Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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GRANDPERRET Claude Louis (1791-1854)

par Maryannick Lavigne-Louis.

 Né et baptisé à Gex (Ain) le 9 septembre 1791 ; parrain : Claude Louis Grandperret, son grand-père ; marraine : Louise Mercier. Claude Louis est le fils de Michel Grandperret, maître perruquier, puis cabaretier (Gex 1er août 1766-Caluire-et-Cuire 6 août 1825) et de Marie Mercier (Gex 1761-29 thermidor an VII, orpheline de père et de mère), qui se sont mariés à Gex le 20 juillet 1791. Deux filles vont suivre : Valentine (1795) et Jeanny (1798), toutes les deux décédées en 1800. Devenu veuf, Michel Grandperret se remarie à Gex le 7 nivôse an XI [28 décembre 1802] avec Pernette Lacrose (Gex 2 novembre 1754-Caluire, chez son beau-fils, 10 novembre 1831), son aînée de 12 ans, fille du secrétaire de la commune.

 Unique enfant survivant, Claude Louis attire l’attention de son instituteur, l’abbé Ballet, puis de Pierre Marin Rouph de Varicourt (Versonnex 9 mai 1755-Orléans 9 décembre 1822), ancien député du clergé du bailliage de Bresse aux États généraux, curé de Gex du 20 août 1803 à 1817, année où il est nommé évêque d’Orléans. Claude Louis poursuit ses études au collège des jésuites de Belley, y rencontre Lamartine (né en 1790), et dès 1810, à 19 ans, il est chargé d’y enseigner la rhétorique. En 1816, Claude Louis publie un Traité classique de rhétorique, vient à Lyon comme homme de lettres et journaliste au Journal de Lyon et du département du Rhône, fonde la société Réunion des Amis des Muses et du Roi. Il prend le temps de revenir à Belley le 5 avril 1817 pour épouser Caroline Amélie (Belley 21 décembre 1793-Paris 1er 28 mars 1858), fille de Jean Luc Anthelme Mollet (1752-1834), avocat, maire de Belley, qui a été député de l’Assemblée constituante, et sœur d’Anthelme Roseli Mollet (1796-1886), maire de Belley et député en 1849 jusqu’à sa proscription en 1852. Le couple s’installe à Caluire en bordure du Rhône dans un appartement de la maison d’agrément de Jean Pierre Gubian, fabricant de soierie, située 21 promenade Saint-Clair (emplacement de l’actuel 35-36 quai Aristide-Briand) et mise en location par sa veuve en 1814 ; c’est là que va naître leur fils Théodore Grandperret* en 1818. Claude Louis se dit alors « instituteur », tout comme le témoin lors de la déclaration, Luc de Bornes (qui sera maire de Caluire-et-Cuire de 1849 à 1852) ; en fait tous les deux étaient déjà maîtres de pension. En 1819, la maison Gubian étant mise en vente (Affiches de la ville de Lyon), la famille Grandperret loue celle du négociant Jean-Pierre Bissardon, décédé en 1816, et y installe un pensionnat. En 1828, Claude Louis obtient l’autorisation officielle de le transformer en institution, et en 1830 d’y enseigner la rhétorique. Le pensionnat Grandperret, localisé 23 montée de la Boucle, « maison de la Printanière», existait encore en 1837 selon l’Almanach commercial de Lyon. Et pourtant Claude Louis Grandperret ne l’administrait plus : « Il était, en 1829, chef d’un très-grand pensionnat dans le clos Bissardon, au-dessus de la Montée-de-la-Boucle ; peu d’ordre pour administrer et d’autres circonstances ne permirent pas à l’établissement de se maintenir. Inspecteur de l’instruction primaire, et très-capable de l’être, Grandperret ne prit pas ses fonctions assez au sérieux, et fut obligé de s’en démettre. La place d’archiviste de la ville de Lyon lui fut donnée en 1839 ; personne n’y était moins propre que lui ; il n’avait pas fait les études nécessaires pour la bien remplir, et ne se doutait en aucune façon de ce qui lui manquait dans cette position. On a raconté de lui des traits incroyables d’insouciance et de légèreté dans le gouvernement de ses archives ». Les « autres circonstances » auxquelles Monfalcon fait allusion sont une sérieuse histoire de plagiat dont Grandperret est accusé en 1834, à la suite de la publication en 1833 de son Traité classique de géographie, comme le révèle un pamphlet de 12 pages : Plagiat et violation du privilège de droit auteur, exercés par M. C.-L. Grandperret, en s’attribuant l’invention du système intégral de géographie due tout entière aux travaux de M. Girard, disciple de Pestalozzi, Lyon : Boitel, 1834. Le Père Grégoire Girard, cordelier et pédagogue (Fribourg 17 décembre 1765-6 mars 1850) gagne son procès et Claude Louis sera condamné en avril 1845 à verser une forte somme. Nommé en 1835 inspecteur de l’enseignement primaire (poste qui venait d’être créé à la suite de la loi Guizot), il vient s’installer à Lyon 9 rue du Plat. En 1839, il devient archiviste de la ville de Lyon. Entre 1846 et 1851, la famille a résidé 3 rue des Deux-Cousins (act. rue Jean-Carriès), puis 39 rue Malesherbes, où Claude Louis décède le 23 octobre 1854.

