Académie

Bory est proposé à l’Académie des sciences et belles-lettres le 12 janvier 1751 pour remplir la place rendue vacante par la démission de Pallu* ; agréé le 19, il est élu le 26 (de préférence à Clapasson*), reçu le 16 février. Il lit le 25 mai des réflexions sur la félicité de l’homme en cette vie (« Ni la naissance, ni les richesses, ni la science, ni les situations les plus agréables en apparence ne peuvent nous rendre heureux. Nous cherchons vainement ce bonheur dans les vertus mêmes […], et les réflexions sur nous-mêmes ne servent souvent qu’à nous rendre plus malheureux »). Le 11 avril 1752, il lit des vers français sur Lyon. Il est le dernier directeur de l’ASBL en 1758, avant la fusion ; il rejoint alors la classe des belles-lettres et arts de l’académie réunie et en sera directeur le premier semestre 1763 ; il devient bibliothécaire (1765), puis secrétaire des lettres (1777-1791). Il terminait volontiers les séances par la lecture d’imitations d’Horace ou de traductions de poètes anglais : 23 avril et 3 septembre 1754 ; 3 septembre et 26 novembre 1754 ; 5 août et 25 novembre 1755, 6 et 27 avril 1756 ; 29 novembre 1757 ; 27 avril 1762 ; 4 décembre 1770 (Adieux d’une amazone à son amant). Mais le poète militaire composait aussi ses propres odes, comme celle qui est lue lors de la première séance publique des académies réunies (5 novembre 1758), Sur l’immortalité (23 nov. 1756), ou Sur l’attentat commis contre notre auguste monarque (19 avril 1757). De passage à Lyon le 20 juin 1758, Anne-Marie du Bocage salue son talent (« Sur ces bords voisins du Lignon Bory tire de sa guithare / Des sons dignes d’Anacréon », Recueil des œuvres de Madame du Bocage, Lyon : Périsse, 1762, t. III, p. 401). En conclusion d’une lettre de décembre 1770, Voltaire adresse à son confrère Bory ses « mille humbles et très tendres obéissances ».

Bibliographie

Procès-verbaux des séances des corps municipaux de la ville de Lyon, 6e partie, an II-an IV, impr. nouvelle lyonnaise, 1907.

Manuscrits

Ac.Ms124 : éloges de Fleurieu (1777), Puget (23 février 1779), Berthelon de Brosse (3 décembre 1781), Blond et Bordes (1781). – Ac.Ms158bis f°286 et 287 : imitations d’Horace. – Ac.Ms158 et 267 : CR de séances publiques de 1763 et 1767.

Publications

« Ode lue dans la première Séance publique de l’Académie de Sciences et Belles-Lettres de Lyon, et de la Société Royale des Beaux-Arts, réunies, le 5 du mois de Novembre 1758 » : « C’est l’intérêt de la Patrie, / Sans vanité, sans jalousie / Qui rassemble ici vos sujets ; / Vous offrirez avec sagesse/ De l’espérance à la faiblesse, / Et des couronnes au succès » (Mercure de France, mars 1759, p. 7-13). Plusieurs pièces en 1759 et 1760 dans le Choix littéraire, périodique édité à Genève par le pasteur Jacob Vernes : « À Son Éminence Mgr le cardinal de Bernis sur sa promotion au Cardinalat » (t. 17, p. 208-213), et imitations d’Horace (t. 17, p. 218-221 ; t. 23, p. 189-192 et 193-197).