Né le 25 mars 1820 à Ceyzérieu (Ain), fils d’Anthelme Ferraz, propriétaire au hameau d’Avrissieu, et de Jeanne-Marie Peycrut (Massignieu-de-Rives 22 germinal an III, au hameau d’Écrivieu-Ceyzérieu le 6 décembre 1821), morte en mettant au monde Suzanne Ferraz, qui mourra le 16 février 1822).
Études au collège de Belley, puis au lycée de Lyon, où il est l’élève de l’abbé Noirot*. Licence ès lettres à Lyon en 1844. Professeur de rhétorique au collège d’Ajaccio, puis, en 1851-1852, à Châteauroux. En 1852-1853, professeur de philosophie à Bourg. Reçu à l’agrégation de lettres en 1853, il enseigne au lycée de Bourges jusqu’en 1856, puis au lycée impérial de Strasbourg, comme professeur de logique, jusqu’en 1863. En 1862, il soutient devant la faculté des lettres de Paris sa thèse de doctorat : De la psychologie de saint Augustin, avec une thèse complémentaire, De stoica disciplina apud poetas romanos. En 1863, il reçoit un prix de l’Académie française pour sa thèse, et il est nommé professeur suppléant de littérature ancienne à la faculté des lettres de Lyon ; en 1864, il y est chargé de cours de philosophie, puis, en 1865, professeur titulaire de philosophie, en remplacement de Francisque Bouillier*. Son enseignement et ses travaux, tournés vers la philosophie spiritualiste et l’histoire de la pensée, s’inscrivent dans la ligne de son prédécesseur. Chevalier de la Légion d’honneur le 15 janvier 1879 (LH/960/54), il est en 1880 membre du Conseil de l’instruction publique. Une maladie des yeux le contraignant à réduire son activité, il prend sa retraite en 1885, et va habiter Ceyzérieu. En 1887, il reçoit le prix François-Joseph Audiffred de l’Académie des sciences morales et politiques pour son livre Spiritualisme et libéralisme, après un rapport de Francisque Bouillier. De 1889 à 1897, il séjourne à Paris, rue Miromesnil, et va passer les hivers à Cannes.
Il meurt le 16 mars 1898, à Cannes, route de Grasse. L’acte de décès mentionne : « célibataire […] Professeur honoraire à la faculté des lettres de Lyon, domicilié à Ceyzérieu », où ont lieu ses funérailles, le 17 mars.
Élu le 6 juin 1871 au fauteuil 5, section 1 Lettres, il est introduit à l’Académie le 13 juin. Son discours de réception, déposé le 6 juin 1875, et prononcé en séance publique le 3 août, porte sur Maine de Biran. Président en 1881 ; émérite en 1889.
Membre correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques, section de philosophie, le 8 décembre 1888.
Francisque Bouillier, « Notice sur M. Ferraz, Ac Rapports 1902, p. 165-169. – Pierre F. Daled, Le Matérialisme occulté et la genèse du sensualisme, Paris : Vrin, 2005, p. 250-253. – J. Richardot, DBF.
De la psychologie de saint Augustin, Paris : Durand, 1862, 493 p. – De stoica disciplina apud poetas romanos, Paris : Durand, 1862, 148 p. – Philosophie du devoir, ou principes fondamentaux de la morale, Paris : Didier, 1869, 447 p. – De l’éducation par la philosophie, Lyon : Vingtrinier, 1874, 15 p. – Avec Francisque Bouillier*, Analyses des ouvrages de philosophie compris dans le programme du baccalauréat ès-lettres, 4e éd., Paris : Durand, 1875, 341 p. – « Un spéculatif au xixe siècle ou Maine de Biran, sa vie et ses doctrines », MEM 1876-1877, p. 73‑89. – « Rapport sur Les Théories logiques de Condillac de M. Robert », MEM 1876-1877, p. 351-362. – Étude sur la philosophie en France au xixe siècle : le socialisme, le naturalisme et le positivisme, Paris : Didier, 1877, XXXI + 482 p. – Histoire de la philosophie en France au xixe siècle : traditionalisme et ultramontanisme, 2e éd. Paris : Didier, 1880, 513 p. – Nos devoirs et nos droits, morale pratique, Paris : Didier, 1881, 376 p. – « Compte rendu des travaux de l’Académie pendant l’année 1881, lu le 20 décembre 1881 », MEM 1881-1882, p. 385-401. – « Étude sur le livre de M. Alphonse Gilardin* intitulé Considérations sur les divers systèmes de psychologie », MEM 1884, p. 239-251. – « Étude sur le livre de M. Baudrillart intitulé Des rapports de l’économie politique et de la morale », MEM 1884, p. 253-263. – Étude sur la philosophie de la littérature, Paris : Leroux, 1884, 49 p. – Histoire de la philosophie en France au xixe siècle : spiritualisme et libéralisme, Paris : Perrin, 1887, 469 p. – « Étude sur les Nouvelles Œuvres inédites de Maine de Biran […], lue le 7 février 1888 », MEM 1889, p. 217-228. – Histoire de la philosophie pendant la Révolution : 1789-1804, Paris : Perrin, 1889, 388 p. – Préface de Marius Dejey, Le Séjour de Lamartine à Belley, Paris : Bloud et Barral, 1895, xii p. – Jules Simon philosophe, [1897], 22 p.