 Outre son fils aîné Théodore, il a eu cinq enfants (dont deux garçons et une fille décédés prématurément) ; Caroline Augustine (Caluire 5 août 1820-Lyon 30 août 1871) a épousé le 28 juillet 1842 Jean Baptiste Agricole Reybert, médecin et inspecteur de l’instruction publique ; Augustine Théodorine Blanche (Lyon 22 juin 1836-Riom 29 octobre 1906), sœur Marie-Thérèse, a été supérieure d’un couvent de Riom.


Académie

Claude Louis Grandperret est élu à l’Académie le 4 décembre 1827, section des lettres et arts (fauteuil 1, section 1 Lettres, lors de la création des sièges en 1847). « Il était très-convenablement à l’Académie, parlait fort bien, et était bon confrère » (Monfalcon*). Il y a été très actif. Le 30 août 1836, il prononce l’éloge d’Honoré Torombert*. En 1835, il a été directeur de l’Athénée, revue scientifique et littéraire ; membre de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon (1819-1842), de la Société d’agriculture de Lyon (1842-1854).

Bibliographie

Larousse. – Léon Boitel, article nécrologique, RL 9, 1854, p. 428-429. – Jean-Baptiste Monfalcon, Histoire monumentale de la ville de Lyon, Paris : Didot, 1866, t. IV, p.137-138. – Catherine Dauphinet, notes déposées à l’Académie. – Gabrielle et Louis Trénard, DBF.

Manuscrits

Ac.Ms123ter f°259, Rapport sur les titres littéraires de M. Boullée*, 18 mars 1828. – Ac.Ms123ter f°331, Rapport sur les ouvrages de Madame la princesse de Salm, 16 février 1830. – Ac.Ms279-III pièce 5, Rapport sur la traduction de Des devoirs des hommes par Silvio Pellico, traduit par M. Michel, 8 juillet 1834. – Ac.Ms279-III pièce 6, Rapport sur l’Histoire de l’Hospice de l’Antiquaille de Lyon par M. Achard-James, 15 juillet 1834. – Ac.Ms279-III pièce 8, avec Boullée et Breghot du Lut*, Rapport sur la candidature de l’abbé Pager, 29 juillet 1834. – Ac.Ms279-III pièce 9, avec Boullée, Pichard* et Rey*, Rapport sur Voyage d’un iconophile par M. Duchène aîné, 27 janvier 1835. – Ac.Ms279-III pièce 156, Rapport sur la candidature de M. Bonnardet*, 1835. – Ac.Ms279-III pièce 23, avec Guerre*, Achard-James* et Boullée, Rapport sur le Code moral des ouvriers de M. Monfalcon, 17 mai 1836. – Ac.Ms279-III pièce 37, avec Achard-James, Péricard*, Rapport sur divers œuvres de M. [Édouard] Servan de Castelnaudary. – Ac.Ms279-III pièce 26, Rapport sur les ouvrages de M. Antoni Rénal, 12 juillet 1836. – Ac.Ms279-III pièce 28, avec [Louis Philippe Auguste] Gauthier*, Rapport sur une traduction de Pindare par M. Perrault Maynard, 23 août 1836. – Ac.Ms279-III pièce 154, avec Péricaud*, 27 juillet 1837, Rapport sur la candidature de M. le docteur Begin, de Metz. – Ac.Ms293 f°570, avec Chenavard*, Rey et Polinière*, Rapport sur la présentation de prix littéraires triennaux, 25 juillet 1837. – Ac.Ms123ter f°200, Dissertation sur le Poème épique et les œuvres d’Homère. – Ac.Ms123ter f°307, Rapport sur la méthode de lecture employée par Melle Ventejol. – Ac.Ms123ter f°49, Péricaud, Rapport sur le Traité de rhétorique de Grandperret. – Ac.Ms140-I f°269, Rapport sur le concours relatif à l’éloge de l’abbé Rozier*. – Ac.Ms279-III pièce 52, avec Monthérot, Benoit et Péricaud, Rapport sur un volume intitulé « Vieilles dates », 31 janvier 1842. – Ac.Ms270 f°184, Document relatif à l’Histoire de l’Académie de Dumas. – Ac.Ms279-II pièce 24, avec Monthérot* et Boullée, Rapport sur les titres de M. Charles Sainte-Foi, candidat correspondant, février 1842. – Ac.Ms279 pièce 17, avec Guerre, Péricaud, Chenavard et Nolhac*, Rapport sur une inscription à placer dans la galerie intérieure du Palais Saint-Pierre, 1er février 1842. – Ac.Ms279-1 pièce 18, avec Fournet*, Bonnardet*, Benoit* et Achard-James, Grandperret, Rapport sur un mémoire relatif à la question mise au concours pour l’année 1842, 1842. – Ac.Ms279-1 pièce 19, avec Achard-James, Boullée, Fournet et Imbert*, Rapport sur une collection d’antiquités indiennes formée par M. Lamare-Picquot, 1842. – Ac.Ms279-1 pièce 20, Rapport sur la grammaire italienne de M. de Vandelli, 19 mai 1842. – Ac.Ms279-II pièce 33, Description par Comarmond* des médailles et pièces trouvées le 4 janvier 1841 à Fourvière, juin 1844. – Ac.Ms279-1 pièce 30, Rapport sur L’Octavius de Minucius Felix, traduction avec le texte en regard par Mr Péricaud, bibliothécaire de la Ville ; 2e éd., augmentée du Discours de Hermius contre les philosophes et de quatre dissertations par Mr l’abbé Greppo*, 6 février 1844. – Ac.Ms279-1 pièce 35, Projet de deux passages couverts à l’intérieur du Palais St Pierre, 1845. – Ac.Ms279-II pièce 47, avec Polinière, Imbert, Fournet et Boullée, Rapport sur la candidature de Mgr Billé, archevêque de Chambéry, 4 août 1846. – Ac.Ms279-II pièce 17, Rapport sur l’Histoire de Lyon depuis la Révolution de 1789 par J. Morin, 1847. – Ac.Ms279-II pièce 66, avec Menoux* et Bouillier*, Rapport sur la candidature de l’abbé Dauphin, 22 février 1847. – Ac.Ms279-III pièce143, avec Boullée, Monfalcon, Rapport sur la candidature de M. Georges Hainl*, 1849. – Ac.Ms279-III pièce 57, avec Monfalcon, Rapport sur la candidature du Dr Fraisse*, bibliothécaire du Palais des Arts, 7 février 1850. – Ac.Ms279-III pièce 61, avec Monfalcon et Boullée, Rapport sur les titres de M. Nault, ancien procureur général, 27 août 1850. – Ac.Ms279-III pièce 66, avec Eichhoff* et Monthérot, Rapport sur la candidature de M. Dareste de la Chavanne*, 18 février 1851. – Ac.Ms279-III pièce 80, Rapport sur la candidature de Louis Guillard*, 17 août 1852. – Ac.Ms279-III pièce 81, avec Mulsant*, Rapport sur la candidature de MM. de Mannerheim, Menche, Mgr Lyonnet, 17 août 1852. – Ac.Ms279-III pièce 85, Rapport sur la candidature de M. Bellin, 31 mai 1853. – Ac.Ms279-III pièce 90, Rapport sur la candidature de M. Fleury Durieu*, 16 août 1853. Cinq lettres manuscrites signées, Bml, Ms Charavay 438. – Rapport général sur la situation de l’instruction primaire dans le département du Rhône pendant l’année 1835-1836, Arch.nat. F17 9.369.

