Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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GUILLIAUD Christophe (1755-1821)

par Dominique Saint-Pierre.

 Né à Saint-Étienne le 16 janvier 1755, il est fils de Jean François Guillaud (Annecy 1725-Saint-Étienne 12 mai 1782), marchand, et de Marguerite Vourlat (Saint-Étienne, 5 septembre 1719-30 janvier 1801) ; baptisé paroisse Saint-Étienne le 17 ; parrain : Christophe Vourlat, marraine : Anne Vourlat. Il a épousé à Lyon Saint-Nizier, le 13 août 1782, Anne Riolz (décédée 19 août 1834), fille de Jean Joseph Riolz (1709-1789) et de Louise Alléon (Lyon Saint-Nizier 1726-1814), fille d’un échevin de Lyon. Ils ont eu quatre enfants : Jean Joseph (Saint-Étienne 27 septembre 1783-Lyon 30 septembre 1846), négociant à Lyon rue Pizay ; Louise Henriette Guilliaud (Saint-Étienne 7 décembre 1784-1816), épouse le 24 messidor an X [13 juillet 1802] de Gaspard Melchior Munet (1778-1862), adjoint au maire de Lyon, petit-fils de Melchior Munet* ; Catherine Sophie (Saint-Étienne 17 avril 1788-6 avril 1833), épouse le 20 avril 1807 de François Marie Pierre Maupetit (1770-1841), maire de Jujurieux (Ain) ; et Joséphine Victorine, décédée en 1816.

 Manufacturier à Saint-Étienne, vendant de la quincaillerie et des armes, il a contribué au perfectionnement et à l’agrandissement des manufactures d’armes de Saint-Étienne. Révolutionnaire, puis hostile à la Convention, arrêté à la reddition de Lyon, enfermé dans la prison d’Orange, condamné à mort, il est sauvé par la chute de Robespierre (9 thermidor an III).

 Il possédait une maison à Collonges-au-Mont-d’Or (à cheval sur la commune de Saint-Romain), L’Ermitage au hameau de La Pélonnière, qu’il remplissait de monuments d’art religieux. Le 16 janvier 1811, fit naufrage près de Cassis le Saint-André, bateau de 49 tonneaux, avec sa cargaison de marbres provenant de sculpteurs italiens et destinée à Guilliaud, probablement des frères Pisani de Florence et d’Andrea Delmedico Staffetti de Carrare.

 Membre du Lycée des arts de Paris, qui lui a décerné une médaille.

 À la fin de sa vie, il était tombé dans une dévotion exubérante : il fit deux voyages à Rome pour en rapporter des indulgences et pour y acheter des statues de vierges et de saints déposés dans sa maison de Collonges, où l’on trouvait des chapelles et des monuments funéraires. François Arquillière (Chemin du désert ou itinéraire et description de l’ermitage du Mont-d’Or, Lyon : Rusand, 1818, 577 p.) a décrit ces monuments. Il fit restaurer à ses frais le calvaire de Saint-Irénée de 1687, disparu sous la Révolution, en y joignant des statues de la Vierge, de saint Jean et de sainte Madeleine. Le monument fut béni le 3 mars 1815. Puis, projetant de transformer l’ancien cimetière de Saint-Irénée en un Jardin des Oliviers, il ne put l’obtenir et édifia un chemin de croix, terminé en 1817.

 Il est mort à Lyon, à son domicile, 1 place de la Feuillée (act. quai de la Pêcherie), le 17 décembre 1821.


