Henri Marie Joseph Sabatier est né le 7 mars 1896 à Montpellier 37 rue Aiguillerie, fils d’Henri Prosper Sabatier, conducteur des Ponts et Chaussées, et de Félicité Antoinette Angélina Chedal. Parrain : Auguste Parran, commis des Ponts et Chaussées, et Alphonse Gaillard, conducteur des Ponts et Chaussées. Sa vie est consacrée à associer la science et l’armée. Dès 1915, il s’engage dans l’artillerie et gagne ses barrettes de lieutenant en 1918. En 1939, promu commandant de groupe d’artillerie, il est fait prisonnier le 25 juin 1940 jusqu’en décembre 1941. Il poursuit le combat dans la Résistance. En 1945 il rejoint la section technique de l’armée de terre à sa création et prend une part importante dans la mise sur pied de l’enseignement militaire supérieur scientifique décrété le 20 février 1947. Il est nommé ingénieur général le 7 juin 1952.
Henri Sabatier était ingénieur diplômé de Supélec [École supérieure d’électricité] et multi-licencié : en sciences mathématiques, en sciences physiques et enfin en lettres. Titulaire d’un doctorat, il a reçu la médaille d’or pour l’ensemble de ses travaux techniques ; il est également médaillé or par la société topographique de France, ainsi que par le ministère de la guerre et titulaire d’un brevet d’invention d’un magnétron.
Excellent enseignant-chercheur et passeur de savoir, il a écrit et diffusé six cours d’électricité, de téléphonie et de TSF, un cours de mathématiques élémentaires, et publié une quarantaine de mémoires scientifiques dont l’un, consacré à la bombe atomique à l’uranium, est paru en 1945 un mois avant le bombardement d’Hiroshima. Il a créé en 1922 le premier cours d’électronique en France, ainsi que sept prix scientifiques. Il a habité 9 rue Garibaldi dans le 6e arr.
Il est mort à Lyon 3e le 21 mai 1986. Le 24, le général Maurice Schmidt, chef d’état-major de l’armée de terre, a prononcé son éloge funèbre militaire.
Commandeur de la Légion d’honneur, croix de Guerre 14-18 et 39-45, commandeur dans l’ordre du Mérite national ainsi que dans celui des Palmes académiques.
Un amphithéâtre lui est dédié à l’École militaire à Paris. Son nom a été donné en 1986 à l’établissement du matériel de Lyon à La Mouche, devenu le Quartier-Ingénieur-Général-Sabatier.
Il est élu en 1976 au fauteuil 8, section 1 Sciences, libéré par Pierre Delattre*, sous la présidence d’Henri Hours*. Il a donné le 24 février 1976 une conférence sur L’étonnant et fécond tiercé de l’uranium (MEM 31, 1977), et prononcé le 24 mai 1977 son discours de réception, intitulé : De Fontenelle à nos OVNI en passant par Leibniz et Voltaire (MEM 32, 1978). Son éloge funèbre académique a été prononcé par Maurice Jacob* (MEM 41, 1987).
Membre de l’académie des sciences de Toulouse en 1978.
Note sur quelques multiples et sous-multiples des unités, Mâcon : Perroux, 1944, 10 p. – L’Orthographe technique, suivie d’une note sur les nouveaux multiples et sous-multiples des unités, Paris : Vuibert, 1947, 64 p. – Le Morse, étude sur la lecture du son, Mâcon : Perroux, 1947, 50 p. – La Première unité physiologique absolue : le phone. L’homme, les sons et les bruits, X. Perroux et fils, 1949, 80 p. – Expressions incorrectes, termes impropres ou illogiques et inutiles complications rencontrés en électricité, Mâcon : X. Perroux et fils, 1950, 56 p. – « La Reconstruction des immeubles d’habitation sinistrés », Urbanisme, 1950, nos 5-6, p. 22-24. – Ylem et Enerzon : vers une quatrième source d’énergie, 1951, 36 p. – Le Paradoxe du prix Nobel, Mâcon : X. Perroux et fils, 1951, 15 p. – La Rédaction des articles techniques ou scientifiques, Mâcon : anc. impr. X. Perroux, 1957, 23 p. – Le Centenaire de l’électron, extr. Bull. d’information techn. et scient. n° 55/G àn° 66/G, janv. 1957-oct. 1959, s.l., s. n., 1962, 16 p. – Propos hors cours de l’ingénieur général Sabatier, 1978, 95 p.