Le nom de Lallié est parfois orthographié Lallier. Jean François Lallié est né à St Denis en France le 3 juillet 1725 et baptisé le même jour paroisse des Trois Patrons, fils de Jean Lallié, bourgeois de Paris, et de Gabrielle Charton. Parrain : Étienne Lallier, demeurant chez M. Fubert conseiller au parlement ; marraine : Marie Lecuyer (Stains 1664-Saint-Denis 1731), veuve de Jean Charton (Saint-Denis, paroisse Saint-Pierre, 1656-paroisse des Trois-Patrons, 1719). Il épouse en 1761 Pélagie Marchand, née à Fontainebleau le 26 mars 1735, selon leur contrat de mariage passé devant Laleu, notaire à Paris le 30 mars 1761. Pélagie Marchand est la fille d’Étienne Marchand, entrepreneur des Ponts et chaussées à Fontainebleau, et de Marianne Delon. De cette union naissent trois enfants : Jean-Marie, ingénieur du roi en 1784 puis ingénieur des Ponts et chaussées en 1798, place Grollier à Lyon, né le 7 décembre 1761 à Lyon, Ainay, marié le 29 juillet 1793, Lyon Ainay, à sa cousine germaine, Marie Victoire Lallier, artiste-peintre, associée de l’académie de Lyon en 1792 ; Dié Toussaint Marguerite, officier de dragons, domicilié à Soucieu-en-Jarrest en 1798, né à Lyon le 1er décembre 1762, avec pour parrain M. Dié Gendrier, inspecteur général des ponts et chaussées de France, représenté par M. Toussaint Loyer*, architecte à Lyon, et pour marraine Marguerite Tissot épouse de Léonard Millanois négociant à Lyon ; Eulalie, née le 1er juin 1768.
Jean François Lallié demeure rue Saint-Joseph à Lyon. Il achète le 31 décembre 1767 un domaine à Charly (Rhône). C’est là qu’il meurt le 10 frimaire an VII [30 novembre1798] au domicile de Toussaint Marguerite Lallié.
Jean François Lallié commence sa carrière en 1744 comme sous-ingénieur des Ponts et chaussées de la généralité d’Alençon, où Perronet vient de créer un bureau de dessin pour les Ponts et chaussées. Trudaine le fait venir à Lyon en 1751 comme architecte et ingénieur. En 1760, il reconstruit la maison de la Jamayère à Brignais pour l’échevin Pierre Flachon. Il est nommé ingénieur en chef des Ponts et chaussées dans la généralité de Lyon le 28 mars 1761, puis inspecteur général en 1787, année de sa retraite. En 1761, il achève les travaux du port Saint-Clair commencés par Deville*. En 1763, à la demande du bureau de l’Hôtel-Dieu, il propose le premier plan d’aménagement du quartier des Brotteaux ; la même année, il termine la digue de la Tête d’or. De 1766 à 1790, il construit à Roanne le pont sur la Loire. En 1773, il s’occupe de la réparation des prisons Saint-Joseph (AML. BB 341f°102) De 1775 à 1790, il travaille à l’endiguement de l’Azergues. En 1783, à la demande de l’intendant Flesselles, il élève au faubourg de Vaise un obélisque en l’honneur de Louis XVI (détruit en 1793), sur la place circulaire où se rejoignent les routes de Paris par la Bourgogne et par le Bourbonnais (act.place Valmy). En 1786, après la démolition du pont construit en 1732, il établit un projet pour le pont de Bellecour (pont de l’archevêché), à Lyon, pont qui ne sera terminé qu’en 1807. En 1761, à côté de son travail pour le roi, il est appointé (2 000 livres par an) par François Zacharie, puis par le fils de celui-ci, pour diriger les travaux du canal de Givors à St-Romain-sur-Gier, avant d’être remplacé par Delorme* en 1768. Il travaille aussi pour le Consulat : en 1767, « un traitement de 2 500 livres par an et 500 livres pour frais de bureau est alloué sur les fonds communaux au sieur Lallié, ingénieur en chef de la généralité de Lyon, pour tenir lieu d’honoraire à raison des plans, devis, conduite et direction des ouvrages de nouvelles constructions et édifices publics dont la dépense pourrait être à la charge de cette ville et communauté ou qui pourrait l’intéresser, de la conduite et direction desquels il demeure exclusivement chargé » (AML.BB 335, Actes consulaires 1767). On comprend l’opposition que Lallié manifeste à Morand, auteur du plan finalement adopté pour l’aménagement des Brotteaux et architecte et réalisateur du pont de bois de Saint-Clair (1770-1774). Ajoutons que Morand, candidat à l’académie en 1777, n’a pas été élu !
