Pierre Marie Victor Antoine Gardette est né le 13 juin 1906 à Tarare, 71 rue de la République, fils de Claudius Louis Marie Gardette (1871-1933), notaire, et de Marie Louise Julie Florine Girard, son épouse. Témoins : Pierre Girard, ancien notaire, grand-père de l’enfant, et Louis Marie Auguste Collangette, négociant, son grand oncle, demeurant tous deux à Tarare.
Après des études au petit séminaire Notre-Dame-de-l’Argentière à Oullins et au séminaire Saint-Joseph à Francheville, Pierre Gardette mène de pair des études de théologie et de lettres classiques aux facultés catholiques de Lyon. Il est ordonné prêtre en 1929. Cette même année, il obtient une licence de lettres classiques, puis il s’inscrit à l’École pratique des Hautes Études. À partir de 1930, il est chargé de cours de philologie romane à la faculté catholique des lettres de Lyon. Docteur ès lettres avec des thèses soutenues en 1941 à Grenoble, sur Les patois du Forez, il devient professeur à la Faculté catholique. En 1942, il fonde l’Institut de linguistique romane qui porte actuellement son nom. En 1945, il est nommé protonotaire apostolique et recteur des Facultés catholiques de Lyon, fonction qu’il exercera jusqu’en 1964. À partir de 1953, il est directeur de la Revue de linguistique romane. Maître de recherches au CNRS en 1962, puis directeur de recherches en 1966, Mgr Pierre Gardette a tenu une place essentielle dans les travaux de dialectologie et de géographie linguistique.
Il est mort à Lyon le 22 juillet 1973.
En 1954, il devient membre de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon, qu’il préside en 1961-1962. Le 6 décembre 1955, il est élu au fauteuil 2, section 1 Lettres de l’Académie de Lyon, où il est reçu le 13. Son discours de réception, prononcé le 19 juin 1956, a pour titre : Une grande méconnue : la langue lyonnaise. Les Mémoires de l’Académie conservent les résumés de plusieurs communications de Pierre Gardette (MEM, 1971 et 1975) : 29 mars 1962, Le vocabulaire latin de Lugdunum ; 12 mars 1963, Portraits de la langue française ; 15 mars 1966, L’état présent des études de linguistique romane en France ; 14 novembre 1966, Promenade au musée des vieux mots lyonnais ; 22 avril 1969, Le structuralisme en linguistique ; 1er décembre 1970, Un conseiller lyonnais timoré ; 16 mai 1972, L’arbre de Jessé du Musée historique des Tissus ; 3 avril 1973, Lyon, capitale linguistique.
Il est élu en 1957 membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.
Mélanges de linguistique et de philologie romanes offerts à Mgr Pierre Gardette à l’occasion de son 60e anniversaire le 13 juin 1966, Paris : Klincksieck, 1966, 527 p. – Hommage à la mémoire de Pierre Gardette : Mélanges de linguistique et de philologie romanes, Strasbourg : Société de linguistique romane, 1975, 651 p. – Claude Longre, « Pierre Gardette. Le grand dialectologue est né il y a un siècle », L’Araire, décembre 2006, p. 7-14. – T. de Morembert, DBF.
Avec A. Devaux et A. Duraffour : Les Patois du Dauphiné : Dictionnaire des patois des Terres Froides, Mâcon : Protat, 1935, XC + 333 p. – Atlas linguistique des Terres Froides, Lyon : Camus, 1935, 415 p. – Lou Poèmes daoü païsan, Mâcon : Protat, 1938, 126 p. – « Vieilles choses et vieux mots du pays forézien », Mélanges Dufour, Montbrison : La Diana, 1940, p. 75‑109. – Géographie phonétique du Forez, Mâcon : Protat, 1941, 288 p. – Études de géographie morphologique sur les patois du Forez, Mâcon : Protat, 1941, 82 p. – Atlas linguistique et ethnographique du Lyonnais, 5 vol., Lyon : Institut de linguistique romane des Facultés catholiques, 1950-1976. – Avec A. Duraffour et Paulette Durdilly, Les Œuvres de Marguerite d’Oingt, Paris : Les Belles Lettres, 1965. – « Le dialecte occitan de Saint-Bonnet-le-Château et son poète Javelle (1878-1962) », Le Forez linguistique, Études Foréziennes 6, 1973, p. 129-140. – Études de géographie linguistique, Paris : Klincksieck, 1983, 830 p.