Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

MONTAIGNE de PONCINS Alfred de (1865-1940)

par Michel Dürr.

 Le comte Alfred de Montaigne de Poncins est né le 5 février 1865 à Valeilles (Loire), fils d’Emmanuel de Montaigne, marquis de Poncins – né le 17 mai 1830 à Paris, marié le 28 février 1854, décédé le 15 septembre 1902 à Saint-Cyr-les-Vignes (Loire), propriétaire à Valeilles, demeurant aux Places –, et d’Antoinette Marie de Gayardon de Fenoyl, née le 21 février 1834 à Paris, décédée le 27 septembre 1894 à Saint-Cyr-les-Vignes ; présents Léon de Montaigne, comte de Poncins, 32 ans, propriétaire à Saint-Cyr-les-Vignes (il sera maire de Feurs et Président de la Diana), et Duguet Jean, 44 ans, propriétaire à Saint-André-le-Puy. Alfred est le frère cadet de Maurice de Montaigne, marquis de Poncins*.

 Il épouse à Carpentras le 23 août 1892 Cécile Olympe Julie Marie de Bernardi (Bédarrides [Vaucluse] 19 septembre 1864-Valeille 14 novembre 1942), fille de Marie Stanislas Gaston de Bernardi (essayiste catholique), décédé à Carpentras le 19 mars 1885, et de Marie Delphine Julie Philomène de Ripert d’Alauzier. Ils auront cinq enfants : Marie Antoinette (1894-1932) épouse d’Ernest du Pin de Saint-André ; Gertrude (1895-1963), carmélite à Fourvière ; Pierre, (1898-1993), comte du nom ; Marthe (1900-1959), épouse de Jacques Denantes ; et Anne Marie (1903-1975), religieuse du Sacré-Cœur.

 Il décède le 17 novembre 1940 à Valeilles.

 Alfred de Montaigne entre à l’Institut agronomique en 1884 et consacre ensuite toute son activité à la théorie et à la pratique de l’agriculture. Il appartient à une famille de noblesse terrienne du Forez dont Frécon atteste l’ancienneté jusqu’au bisaïeul de son bisaïeul, Michel Montaigne, notaire royal du Forez, écuyer, capitaine châtelain de Magneu en Gabion qui acquiert en 1624 le fief de Coigniet. Cette famille est maintenue dans la noblesse en 1669. Le personnage le plus célèbre de la lignée est le bisaïeul d’Alfred, Jean Hector de Montaigne, marquis de Poncins (Montbrison, 1738 ; Lyon, 1793), Chevalier de Saint-Louis pour des services qui l’ont mené dès l’âge de 13 ans aux mousquetaires du Roi, aux gardes françaises en 1760-1761 pendant la Guerre de sept ans, puis aux gendarmes du Roi, et enfin, comme exempt à la compagnie des Suisses de Monsieur. Engagé en 1792 dans les troupes de Précy, il trouve la mort au siège de Lyon le 4 octobre 1793. En parallèle avec sa carrière militaire, il exploite en physiocrate ses 200 arpents de terre, et publie en 1779 un ouvrage d’agronomie : Le Grand Œuvre de l’agriculture ou l’art de régénérer les surfaces et les très-fonds.

 Jean Pierre de Montaigne, marquis de Poncins (1775-1842), « grand-père d’Alfred, membre correspondant de la Société Royale d’agriculture, et son père, Emmanuel de Poncins, président du syndicat des agriculteurs de la Loire, avaient, l’un puis l’autre, œuvré pour la promotion d’une agriculture de progrès dans leur région : introduction du machinisme à vapeur, importation de nouvelles races bovines, organisation de l’embouche pour l’engraissement du bétail, assainissement des marais de la plaine de Feurs […], Alfred Montaigne de Poncins met au point une charrue double, dite charrue Poncins, un treuil de défoncement particulièrement économique, un ventilateur pour la dessication des fourrages, mais se préoccupe aussi de l’alimentation du bétail (définition et emploi de certains aliments concentrés) et de fumure des sols (démonstration de l’efficacité des scories de déphosphoration). Parallèlement à son activité de terrain, il collabore à toute une série d’organisations agricoles dont certaines avaient d’ailleurs été créées par son père. En tout premier lieu, le syndicat des agriculteurs de France dont il assure, pour la Loire, la publication d’un bulletin mensuel qu’il transforme en véritable cours complet de zootechnie pratique. La vulgarisation de l’enseignement agricole est aussi une de ses préoccupations, et outre des conférences, il organise des sessions dans les écoles primaires pour lesquelles il s’entoure de collaborateurs dévoués. On le retrouve également directeur de la coopérative agricole du Sud-Est et, en 1917, à l’origine de la fondation de l’institut agricole des mutilés de Sandar à Limonest. Toujours très attaché à son domaine du Forez, il refuse une chaire d’agriculture et de génie rural qu’on lui propose à Angers, mais publie un important ouvrage de motoculture pratique (330 pages) » (Pierre Laviolette, Acad 2000).

 Les thèmes abordés par Alfred de Poncins dans ses articles montrent l’étendue et l’éclectisme des pratiques agricoles qu’il met lui-même en œuvre dans la ferme familiale des Places, avant et après la mort de son père. Hélas, les résultats financiers ne sont pas au rendez-vous, et la propriété qui compte encore 800 hectares en 1902, est ensuite morcelée et amoindrie à la succession d’Emmanuel de Montaigne en 1902.

 Armes : d’or à trois bandes crénelées de gueules.