Le 3 juin 1762, Loyer* propose la candidature de Lallié qui est élu le 22 juin, et reçu lors de la séance publique du 31 août 1762. Son discours de réception traite de L’utilité de la géométrie pour la conception et la construction des grands chemins et des Ponts et chaussées. Le 5 juillet 1768, il est nommé directeur pour le deuxième semestre de 1768. Le 11 décembre 1764, il traite de la verrerie de cristal de Moutiers ; le 1er juillet 1766, il lit un mémoire sur la digue de la Tête d’Or. L’académie le nomme souvent commissaire pour traiter les demandes qui lui sont soumises. Ainsi, le 18 janvier 1763, en réponse à la demande du consulat, il lit un mémoire sur La décoration pour les illuminations et réjouissances qui se feront à Lyon, à l’occasion de la publication du traité de Paris qui met fin à la guerre de Sept Ans. Le 5 juillet 1764, il est chargé avec Delorme* et Devillers* d’examiner le mémoire de Goiffon sur les pressoirs à vin. Le 2 juin 1767, il fait un rapport sur le moulin à blé établi dans l’arsenal de Lyon par le sieur Laval de St-Chamond. En 1772, il rapporte sur le mémoire de Peyronnet relatif au cintrement et au décintrement des ponts, présenté le 29 avril 1772, et en 1777, sur un mémoire de M. Reys proposant des Moyens de contenir la Durance dans son lit. Il est souvent au nombre des commissaires chargés de juger des mémoires envoyés en réponses aux concours de l’académie : « le 16 août 1763, l’abbé M. de Valernod et M. Lallié, commissaires, ont fait leur rapport sur les 16 mémoires qui ont concouru pour le prix de la présente année » portant sur la construction et le perfectionnement des moulins. Le 4 avril 1769, Delorme, Valernod et Lallié sont nommés commissaires pour examiner les trente-trois mémoires du prix de mathématiques de 1769 (« déterminer les moyens les plus convenables de moudre les blés nécessaires à la subsistance de la ville de Lyon »). En 1775, il fait le rapport sur le prix Christin de physique relatif à la fourniture d’eau à la ville de Lyon. Il est rapporteur du concours de 1778 sur les écluses, prorogé en 1779. Avec Loyer, il est rapporteur de celui de 1780 sur les moyens les plus durables et les moins dispendieux d’entretenir le pavé de la ville de Lyon, de celui de 1781 sur les jantes et roues, et de celui de 1784, renvoyé à 1785 puis à 1787 sur les voûtes surbaissées. Le 12 novembre 1782, il présente le plan d’un pont de son invention et le 26 novembre 1782, le dessin de l’obélisque que l’intendant Flesselles* se propose de dresser au point de rencontre des deux routes de Paris en l’honneur de Louis XVI.
Bollioud. – Dumas. – Louis Vignon, « Jean-François Lallié, ingénieur des ponts et chaussées du Lyonnais et académicien, paroissien de Charly », Mélanges d’histoire lyonnaise [...]M. Hours, 1990, p. 425‑438. – G. Bruyère, notes prosopographiques, Forma Urbis, Les hommes du plan à Lyon. – Abbé Chatelard, « La corvée royale dans le Lyonnais », RLY 1908, p. 165.
