Pierre Gacon (parfois Gâcon) est né à Lyon, le 25 juin 1664, frère de François Gacon*. Il est baptisé le 26 juin en l’église Saint-Nizier, parrain : Claude Bally, marchand, marraine : Hélène Mornay, mercière à la ville de Venise. Il est l’aîné de trois frères, « tous versés dans la littérature », dont François Gacon* et, semble-il, Pierre Charles Gacon (Saint-Nizier 18 août 1674-1742) avocat au parlement et ès cours de Lyon. Il a épousé à Saint-Nizier le 9 février 1707 Anne Pinardy – contrat de mariage le 29 janvier 1707 devant Me Durand (fds Poidebard, 32J11) –, fille de Claude Pinardy, marchand tireur d’or, et de Marie Ménager. Sept enfants naîtront, mais seule une fille, Anne (1707-1743), semble avoir survécu. Après une maladie de deux ans, il meurt le 2 avril 1749, à l’âge de 85 ans, et est inhumé le lendemain dans le cimetière de l’église d’Ainay.
Pierre succède à 17 ans au commerce de son père, marchand toilier, rue de la Fromagerie. Il voyage en Hollande et en Angleterre pour ses affaires, mais peut-être aussi pour une autre raison : en 1690, un certain Pierre Gacon, « jeune homme de la ville de Lyon […], un des riches marchands de la ville », est condamné à 50 livre d’amende envers le Roy, et 800 livres de réparations civiles envers le mari pour adultère avec Anne Simon, femme du libraire Antoine Briasson (A Nosseigneurs du Parlement en la chambre de la Tournelle criminelle). Le procureur général avait demandé trois années de bannissement. Quoi qu’il en soit, son commerce est bientôt florissant. Dès 1702, il commence à servir dans les maisons des pauvres. Il est échevin en 1714 et 1715 ; juge au tribunal de la Conservation ; trésorier de la Chambre de commerce pendant 30 ans ; directeur de la maison des Recluses. L’année de sa mort il est encore administrateur du séminaire de la propagation de la foi, et réside place des Jacobins. Il lègue sa bibliothèque (4 000 volumes et 30 cartons de manuscrits) aux Grands Augustins de la ville.
Gacon est reçu à l’Académie des beaux arts de Lyon le 10 mars 1738 et prononce son remerciemenr de réception le 14 avril 1738 (Ac.Ms263 f°87, avec réponse de Grollier*, f°168). Le 26 janvier 1739, il lit en assemblée publique un mémoire sur le commerce, qui fait voir « que la condition d’un négociant est non seulement avantageuse à l’État, mais honorable à celui qui l’exerce avec probité et exactitude » et combat « plusieurs préjugés qui règnent en France » (Ac.Ms110 f°183, Ac.Ms154 f°94, Ac.Ms187 f°33). Son éloge est prononcé par Christin* le 23 avril 1749 (Ac.Ms124 f°128), et un second le 16 mai 1755 par Pernetti* (Ac.Ms124 f°31).
Pernetti. – Louis Morel de Voleine, Lyonnoisiana ou recueil de balivernes […] ayant trait à la ville de Lyon et extrait des papiers de feu Pétrus Violette, Lyon : Vingtrinier, 1869, p. 34. – Correspondance Dugas et Saint Fonds.
Comme échevin, il bénéficia de la distribution de jetons frappés en 1715 (argent et cuivre) à ses armes (d’azur au bélier saillant, à la bordure componée d’argent et d’azur). Ses armes figurent aussi, avec celles des trois autres échevins, au revers des jetons (argent et cuivre) offerts la même année au Prévôt Louis Ravat, ainsi qu’au revers du jeton (argent et cuivre) au type des armes de la ville. (Tricou 1955, Les jetons consulaires de la ville de Lyon, p. 56 et pl. VI, et Morin-Pons, p. 83-85 et pl. XI).
L’Académie conserve des vers latins de Desforges-Maillard adressés aux frères Gacon (Ac.Ms126 f°4).