Louis Joseph Rémi Pize naît le 18 mai 1892 à Bourg-Argental (Loire), où il est déclaré par son grand-père maternel, Jean Baptiste Rémi Hilaire Pradelle (Lapalud [Vaucluse], 16 juillet 1831-Tournon [Ardèche] 8 août 1901), ancien lieutenant-colonel d’artillerie, officier de la Légion d’honneur LH/2219/15. Louis est le fils de Léon Édouard Joseph Pize (né à Montélimar le 20 octobre 1860 – fils de Louis Paul Joseph Pize, lauréat de l’Académie de médecine, et de Marie Adèle Léontine Rimbaud –, qui a été sous-inspecteur de l’enregistrement à Montélimar, Thonon, puis Tournon. Celui-ci a un jeune frère médecin, Albert Édouard Louis Pize (né en 1872), qui publie à Lyon en 1899 une thèse : De l’exercice vélocipédique. Ses effets physiologiques et pathologiques, ses indications, ses contre-indications (Rey, 1899), lui-même chevalier de la Légion d’honneur. Léon a épousé Marguerite Mathilde Pradelle (Aire-sur-la-Lys [Pas-de-Calais] 17 février 1868-Lyon 3e 11 février 1948) le 22 janvier 1891. De cette union naissent trois enfants : Louis (18 mai 1892) ; René Jean Léon (Tournon 17 mai 1898-Bourg-Saint-Andéol [Arcdèche] 29 août 1899) ; et Mathilde Marie Isabelle (Tournon 14 septembre 1902).
Louis Pize a seulement 11 ans quand son père décède le 26 novembre 1903. Il fait des études de lettres au lycée de Tournon, où il est marqué par la personnalité de son professeur de rhétorique, l’écrivain Joseph Parnin (1864-1935). Puis, en compagnie de sa mère et de sa sœur, il vient à Lyon vers 1909 et entame des études de droit. Pendant la guerre, il reçoit à Saint-Dié une grave blessure qui lui vaut la Croix de guerre.
En 1921, la famille habite 32 rue Vaubecour. Louis Pize est avocat à la cour d’appel lorsqu’il se marie le 26 octobre 1922, à Lyon 5e, avec Marie Octavie Françoise Ricard, fille d’un employé d’agent de change (Lyon 3e, 14 septembre 1894, Francheville 14 août 1985). Mais « les tranchées de la procédure » ne l’attirent pas et, en 1924, il s’oriente vers l’enseignement, comme professeur de lettres, puis professeur de rhétorique à l’externat Saint-Joseph de la rue Sainte-Hélène, où il fait toute sa carrière ; il forme, entre autres, le poète lyonnais Roger Kowalski (1934-1976).
Il décède le 4 septembre 1976 à Saint-André-en-Vivarais [Ardèche] où il avait une maison de vacances, et il est inhumé à Bourg-Saint-Andéol. Chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre du Mérite. Son nom a été attribué le 21 juin 1982 à une nouvelle rue de la Croix-Rousse.
Sur un rapport de Mathieu Varille* du 23 mai 1944, il est élu le 6 juin au fauteuil 6, section 1 Lettres. Il lit à plusieurs occasions des poèmes à l’Académie. Président en 1964. Communications résumées dans MEM 1971 : Escalin des Aimars, général des galères (27 janvier 1959) ; Pierre de Nolhac (10 mai 1960) ; Francis Jammes et le sentiment de la nature (28 novembre 1961) ; Louis Le Cardonnel (5 février 1963), Joseph Parnin (14 janvier 1964), rapport sur le livre d’André Mazon Deux Russes écrivains français (22 décembre 1964), Jean-Marc Bernard (18 janvier 1966), Deux poètes : Henri Deyrieu et Suzanne Renaud (13 décembre 1966), Promenade dans la poésie et les saisons de la montagne vivaroise (7 mars 1967), René Guastalla (25 avril 1967), André Bertrand et Vincent Muselli (9 janvier 1968), Un essai de décentralisation littéraire : Le Pigeonnier en Vivarais (14 janvier 1969). Puis, Une journée avec quelques poètes (14 avril 1970, MEM 1975), Hommage à Charles Forot (1890-1973) (6 février 1973, MEM 1975).
Henri Hours* prononce son éloge le 19 octobre 1976 (MEM 1977). Edmond Reboul* lui consacre son discours de réception : Un destin de poète : Louis Pize (16 mai 1978, MEM 1979). Michel Faure, membre correspondant, a donné une conférence à Annonay le 25 juin 1993 : Louis Pize, Charles Forot et le pigeonnier (1920-1960), à l’occasion d’une soirée pèlerinage de l’Académie, intitulée Sur les chemins de Louis Pize (MEM 1994).
J. Messié, H. Hours, « Louis Pize », Rev. du Vivarais, t. 80, 1976. – Hommage à Louis Pize, Poèmes inédits, Études, ouvrage publié à l’initiative et sous le patronage de l’Académie, Lyon : Rey, 1979. – Louis Pize, Pages choisies, portrait, préface de Raoul Bécousse, Davezieux (Ardèche), 1985. – DHL.
Surnommé « le Virgile du Vivarais » – région qu’il ne cessera de parcourir à bicyclette en compagnie de son épouse –, Louis Pize se lance tôt dans la poésie en publiant en 1913 Petits poèmes des jardins et de la montagne, recueil qui sera suivi de beaucoup d’autres jusqu’à la fin de sa vie. « Élégiaque latin à prédominance rustique, son art s’épanouit volontiers en prière » selon Henri Clouard, cité par Robert Sabatier qui ajoute : « La vie coutumière, la simple foi de la campagne, les heures du jour, les saisons de la nature, les variations du sol et du terroir se mêlent aux souvenirs antiques, aux dieux et au triomphe de la Chrétienté » (Histoire de la poésie française, Paris : Albin Michel, 1975, t. I, p. 57). Louis Pize reçoit de nombreux prix dont en 1921, le prix Villard du conseil général de l’Ardèche pour son recueil Les pins et les cyprès. L’Académie française lui attribue les prix Archon-Despérouses (1925) et Émile-Hinzelin (1972) ; en 1970 il reçoit le grand prix de la Société des poètes français. Outre de nombreux ouvrages en prose à la fois historiques et touristiques, Louis Pize s’est essayé également au théâtre (Le mystère de Saint-François Régis) en 1929 pour son ami Charles Forot (1890-1973), éditeur et écrivain qui créa en 1920 le « mouvement artistique et littéraire du Pigeonnier », dans sa maison de Saint-Félicien. Dans l’hommage qu’il a rendu à Louis Pize, Henri Hours* insiste sur la simplicité, le « dédain du paraître » du poète, et son goût de « la contemplation du beau », ce que lui-même exprime dans ce quatrain :
Tu vivras sans honneur, oublié du vulgaire.
Mais as-tu dans ton cœur un instant regretté,
Malgré l’exil des jours et le destin contraire,
D’avoir à tous les biens préféré la Beauté ?
Voir la liste des publications de Louis Pize dans la Rev. du Vivarais, t. 80, n° 4, 1976, et dans Louis Pize, Pages choisies.