Benoît Marie Alexandre Glénard naît le 22 novembre 1818 à Lyon, 1 rue Saint-Joseph (act. rue Auguste-Comte), fils de François Gaspard (Chessy [Rhône] 1772-Lyon 1828), rentier, et d’Anne Marie Vochez (Lyon 1787-Lyon 1923). Présents à la déclaration du 24 : Grégoire Garapon, « employé à l’hôpital des malades », et Gaspard Mulatier, négociant à Paris. Deux familles sont intimement liées : les Glénard et les Dupasquier. La sœur aînée d’Alexandre, Alphonsine (Lyon, 26 juin 1813-11 mars 1833), avait épousé à Lyon le 26 mai 1830 son cousin l’architecte Louis Gaspard Dupasquier* (1800-1870), fils de Joseph Denis Dupasquier (Lyon 1762-1805) et de Françoise Glénard (Chessy 1764-1832), sœur elle-même de François Gaspard. Joseph Denis Dupasquier et Françoise Glénard ont un autre fils, Alphonse Dupasquier* – donc un cousin d’Alexandre –, qui, sans enfant, se préoccupe de son avenir et l’oriente vers la chimie.
Professeur suppléant de 1847 à 1849, Alexandre devient professeur de chimie et de pharmacie à l’école préparatoire de médecine et de pharmacie de Lyon (1849-1854), puis professeur de pharmacologie et toxicologie (1854-1877). Il est directeur de cette école de 1865 à 1877 et devient professeur de chimie médicale à l’ouverture de la faculté de médecine en 1877, poste qu’il occupe jusqu’en 1889. Il a dirigé le Conseil d’hygiène et de salubrité de la ville de Lyon pendant vingt ans.
Chevalier de la Légion d’honneur (LH/1155/74) par décret du 11 août 1859. Il a été membre correspondant de l’Académie nationale de médecine (27 juillet 1875), membre de l’Association lyonnaise des amis des sciences naturelles en 1874, de la Société d’agriculture de Lyon, de la Société des sciences médicales, en 1862 de la Société linnéenne de Lyon (1857). Alors qu’il réside 4 quai Fulchiron, il se marie à La Guillotière le 14 février 1848 avec sa cousine Aima dite Emma Coignet (Saint-Étienne 28 septembre 1821-1906), fille de Jean François Coignet (Saint-Étienne 1793-La Guillotière 1846), industriel droguiste, et d’Élisabeth Dupasquier (Lyon, 1797-1828), elle-même fille de Joseph Denis Dupasquier et de Françoise Glénard ; par ce mariage, il est l’oncle du chimiste, sénateur et académicien lyonnais Jean Coignet* (1855-1947). Ils auront deux enfants : Claude Marie François dit Frantz Glénard (Lyon 23 décembre 1848-Paris 10 mai 1920), médecin, qui épousera une de ses cousines, Pauline Alexandrine Coignet ; Frantz, chef de la clinique d’accouchement de la faculté de Lyon, puis médecin à l’hôpital thermal de Vichy, et enfin à Paris, a été le créateur de la sangle pelvienne, dite sangle de Glénard, et du corset pelvo-abdominal ; le fils de Frantz, Roger Glénard (Bourbon-Lancy 1880-Paris 1964), médecin à Vichy et à Paris, correspondant de l’Académie nationale de médecine comme son père et son grand-père, a beaucoup écrit sur le thermalisme. Le second enfant sera Camille Glénard (Lyon, 1850-1918).
Il meurt à Lyon le 27 avril 1894 à son domicile 47 avenue de Noailles (act. avenue Foch) à Lyon 6e. Il a été inhumé à Loyasse dans la concession Coignet, où reposera en 1947 le sénateur Jean Coignet (Hours, 193).
Il est élu membre titulaire le 9 juin 1857, au fauteuil 9, section 1 Sciences, sur un rapport d’Armand Bineau* (Ac.Ms279-III pièce 131) en date du 23 février 1857. Avec le pharmacien Guilliermond, il dépose un mémoire : Sur une nouvelle méthode de dosage de la quinine dans les quinquinas et dans les préparations quinines (MEM S, 1860), le 21 novembre 1859, lu le 22.
J. Coignet, Histoire de la maison Coignet : 1818-1900, Lyon : Rey, 1900. – A. Vachet, Nos Lyonnais d’hier : 1831-1910. Lyon : chez l’auteur, Aux Chartreux, 1910. – Marius Audin*, Bibliographie iconographique du lyonnais, t. 1er : Portraits, Lyon : A. Rey, 1909. – Jules Guiart*, L’École médicale lyonnaise : catalogue commenté de la Section régionale du Musée historique de la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon, Paris : Masson et cie. 1941. – David 2000. – M. Valson, Discours prononcé aux funérailles d’Alexandre Glénard, MEM 1897, Rapports 1892-1896. – T. de Morembert, DBF, trois notices Glénard (Alexandre, Frantz et Roger).
Buste en bronze signé Suchelet (1895), et portrait à l’huile par Mazeran : musée historique de la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon.
Avec Ch. Boudault, Mémoire sur les produits de la distillation sèche du sang-dragon, Paris : Fain et Thunot, 1844. – Recherche du manganèse dans le sang, Lyon : Vingtrinier, 1854. – Sur la fabrication du phosphore et des allumettes phosphorées à Lyon : rapport au Conseil d’Hygiène Publique et de Salubrité, Lyon : Vingtrinier, 1856. – Des vins plâtrés, Lyon : Bajat fils, 1858. – Avec A. Guilliermond, Quinimétrie ou méthode nouvelle pour doser la quinine dans les quinquinas, Lyon : Savy, 1860. – Hygiène de Lyon: compte rendu des travaux du Conseil d’hygiène publique et de salubrité du Département du Rhône, du 1er janvier 1851 au 31 décembre 1859, 2e partie, Lyon : Vingtrinier, 1860. – Note sur la fermentation tartrique du vin, lue à la Société impériale d’agriculture, d’histoire naturelle et des arts utiles de Lyon, dans sa séance du 2 août 1861, Lyon : Barret, 1862. – De l’hydrocalimétrie : ou méthode nouvelle d’analyse des eaux minérales dites bicarbonatées, Lyon : Pitrat aîné, 1871. – Recherches sur l’alcaloïde de l’ipécacuanha. 1re partie : extraction, composition, Lyon : Vingtrinier, 1876. Il a collaboré à de nombreuses revues professionnelles : Gazette médicale de Lyon, Journal de pharmacie et de chimie, etc.