Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

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RIEUSSEC Pierre François (1738-1826)

par Dominique Saint-Pierre.

 Il est né à Lyon Saint-Nizier le 23 novembre 1738, fils de François Rieussec (ca 1718-Lyon Saint-Pierre-le-Vieux 28 septembre 1787) – marchand, échevin de Lyon en 1752 et 1753 – et de Marie Françoise Paule Charret (Roanne 16 janvier 1716-Lyon Saint-Pierre-le-Vieux 28 février 1785), fille d’un contrôleur d’artillerie, secrétaire du roi. Parrain : Pierre Nicolau (Poussan [Hérault] 1694-Saint-André-de-Corcy [Ain] 1766), seigneur de Montribloud, écuyer, receveur de la ville ; marraine : Étiennette Carrier (Saint-Étienne 1658-Lyon Saint-Nizier 1753), arrière-grand-mère, veuve d’Antoine Moignat, bourgeois de Lyon, arrière-grand-père. Son frère François Pierre Rieussec (né à Lyon Saint-Nizier le 22 novembre 1754), chanoine et vicaire général du diocèse de Luçon, est fusillé à Vannes sur le plateau de La Garenne, le 28 juillet 1795, comme membre de l’état-major de l’expédition de Quiberon [tentative manquée de débarquement des émigrés le 21 juillet].

 Il fait ses études au grand collège de Lyon, sous les jésuites, et les termine à Paris. Reçu avocat au parlement de Paris en 1765, il retourne à Lyon comme avocat ès cours, prononce le discours de la Saint-Thomas le 21 décembre 1775. Il est nommé par le Consulat à la chaire de droit fondée à l’hôtel de ville, en concurrence et survivance de Jacques Jolyclerc, puis devient recteur de la Charité et conseiller de ville en 1788 et président du district de la campagne de Lyon en 1790. Pendant la tourmente, en 1792, il se réfugie dans sa propriété de Tassin, mais il est emprisonné, traduit devant la Commission révolutionnaire qui prononce sa relaxe le 20 nivôse an 2. Recherché à nouveau, il se cache jusqu’au 9 thermidor. Nommé juge au tribunal civil, puis président, il devient juge à la création de la cour d’appel. Il fait partie en 1800 avec Vouty* et Vitet* de la commission chargée d’élaborer la contribution des magistrats de Lyon à la rédaction du Code civil. Présenté par le collège électoral du Rhône, il est nommé par le Sénat conservateur les 29 thermidor et 2 fructidor an XII député du Rhône au Corps législatif en l’an XII, mandat renouvelé le 10 août 1810, jusqu’en 1815. Conseiller à la cour impériale le 2 avril 1811, il préside la cour d’assises et est nommé conseiller honoraire le 25 octobre 1815. Chevalier de la Légion d’honneur.

 Il est mort à Lyon à son domicile place Louis-le-Grand [act. place Bellecour] le 20 juillet 1826.

 Il avait épousé Anne Thérèse Françoise Sophie Devaulx (Grenoble 25 novembre 1752-Lyon 13 janvier 1821), fille de Joseph Devaulx (La Verpillière [Isère] 26 septembre 1715-Grenoble 8 avril 1755), avocat général au parlement de Dauphiné, et de Louise Madeleine Charret. D’où trois enfants : Justinien* ; Louis Étienne Antonin (Lyon Saint-Pierre-le-Vieux 8 juillet 1778-Lyon 2e 23 avril 1858), négociant à Lyon, officier d’artillerie de marine, maire de Tassin 1812-1852 ; et Anne Louis César (Lyon Saint-Pierre-le-Vieux 7 janvier 1781-tué à Eylau 8 février 1807).


