Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

GUILHAUMAT Pierre (1702-1738)

par Philippe Mikaeloff.

 Pierre Guilhaumat (et non Guillaumat), qui serait né à Narbonne en 1702, « perd ses parents de bonne heure, et l’espérance d’une fortune dépendante de leur état ». Son père Simon Guilhaumat était marchand à Narbonne, sa mère était Jeanne Caramande. Il étudie l’anatomie à Montpellier et s’établit à Lyon en 1724 comme maître-chirurgien. Il se perfectionne à Paris en suivant les leçons d’anatomie de Saint-Côme et celles de botanique au Jardin Royal des plantes. Revenu à Lyon en 1731, il soigne les pauvres, pratique la chirurgie à l’Hôtel-Dieu. On jette les yeux sur lui pour diriger une école de chirurgie dont on projetait alors l’établissement, mais qui ne fut pas créée. Reçu maître ès arts et chirurgien juré, il donne à l’Hôtel-Dieu en 1734 un cours public de démonstrations anatomiques, les cours d’anatomie et de chirurgie ayant été institués par lettres patentes de 1725.

 On lui doit la pratique des injections dont il introduit utilement l’usage pour préparer les corps aux opérations analytiques de la dissection. Pour lui, le corps humain est composé de solides et de liquides, les solides se partagent en durs (os : l’ostéologie) et mous (chairs : la sarcologie). Dans ses discours sur l’anatomie, il n’étudie que les os et les articulations ; il s’agit d’idées de l’époque sans apport particulier.

 « Un travail obstiné dans son Ministere lui cause une maladie d’épuisement qui le jetta dans une fièvre lente dont il mourut le 19 novembre 1738 ». En réalité il est mort à Lyon le 20 décembre 1738, à l’âge de 36 ans, et a été inhumé « dans une cave de l’église Sainte-Croix ».

 Il avait épousé le 12 août 1731, paroisse Saint-Nizier, Jeanne Pioroy (Pierroy, ou Piauroy, famille originaire de Champoléon, près de Gap), fille de Joseph Pioroy, marchand épicier à Saint-Nizier, et d’Anne Perrin. Elle donna le jour à plusieurs enfants, baptisés paroisse Sainte-Croix : Anne Andrée le 20 juillet 1732, Jeanne le 23 septembre 1733, une autre Jeanne le 12 octobre 1734, et David Benoît le 18 septembre 1735.


Académie

Proposé par l’abbé Dugaiby* le 28 janvier 1737 (d’après Christin*) à l’Académie des beaux-arts, il est élu le 4 février, et prononce le 11 mars son remerciement de réception, accompagné d’un discours sur l’anatomie. Il lit un discours complémentaire le 1er juillet, mais meurt l’année suivante. C’est le premier décès de la nouvelle académie. Guilhaumat est ainsi l’objet du premier éloge de Christin, lu en séance privée le 9 février 1739 et à l’assemblée publique du 13 avril : « La perte d’un Académicien aussy cher est d’autant plus interessante, que c’est la premiere que nous ayons faitte. L’Académie, dans le moment qu’elle voit naitre ses sujets, dans le moment qu’elle les assemble, peut-elle se faire à l’idée de les perdre ? ».

Bibliographie

Bollioud, p. 101-102. – Éloge, par Christin (Ac.Ms124 f°57-63). – Notice, par Pernetti le 16 mai 1755 (Ac.Ms124 f°32).

Manuscrits

Remerciement de réception et discours sur l’anatomie, 11 mars 1737 (Ac.Ms260 f° 101-112). – Second discours sur l’anatomie, démonstration et description ostéologique de la tête de l’homme, 1er juillet 1737 (Ac.Ms262 f° 197-204).

Publications

« Tableau des maladies qui attaquent le corps humain, par Pierre Guilhaumat, chirurgien, Montpellier, 18 décembre 1722, 278 p. », cité par C. Couderc dans les Manuscrits de la bibliothèque de Villefranche, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de France, vol. 20, p. 279.