Académie et manuscrits

Il est nommé associé libre par Verninac* en 1800, puis titulaire lors de la réorganisation du 15 frimaire an XI, section des sciences, pour la mécanique et l’architecture. Le 8 prairial an 9, il adresse à l’Athénée un mémoire pour être présenté à un concours (Ac.Ms.275-I f°144), probablement un extrait de son ouvrage sur « les travaux métalliques de la marine ». Le 29 frimaire an 10, il envoie un extrait des rapports des commissions spéciales nommées par les préfets maritimes de Brest et de Lorient, chargées d’examiner le contenu de son ouvrage (Ac.Ms.275-I f°191). Le 19 prairial an XIII, il envoie un troisième mémoire. Le 6 mai 1806, il adresse un nouveau « mémoire qui [lui] est parvenu sous le timbre de Paris sur le sujet du prix que l’académie a remis au Concours de l’année ». Il saisit cette occasion pour annoncer sa démission de l’académie, en raison de ses occupations multiples (Ac.Ms.275-1 f°437). Le 13 mai, il est placé dans la classe des correspondants résidents.

Bibliographie

Dumas. – Lettre du 10 novembre 1827 de Jean Joseph Guilliaud à Dumas, donnant des renseignements sur son père, Ac.Ms.275 f°107. – AM Lyon, fonds privés, 1 II 0415 : papiers personnels et correspondance de Christophe Guilliaud et de son fils avec des manufacturiers, commerçants et industriels. – AD 42, 122 II : mêmes éléments outre sa correspondance relative à l’aménagement de sa propriété de Collonges-au-Mont-d’Or et à l’embellissement des monuments religieux lyonnais et à son aide aux ecclésiastiques de la région. – M. H. Benetière, « La Folie Guilliaud, un parc expiatoire », Rev. de l’Art, n° 105, 1994, p. 51-60. - Antoine Vincent Arnault, Biographie nouvelle des contemporains. – Henri Hours*, Église à Lyon, n° 10, 1995. – J.-J. Luth, DBF.

Iconographie

Magnifique papier à en-tête de la Manufacture des Cit. Guilliaud père et fils et ses ouvriers pour le service de la marine du 30 brumaire an IX, sur lequel Guilliaud remercie le préfet Verninac de l’avoir nommé à l’Académie (Ac.Ms.275-1 f°75). De même Ac.Ms.275-1 f°145, 191, 305 et 407.

Publications

Mémoire sur la Mise en œuvre de tous les Métaux, dans le Département de Loire ; lieu que la nature nous indique, pour surpasser, en qualité, les Marchandises du même genre que fabriquent les Anglais et les Allemands ; Établissement que présiderait une Compagnie de Négocians et d’Artistes, dont la réunion opérerait la restauration complète de toutes les Manufactures de France ; et d’où résulteraient les changements les plus avantageux à nos Armées de terre et de mer ; 1°. Par l’uniformité la plus invariable dans la fabrication des Métaux qu’elles emploient ; 2°. Par la diminution du poids énorme de notre Artillerie, particulièrement celles de nos Vaisseaux, qu’elle écrase ; Artillerie dont néanmoins on augmenterait beaucoup la solidité ; 3°. Par la différence, au profit de l’État, des dépenses que la guerre occasionne. Présenté au Directoire Exécutif le 11 prairial, 4e Année Républicaine. Lyon : impr. L. Cutty, 1796, 88 p. – Amélioration des Constructions de la Marine Nationale ou Plan d’exécution pour établir aisément l’uniformité de toutes les parties de Fer nécessaires aux constructions, gréemens, aménagemens et armemens des Vaisseaux de la république, présenté au ministre de la marine, Lyon : impr. L. Cutty, 18 p. – Extrait d’un mémoire sur les moyens de porter toutes les manufactures et le commerce de France au plus haut degré de splendeur et d’utilité publique, présenté à l’Assemblée des négocians français, [Paris : impr. Du Pont], 1797. – Amélioration des constructions de la marine nationale ou Plan d’exécution pour établir aisément l’uniformité de toutes les parties de fer nécessaires aux constructions, gréemens, aménagemens et armemens des vaisseaux de la république, présenté au Ministre de la marine / par le citoyen Guilliaud, Lyon : impr. L. Cutty, 18 p. – Moyens de porter l’agriculture, les manufactures et le commerce de France au plus haut point de splendeur et d’utilité publique, Paris : s.n., an V, in-8.