Académie : Discours de réception sur les titres honorifiques et sur l’utilité des sciences mathématiques pour la construction et la conservation des grandes routes et des ponts, 31 août 1762, Ac.Ms194 f°10. – Description d’un projet de réjouissances pour la ville de Lyon, 18 janvier 1763, Ac.Ms158 f°141. – Mémoire concernant la digue du Rhône de la Tête d’or avec deux plans coloriés, 1765, Ac.Ms307. – Sur la verrerie de cristal de Moutiers dans le Perche, 1764, Ac.Ms154 f°202. – Compte rendu de l’Assemblée publique du 6 décembre 1768, Ac.Ms267-II f°402. – Delorme, Perrache, Lallié : Rapport sur le concours de 1769, Minoterie des blés à Lyon, Ac.Ms273-I f°1-8. – Rapport sur le mémoire de M. Peyronnet relatif au cintrement et au décintrement des ponts, présenté le 29 avril 1772, Ac.Ms191 f°2. – Rapport sur le prix de physique en 1775 (fournir Lyon en eau) Ac.Ms273-I f°19-45. – Rapport sur un mémoire de M. Reys contenant les moyens de renfermer la Durance dans son lit, 1777, Ac.Ms203 f°87. – Rapport en date du 16 août 1778, sur le concours relatif aux écluses, suite à la délibération du 11 août 1778, Ac.Ms173 f°12. – Rapport succinct du 22 novembre 1779 sur le concours relatif aux écluses, Ac.Ms173 f°24. – Lallié, Lefebvre, Loyer : 10 mars 1789, Rapport sur le levier de l’abbé Demandre, Ac.Ms183 f°10. – Valernod, Roux, Lallié, Lefebvre : Des questions ou problèmes sur les minima et les maxima 1740, Ac.Ms198 f°58. – Rapport sur un mémoire de M. Roux sur les maxima et minima, 1781, Ac.Ms198 f°71. – Rapport proposant pour le prix de 1781 le n° 4 dont l’auteur est M. Georget ingénieur des Ponts et Chaussées à Dunkerque, Ac.Ms172 f°37. – Projet de pont pour l’intérieur d’une grande ville, lu le 12 novembre 1782, Ac.Ms191 f°23. – Inscription proposée pour l’obélisque que M. de Flesselles a fait élever en 1783, Ac.Ms121 f°43. – Rapport de Lallié sur les 4 mémoires de 1784 ,Concours sur les voûtes surbaissées, Ac.Ms237-II f°1. – Examen du moulin du sieur Dubost, Ac.Ms273-III f°131. – Delorme, Perrache, Lallié : Rapport sur le concours de 1769, Minoterie des blés, Ac.Ms273-II f°1. – Rapport sur le prix de physique en 1775, Ac.Ms273-I f°19. – Note pour le prix en 1780, Concours sur les pavés, Ac.Ms273-I f°280. f°82. – Lettre de 1777 : Lallié recommande Ledoux comme associé (Ac.Ms268-III f°169), dont il a présenté à l’académie un ouvrage de ses œuvres (mention manuscrite par La Tourette, 100.208) le 12 novembre 1782.
Autres manuscrits : Plan général des Domaines de la Part-Dieu et de la Tête d’Or appartenant à l’Hôtel-Dieu de Lyon ; avec les projets des différentes masses de constructions et des plantations qu’on se propose d’y exécuter ; Archives des Hospices civils de Lyon E-hd17 et plan n° 3. – Procès-verbal de la réception des travaux de construction du port et abreuvoir Saint-Clair, qui commencés sous la direction de l’ingénieur Deville venaient d’être achevés sous la conduite du sieur Lallié, ingénieur en chef de la généralité de Lyon, AML.BB 329, Actes consulaires, 1761.