Académie

Par une lettre datée du 5 mai 1920, Alfred de Poncins se porte candidat à l’Académie. Claudius Roux* fait un rapport très favorable le 9 novembre 1920 et Alfred de Poncins est élu le 7 décembre 1920 au fauteuil 8, section 2 Sciences. Son installation a lieu le 18 janvier 1921. Son discours de réception, le 24 juin 1924, porte sur L’enseignement agricole primaire et ses rapports avec la désertion des campagnes. Le 1er juin 1926, il fait une conférence sur Le marché de la viande à Lyon depuis 1918.

Auguste Rivet* lit son éloge funèbre à la séance du 10 novembre 1940.

Bibliographie.

David 2000. – A. Rivet : « Allocution prononcée aux funérailles du comte Alfred de Poncins et lue à l’Académie dans la séance du 19 novembre 1940 », MEM 25, 1945. – Henri Gerest, Ainsi va le sang et la terre, les hommes et la terre en Forez aux xiiie-xxe siècles, Saint-Étienne : PUSE, 2005.

Publications

Plusieurs publications de l’Union des syndicats agricoles du Sud-Est, Lyon : La méthode de culture Jean, 1915, 31 p. [2e édition, 1919] ; Quelques notes pratiques pour la recherche des types de tracteurs agricoles convenant le mieux à la culture française, 1917 ; La motoculture pratique. Étude sur les appareils de culture mécanique et leur emploi, 1920 ; Petit guide pratique de la préparation du beurre à la ferme. 1923. – La motoculture pratique, Paris : Baillière, 1920, 320 p. – Manuel d’agriculture à l’usage des écoles primaires pour la préparation des examens agricoles et des cours par correspondance, Lyon : Vitte, 1935. – « L’enseignement agricole primaire et ses rapports avec la désertion des campagnes », MEM 18, 1924.

Dans le Bull. du syndicat des agriculteurs de la Loire : « Culture du blé dans la Loire (rapport du prix Gerland) », 1890. – « Les engrais chimiques et l’analyse de sol », 1903. – « Rapport sur le concours Destreit » (culture du blé). – « Fabrication du beurre » ; « Quel engrais faut-il acheter ? » 1904. – « Appareils de laiterie », 1905. – « Rapport sur le concours du cheptel vivant de la société d’agriculture de Montbrison. Études et conseils sur l’exploitation du bétail, le choix des races et leur acclimatation dans la plaine du Forez », 1905 et 1907. – « Études sur le bétail des diverses régions de la France », 1906 et 1907. – « Le vicomte de Meaux, ancien ministre », 1908. – « Rapport sur les concours de Paris (1er avril), Lyon, (juillet) Limoges (15 juillet) », 1908. – « Rapport sur les concours de Paris, Toulouse, Rennes », 1908. – Un grand ami et bienfaiteur des agriculteurs, le Vicomte de Meaux, ancien Ministre de l’agriculture et du commerce, Charlieu : impr. E. Micolon, 1908, portrait (extr. Bull. des agriculteurs de la Loire). – « Rapport sur le concours de Paris », 1909. – « Rapport sur les concours de Paris, Nevers, Lille, Moulins », 1910. – « Rapport sur les concours de Paris, Toulouse, Rennes, Lyon », 1911. – « Rapport sur les concours de Paris, Poitiers », 1912. – « Rapport sur les concours de Paris, Epinal, Nantes, Tarbes et Gap », 1913. Dans le Bull. de l’Union du Sud-Est des syndicats agricoles : « Les engrais azotés », octobre 1913. – « Les tourteaux d’arachides », novembre 1913. – « Considérations sur les provendes sucrées », février 1914. – « Semences de pommes de terre. Engrais », mars 1914. – « Blés de semences sélectionnés », juillet 1914. – « Le prix de la viande et celui du bétail », octobre 1914. – « Conseils de circonstance sur les engrais », novembre 1914. – « Fertilisation des sols par le travail », décembre 1914. – « Blés de printemps », février 1915. – « Conseils de circonstance sur la culture de ****, des pommes de terre, sur l’alimentation du bétail », mars 1915. –; « La défense du vignoble en 1915 », avril 1915. – « Les foins », mai 1915. – « Nouveau procédé de lutte contre les insectes et les cryptogames de la vigne par l’eau chaude », juin 1915. – « La méthode de culture Jean », juillet à décembre 1915. – « Pénurie d’engrais, hersage des blés », mars 1916. – « Les débuts du syndicat de culture mécanique », mai-juin 1916. – « Conseils sur les engrais. La jachère d’été », juillet 1916. – « Syndicat de culture mécanique », octobre 1916. – « Le blé du Manitoba », décembre 1916. – « Critique d’un projet de loi à propos d’une organisation de culture mécanique par l’Etat », janvier 1917. – « Recherche de types de traitements convenant à la culture française », mars à mai 1917. – « Quinze mois de pratique de la culture mécanique », juillet à décembre 1917. – « La question des pommes de terre de semences », novembre 1918. – « Le sulfate d’ammoniaque pour remplacer le nitrate », décembre 1918. – « Les engrais potassiques », février-mars 1919. – « La semaine de motoculture de Saint-Germain », mai-juin 1919. – « Engrais radioactifs », août-septembre 1919. – « Philibert Vignon (notice nécrologique) », octobre1919. – « Causerie agricole : engrais », février 1920. – « L’alimentation du bétail », mars 1920. – « Analyse de la circulaire du ministre pour intensifier la production de blé », avril 1920. – « La motoculture pratique (conclusions) », mai-juin 1920. – « Les blés de semences : le maximum de rendement par les semences sélectionnées et renouvelées », juillet 1920.