Né à Belley [et non à Magnieu] (Ain), le 19 mars 1806, fils d’Humbert Gunet (Belley, 17 mai 1761-2 avril 1822), cordier, maître bottier, et de Lucrèce Martin (Belley, 1766-15 janvier 1848). Témoins : Hugues Duperrier, ferblantier, et Jacques Colin, journalier, tous deux illettrés. Son frère Cyriaque né en 1794 était huissier Grande-rue à Belley.
Professeur de philosophie à Bourg (1837), professeur de philosophie au collège royal de Dijon en 1839, il est alors qualifié de phalanstérien. Après une tentative infructueuse en 1838, il obtient l’agrégation de philosophie en 1841, et il est nommé professeur de logique (l’enseignement de philosophie proprement dit ayant été supprimé) à Lyon en 1852, « où il a continué les saines traditions de l’abbé Noirot* » (Journal de l’Ain, 12 octobre 1868), auquel il succède. Sa retraite est liquidée par décret du 18 mai 1867. Une notice lui avait été consacrée dans la chronique lyonnaise du Réveil du 17 février lorsqu’on avait annoncé sa retraite : « Habile professeur, il s’est toujours fait remarquer par une rectitude de jugement peu commune, sans être trop méthodiste. Il a l’intelligence vive, la conception prompte, l’exposition claire et facile, le style agréable et le tour d’esprit original. Relativement à son système philosophique, il est spiritualiste ; mais il a laissé bien loin derrière lui l’éclectique M. Bouillet [Francisque Bouillier*], devenu catholique, comme son ancien chef de file M. Cousin. M. Gunet appartient à la grande phalange libérale des déistes rationalistes… »
Il est mort célibataire à Lyon 3e, à son domicile, 28 quai Castellane (act. quai de la Guillotière), le 6 octobre 1868, sur la déclaration, le 7, de son oncle Jean Marie Rollet, teneur de livres 9 rue Ferrandière.
Officier de l’instruction publique. Chevalier de la Légion d’honneur en août 1862.
Candidat par courrier du 22 juillet 1856 (Ms.277-V), après avoir lu en séance, les 26 avril et 6 mai, l’Électre de Sophocle, et dans la séance de rentrée de cette même année, le 18 novembre, une traduction d’Œdipe-roi, il est élu membre titulaire le 2 décembre (lettre de remerciement Ms.277-V). En 1859, il lit une traduction en vers français de l’Alceste d’Euripide. Dans la séance du 10 mai 1862, il intervient longuement pour opposer la physiologie et la psychologie, qui serait pour lui la seule véritable science. Il traduisait en vers des tragiques grecs et les lisait aux séances de l’académie. « Il possédait l’art de bien lire, et sa voix révélait un charme inexprimable » (Journal de l’Ain).
Bonnel. – Jean-Claude Sosnowski, « Anthelme Gunet », Dict. biographique du fouriérisme, notice mise en ligne en décembre 2012.
Récit de la mort de Jeanne d’Arc, fragment d’un poète dramatique, Isambart de la Pierre, lu à la séance publique de l’Académie impériale de Lyon le 10 juillet 1860, Lyon : Vingtrinier, 1860, 11 p., et RLY 21, 1860, p. 169-178. – Discours prononé à la distribution des prix du Lycée impérial de Lyon, le 8 août 1863, Lyon : Vingtrinier, 1863.