Académie

Il figure comme membre ordinaire de l’Athénée sur la liste du 24 messidor an VIII dressée par Verninac*. Rieussec, à la première réunion publique de l’Athénée, « célèbre dans un discours en prose les Femmes de lettres dont notre ville s’honore, et a donné de justes éloges à celles qui dans ces temps désastreux, qu’on voudrait pouvoir oublier, ont montré le sublime du courage le plus viril, tandis que des hommes lâches et pervers montraient le Maximum de la férocité la plus bestiaire » (Journal de la Société de médecine de Lyon, p. 115 et 116. « Ce fut au sein de l’Académie que s’éleva la prière adressée à l’administration le 3 frimaire an IX [24 novembre 1800], sur le rapport de M. Rieussec père, pour le rétablissement du monument élevé à la mémoire de Thomas, dans l’église d’Oullins. Ce vœu fut exaucé » (Dumas). Il est titulaire sur la liste du 15 frimaire an XI. Membre de la Société d’agriculture et des arts utiles de Lyon, c’est un agronome distingué. C’est dans son domaine de Tassin, qu’auraient parues pour la première fois des prairies artificielles. Correspondant de la société académique de Grenoble en 1802, et de la société d’émulation de Cambrai en 1810. Son éloge a été prononcé par Jean Guerre* le 3 juillet 1827. La Chambre du conseil du palais de Justice historique de Lyon porte son nom depuis 2012.

Bibliographie

Dumas. – J. Guerre-Dumolard*, Notice historique sur la vie de P. F. Rieussec, Lyon : Perrin, 1827, 22 p. – L. Furcy Grognier*, Notice sur M. Rieussec lue à la séance publique de la société royale d’agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, Lyon : Barret, 1828, 27 p. – R. et C. – Les Rieussec : virtuti et amori ; l’histoire d’une famille lyonnaise, 1590-1968 : arbres généalogiques volants, Bron : Vassel, 2014, 12 p.

Iconographie

Médaillon dessiné et gravé par Bouchardy père, BML Fonds Coste 14863.

Manuscrits

Quatrain pour l’inauguration du buste de Louis XVIII, 7 janvier 1817 (Ac.Ms125 f°367). – LettreM. le ministre des finances pour solliciter une place de percepteur en faveur de M. Simon, adjoint municipal de la commune de Tassin, 30 mai 1808, BML autographes. – Selon Dumas, existaient des manuscrits : Discours sur le bonheur domestique, prononcé le jour de la St-Thomas le 21 décembre 1775. – Discours sur la restauration de l’Athénée de Lyon. – Discours sur les causes morales de la dégradation de l’agriculture et des moyens d’y remédier [1787, analyse dans la notice de Grognier]. – Tableau de l’agriculture lyonnaise avant l’an X [discours prononcé à la société d’agriculture le 24 nivôse an X]. – Mémoire sur les avantages de la Pépinière départementale de naturalisation, 1827. – Mémoire pour l’établissement à Lyon d’une école succursale de droit.

Publications

Outre des précis et des mémoires dans des procès, on citera : Séance publique de la Société royale d’agriculture de la généralité de Lyon, tenue le 5 janvier 1787 [contient le « Discours sur les causes morales de la dégradation de l’agriculture »], Genève et Lyon : La Roche, 1788. – Discours du Bureau de la charité, à l’assemblée administrative du département de Rhône & Loire, le 12 juillet 1790, Lyon : La Roche, 1790. – Discours prononcé par M. Rieussec en présentant l’ouvrage de M. Mermet intitulé « L’Art du raisonnement présenté sous une nouvelle face ». Séance du 14 ventôse an XIII, Paris : Rondonneau, s.d., 3 p. – Discours de M. Rieussec (du Rhône) en présentant au Corps législatif les deux premières parties de l’ouvrage de M. Chabot (de l’Allier). Séance du 15 ventôse an XIII, Paris : Rondonneau, s.d., 4 p. – Discours prononcé en faisant hommage au Corps législatif d’un ouvrage intitulé «  De l’influence du grand propriétaire sur la prospérité agricole et commerciale ». Séance du 21 avril 1810, s.l., s.n., 4 p.

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