Gabriel Ferdinand Crolas est né le 17 avril 1841 à Lyon, 50 rue des Farges, fils de Noël Crolas, (Montluel 15 février 1808-Lyon 5e 29 février 1864), pharmacien, et d’Anne Grenier (Lyon 30 avril 1816-Lyon 5e 17 août 1880), mariés le 11 mai 1839 à Lyon. Présents, Charles Brevard, docteur en médecine, 6 rue de Trion, et Louis Legros, employé de mairie.
Il est mort, célibataire, le 12 février 1903 à Lyon 2e, 10 place Carnot, et a été inhumé le 15 à Loyasse ; décès déclaré par Xavier Givaudan, 36 ans, industriel, 43 quai Fulchiron, et par son beau-frère Louis Aguettant (Estrablin [Isère] 1836-Pont-Évêque, 1910), 66 ans, ingénieur, 39 rue des Farges – époux de Catherine Noély Crolas (1843-1920), L.J. Aguettant est le père de l’écrivain, professeur de littérature française à la faculté catholique de Lyon et musicologue Louis Marius Aguettant (1871-1931).
Interne des Hôpitaux de Lyon en 1862, puis docteur en médecine de la faculté de Montpellier en 1865, avec une thèse soutenue le 4 décembre : De la coxalgie hystérique. Docteur en pharmacie en 1868, avec une thèse : De la pepsine. « C’est à cette science qu’il se consacre par la suite, d’abord comme professeur-adjoint de pharmacie à l’École préparatoire (1873-1877), professeur titulaire de pharmacie et assesseur du doyen à la Faculté mixte, de 1879 jusqu’à sa mort en1903. En 1869, il fut fondateur du Lyon Médical et devint membre du comité de rédaction jusqu’en 1884. À l’Académie de Lyon, il publia une étude sur les vignes atteintes de phylloxera. Notons qu’il fut appelé également au conseil d’administration des Hospices civils où il se signala par ses avis d’une grande clairvoyance. (Bouchet) ». Il contribue à la matière médicale par « ses procédés de dosage ingénieux de la morphine dans l’opium et de la quinine dans les quinquinas ; son procédé d’utilisation des poussières de thé pour l’extraction de la caféine, la préparation d’extraits non résineux et complètement solubles dans l’eau, de quinquina et de kola (Moreau) ». Président du Comité d’inspection de la pharmacie ; membre de la Commission de surveillance des prisons ; administrateur des Hospices de Lyon. Parti volontairement au commencement d’octobre 1870 comme pharmacien en chef de la 1re ambulance lyonnaise envoyée à l’armée des Vosges, général Cambrielle. Fait prisonnier le 18 octobre à Conflans-sur-Lanterne près de Vesoul par l’armée de Von Werder, après 15 jours de séjour au milieu de l’armée prussienne, renvoyé en Suisse par Strasbourg et le duché de Bade. Ensuite pharmacien au 20e corps de l’armée de l’Est sous le commandement du général Clinchant, a fait toute la campagne de l’Est, et est passé en Suisse avec le 20e corps en février 1871.
Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire le 16 mars 1872, officier au titre du ministère de l’Agriculture, le 30 décembre 1898 (LH/633/22). Membre de la commission supérieure du phylloxera au ministère de l’agriculture et vice-président du comité de vigilance contre le phylloxéra du département du Rhône depuis sa fondation. Organisateur en 1879 du champ d’expérience de grande culture dans le département du Rhône. Membre de l’association lyonnaise des amis des sciences naturelles depuis 1875. Membre de la société botanique de Lyon, depuis 1877. Membre de la société d’anthropologie de Lyon depuis 1882. Membre de la société de géographie de Lyon depuis1892. Membre de la Société linnéenne depuis 1862.
Le 22 novembre 1898, Gabriel Roux* lit le rapport rédigé au nom de la 2e section de la classe des sciences sur les candidatures de MM. Crolas, Lesbre et Cadéac à la place laissée vacante par le décès du professeur Cornevin. Le scrutin du 6 décembre 1898 ne permet pas de conclure et l’élection est renvoyée à 6 mois. Ferdinand Crolas est élu le 6 juin 1899 et il est reçu le 13 juin 1899 (fauteuil 5, section 2 Sciences). Son éloge funèbre sera prononcé par Léon Malo*.
