Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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MULSANT Étienne (1797-1880)

par Georges Barale.

 Né le 12 ventôse an V [2 mars 1797] à Marnand (Rhône, intégré à Thizy-les-Bourgs depuis 2013), dans la maison de la Platière, dans la chambre où naquit Roland de La Platière*, Étienne est le fils aîné de Marie Sébastien Mulsant (Thizy 1776-Lyon 1853), juge de paix, et de Marie Anne Victoire Jacquetton (Saint-Victor-sur-Rhins 1777-Lyon 1854), petits-fils d’Étienne Mulsant (1753-1795) – sieur de la Platière, receveur du grenier à sel de Thizy, puis industriel à Thizy, ancien conseiller du roi, qui introduisit le coton dans le tissage à la place du chanvre. Témoins : Henri Gauthier, officier de santé, et François Ovize fabricant à Thizy. Baptisé le 20 mars 1797 à Saint-Victor-sur-Rhins, au lieu-dit La Buffetière, sous les prénoms d’Étienne Antoine Marie.

 Il a été élève au collège de Belley (Ain), alors tenu par les Pères de la Foi, puis à celui de Tournon (Ardèche), de 1806 à 1814. Il a été envoyé à Lyon par ses parents à la sortie du collège pour travailler chez un marchand de tissage. Il se marie le 17 mai 1816 à Saint-Jean-La-Bussière avec Anne Julie Ronchivol (Saint-Jean-La-Bussière [Rhône] 13 février 1801-Lyon 5 juin 1868), sa cousine germaine, et de cette union naîtront sept enfants, dont trois entreront dans les ordres. Le 19 octobre 1818, il devient maire de Saint-Jean-la-Bussière, où ses beaux-parents possèdent une propriété à Beaugrand (ou Bostgrand). En 1828, il est nommé, à la suite de son père et de son grand-père, juge de paix du canton. Il s’installe à Lyon en 1830, à cause des événements politiques, et il doit se résigner à abandonner ses fonctions de maire et de juge de paix ; il obtient un poste de sous-bibliothécaire de la ville de Lyon en 1838, puis de bibliothécaire, et enfin un poste de professeur d’histoire naturelle au lycée Ampère de Lyon en 1843, poste qu’il occupera jusqu’en 1873 en passant les diplômes nécessaires à la fonction.

 Mulsant consacra la plus grande partie de sa vie à l’étude des insectes, principalement des coléoptères. Ses notices occupent de nombreuses pages des Mémoires de l’Académie. Son œuvre de naturaliste est prolifique : plus de 500 notes et articles relatifs à l’entomologie – avec la description de nouvelles espèces –, aux oiseaux, quelques-uns à la botanique, auxquels il faut ajouter diverses communications historiques et littéraires. Tout jeune, il a écrit des pages sur l’entomologie et l’ornithologie, souhaitant mettre la science à la portée des femmes : « mettre la science à leur portée, les élever par ce côté nouveau au niveau de l’homme, alors que par tant d’autres, elles arrivent à le dépasser ». C’est sous le titre de Lettres à Julie qu’il publie en 1830 un recueil sur l’entomologie, et en 1866 un autre sur l’ornithologie. Sa collection d’insectes a été léguée à son fils Victor (1819-1886), entomologiste et supérieur du collège Sainte-Marie de Saint-Chamond (Loire). En 1944, le supérieur de cette institution remit l’ensemble des types de Mulsant et de ses collaborateurs au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.

 Il est mort à Lyon 2e le 4 novembre 1880, à son domicile 25 quai Saint-Vincent, et il est inhumé au cimetière de Saint-Jean-La-Bussière. L’école primaire de Saint-Jean porte le nom d’Étienne Mulsant.


Académie

Élu le 4 juin 1839 à l’Académie de Lyon, section des sciences, il prendra, en 1848, le fauteuil 7, section 2 Sciences. Il sera pendant longtemps l’archiviste.

Il a été membre, chevalier et/ou médaille d’or de nombreuses Sociétés savantes françaises et étrangères. Il était membre de la Société linnéenne de Lyon (1833-1880), qu’il a présidée pendant 35 ans. Dans cette même ville il a été membre de la Société d’agriculture, de celle de géographie, d’études scientifiques, de la Société historique, archéologique et littérair Société Linnéenne. Il a été membre correspondant de l’Institut pour la section d’anatomie et de zoologie le 14 avril 1873, de la Société des Sciences de Lille, des Naturalistes de Moscou, Halle, Altenbourg, entre autres.

Chevalier de la Légion d’honneur (13 août 1857, LH/1965/62), officier de l’Instruction publique (1868).

Bibliographie

A. Locard*, « Étienne Mulsant, sa vie et ses œuvres », MEM 1882, p. 259-309. – A. Magnin, Prodrome d’une histoire des botanistes lyonnais, Ann. Soc. Bot. Lyon 32,1907, p. 34. – J. Gouillard, Histoire des entomologistes français, Paris : Boubée, 2004.

Publications (sélection)

Lettres à Julie sur l’entomologie, t. 1, Lyon : G. De Rosary, 1830, 392 p. ; t. 2, Lyon : L. Babeuf, 1830, 284 p. – Cours d’entomologie, Lyon : Rossary, 1833, 91 p. – « Observation sur le Pentodon monodon », MEM 1851, p. 151-154. – Avec Cl. Rey, « Description de quelques coléoptères nouveaux et peu connus de la tribu des Brachélytres », Ibidem, p. 155-186. –« Observation sur quelques espèces de coléoptères du genre Dorcadion », MEM 1852, p. 50-60. – Avec Wachanru, « Première série de Coléoptères nouveaux ou peu connus », MEM 1852, vol. 2, p. 1-18. – Description d’une espèce nouvelle du genre Chrysomela, MEM, 1854, p. 18-20. – Cours élémentaire d’histoire naturelle. Zoologie, Lyon : L. Brun, 1856, 352 p. – Cours élémentaire d’histoire naturelle. Physiologie, Lyon : Dumoulin, 1899, 200 p. – Histoire des coléoptères de France, Lyon : Pinier, 1863, 106 p. – « Monographie des Coccinelles », MEM 1865-1866, p. 1-112. – « Monographie des Coccinelles », MEM 1866-1867, p. 1-112. – Lettres à Julie sur l’ornithologie, Paris : A. Laplace, 1868, 367 p. – « Monographie des Coccinelles », MEM 1868-1870, p. 1-66. – Souvenirs du mont Pilat et de ses environs, Lyon : Pitrat aîné, 1870, 252 p. – Avec Cl. Rey, « Histoire naturelle des punaises de France », MEM 1870-1871, p. 185-437. – Avec V. Mayet, « Histoire des métamorphoses de divers espèces de coléoptères », MEM 1871-1872, p. 313-348. – Avec Cl. Rey, « Tribu des brévipennes », MEM 1873-1874, p. 23-175. – Catalogue des oiseaux-mouches ou colibris, Paris : Deyrolle, 1875, 32 p. – Avec Cl. Rey, « Tribu des brévipennes. Xantholiniens », MEM 1877-1878, p. 217-344.