Publications

Traité classique de littérature contenant les humanités et la rhétorique, Paris, Lyon, 1816, plusieurs fois réédité. – Odes au roi, sur la bonté, la sagesse et la fermeté qui ont inspiré le discours prononcé par S. M. à l’ouverture de la session de 1816. Sujet mis au concours par la Réunion des amis des muses et du roi, de Lyon. Ces Odes sont précédées d’un Discours de M. Grandperret, Lyon : Kindelem, 1817. – Les Grecs, épître à M. Alphonse de Lamartine, Lyon : Perrin, 1826, 23 p. – Discours prononcé à l’ouverture solennelle des cours de l’École spéciale de commerce de Lyon le 18 novembre 1822, Lyon : Barret, 1822. – Traité classique de littérature, contenant les Humanités et la Rhétorique, Lyon : Rusand, 1830. – Traité classique de géographie, contenant la géographie naturelle et la géographie politique, 2 vol., Paris : A. Delalain ; Lyon : Rusand, 1833-1834. – Rapport présenté à l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, au nom du Conseil de perfectionnement institué près l’École de la Martinière, Lyon : Impr. Rossary, 1834. – Éloge de M. Torombert, avocat à la Cour royale de Lyon [...] prononcé en séance publique de l’Académie, le 30 août 1836, Lyon : impr. Rossary, 1836. – Rapport présenté à l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, au nom de la commission chargée d’examiner les mémoires des concurrents sur la question : Quel est le meilleur système d’éducation et d’instruction publiques dans la monarchie constitutionnelle ?, Lyon : impr. Rossary, 1836, 62 p. – L’abbé Ballet, Souvenirs du pays de Gex, lettres à M. Girod de l’Ain, Lyon : impr. Rossary, 1837, 29 p. – Histoire de l’académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Lyon : Boitel, 1845, 166 p. – Notice sur M. Claude Guillard, inspecteur émérite de l’Académie de Lyon, lue en séance de la Société́ royale d’agriculture, le 10 janvier 1845, Lyon : impr. de Barret 1845, 12 p. – Rapport de l’Académie de Lyon sur les orgues de MM. Beaucourt et Voegeli, Lyon : Boitel, 1849, 7 p. – Lyon, Paris : A. Maison ; Lyon : A. Brun et Cie, 1852, VII+283 p.