David 2000. – Bouchet. – B. Moreau, « Le professeur Crolas », Bull. Sci. pharm., 1903, t. 8, p. 91. – « Discours prononcé aux funérailles de M. Ferdinand Crolas le 15 février 1903 par M. Léon Malo, président de l’Académie » (Ac Rapports 1902-1904). – « Allocution prononcée à l’inauguration du monument élevé à la mémoire du Professeur Ferdinand Crolas le 2 juillet 1905 par le Dr Eugène Vincent président de l’Académie de Lyon », (Ac Rapports 1904-1906). – In memoriam Ferdinand Crolas, Lyon : Rey, 1903, 31 p. portrait.
Portrait en médaillon exécuté par Millefaut. Plusieurs reproductions galvanoplastiques ont été distribuées à ses amis (Lannois).
De la coxalgie hystérique, Montpellier, 1865, 36 p. – De la pepsine, thèse de pharmacie, Montpellier : Boehm et fils, 1867, 59 p. – « Le service médical et pharmaceutique du bureau de bienfaisance remis au dispensaire général », extr. du Lyon Médical, Lyon : de Martonne, 1874, 8 p. – Avec A. Audoynaud, Recherches sur les phénomènes qui accompagnent l’introduction et la diffusion des vapeurs de sulfure de carbone dans le sol d’après le procédé Jobard-Crolas (expériences faites à l’ École d’agriculture de Montpellier), conférence faite à l’Association viticole de l’arrondissement de Libourne le 28 novembre 1876, Montpellier : Boehm et fils, 1876, 21 p., 4 pl. – Avec Émile Pierre Falières, Des moyens pratiques et sûrs de combattre le phylloxera, Paris : Masson, 1878, 48 p. – Aperçu général sur les effets du sulfure de carbone dans les vignobles du Midi et du Sud-Ouest, séance du 10 décembre 1880 de la Société d’agriculture en histoire naturelle et arts utiles de Lyon, Lyon : Pitrat, 1880, 5 p. – Avec Georges Cotton, De la pulvérisation dans le pansement antiseptique, thèse, Lyon, 1881, 50 p. – « Rapport à M. le ministre de l’agriculture et du commerce sur les traitements au sulfure de carbone appliqués aux champ d’expériences de Saint-Germain-au-Mont-d’Or (Rhône) », Gazette agricole et viticole, Lyon, 1882, 7 p. – Rapport à Monsieur le ministre sur les expériences faites dans la région lyonnaise pour la destruction du phylloxera, Lyon : Waltener, 1882, 33 p., 1 plan. – Avec Stanislas de Lada-Noskowski, Étude sur l’arsenic et en particulier sur la valeur de ses préparations facilement solubles dans le traitement préservatif et curatif des malades tuberculeux, thèse, Lyon : Pitray, 1883, 143 p. – Avec Victor Vermorel, Manuel pratique des sulfurages : guide du vigneron, de l’horticulteur et de l’agriculteur pour l’emploi du sulfure de carbone contre le phylloxera et les parasites des plantes, Paris : Librairie Maison rustique, Lyon : Henri Georg, 1884, 88 p. ; 17e éd., Villefranche : Librairie du Progrès agricole, 1911, 132 p. – Département du Rhône. Comité d’études et de vigilance pour la destruction du phylloxera. Rapport à Monsieur le ministre de l’agriculture sur les travaux du comité et des syndicats, Lyon : Waltener, 1885, 91 p., plans. – Département du Rhône. Comité d’études et de vigilance pour la destruction du phylloxera. Rapport à Monsieur le ministre de l’agriculture sur les traitements au sulfure de carbone appliqués aux champs d’expériences de Saint-Germain-au-Mont-d’Or et de Villié-Morgon, Lyon : Waltener, 1886, Extr. 4 p. et 2 plans. – Congrès viticole de Mâcon (1887). Rapport sur la défense des vignobles, Mâcon : Protat, 1887, 16 p. – Avec Louis Ducher, Note sur le phosphate monocalcique, Lyon : Assoc. typogr., 1888, 8 p. – Phylloxera et sulfure de carbone, enquête sur les vignes sulfurées dès le commencement de l’invasion phylloxérique, Lyon : Georg, 1888, 93 p. – Département du Rhône. Comité d’études et de vigilance pour la destruction du phylloxera. Rapport à Monsieur le ministre de l’agriculture sur les travaux du comité et des syndicats. Rapporteurs, Crolas, Leymain, Sornay, Lyon : Waltener, 1888-1889, 2 vol. – Avec L. Hugonenq, Contribution à l’étude des effets physiologiques de l’antipyrine, 1889. – Avec Albert Leulier et B. Moreau, Précis de pharmacie chimique, Paris : Maloine, 2e éd., 1902, 600 p. ; 1929, 5e éd., VIII + 898 p.