André Michel Gobin est né à Lagnieu (Ain) le 28 juillet 1831 d’Antoine Gobin, tanneur à Lagnieu, âgé de 34 ans, et de Rosalie Gobert son épouse. Témoins : Jean Baptiste Perroud, propriétaire à Lagnieu, et François Sambein, marchand à Lagnieu. Le 2 février 1867 est célébré à Lyon 5e son mariage, alors qu’il demeure 26 quai de Tilsitt, avec Marie Honorée Cécile Bacot, demeurant 1 place Saint-Jean, née à Lyon le 30 août 1844, fille de Jean Marie Bacot (1800-1884), ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Lyon (en 1850 et 1851), conseiller municipal de Lyon et conseiller général, et de Marie Antoinette Chabert. Sa femme décède le 22 septembre 1890, 8 place Saint-Jean. Il épouse en secondes noces Antoinette Renault. Inspecteur général des ponts et chaussées, il meurt le 20 décembre 1918 à son domicile 28 rue Vaubecour.
Après des études à l’école de La Martinière, puis au lycée de Lyon, André Michel Gobin entre à l’École polytechnique en 1851, et en sort classé 5e, dans le corps des Ponts et chaussées où il est successivement élève ingénieur le 1er novembre 1853, ingénieur ordinaire le 23 octobre 1856, ingénieur en chef le 9 mars 1878. En mission à Lyon en 1854, à Bordeaux en 1855, il est affecté en 1856 au service ordinaire et hydraulique et au service vicinal de l’arrondissement de Brioude (Haute-Loire) : construction du pont de Doulon, étude de la ligne de chemin de fer de Brioude à Alais (Gard, écrit Alès à partir de 1926).
À partir du 1er août 1859, il appartient au service de l’arrondissement Nord du Rhône : traversée de Villefranche, route départementale de Lucenay à Pont de Dorieux sur la Brévenne, route départementale de Lozanne à Marcilly et La Chicotière ; à partir du 16 juin 1861, au 1er arrondissement du service spécial du Rhône : reconstruction du quai Saint-Clair et travaux de construction et d’aménagement des quais du Rhône, murs, bas-ports, promenades, chaussées et égouts sur les deux rives du fleuve, amélioration du Rhône entre Thil et Lyon, contrôle des chemins de fer du Dauphiné ; à partir du 1er octobre 1868, au service spécial du Rhône de la frontière suisse à Lyon : divers travaux d’aménagement du Haut-Rhône pour la navigation et la défense contre les crues) ; à partir du 1er avril 1869 : contrôle des travaux de la ligne de chemin de fer de Givors à La Voulte.
Adrien Gobin est détaché du service des ponts et chaussées le 1er mai 1873 et prend la direction du Service municipal de voirie de Lyon. On lui doit l’ouverture de la rue des Archers, l’aménagement des squares du jardin des Plantes et du Grand Séminaire, la reconstruction des grandes serres du parc de la Tête d’or, le projet du premier réseau de tramways de la ville. En 1878, il revient comme ingénieur en chef de 2e classe au service ordinaire du département du Rhône, chargé du contrôle des chemins de fer. À l’issue de sa carrière, le 21 novembre 1893, il est nommé inspecteur général honoraire des Ponts et chaussées. Autorisé par décision ministérielle du 25 novembre 1864 à professer le cours de constructions civiles à l’École Centrale Lyonnaise, il enseigne jusqu’en 1893. Il est président fondateur du comité d’administration de la société des anciens élèves de la Martinière (1867), administrateur de la société d’enseignement professionnel du Rhône, secrétaire général de l’Association française pour l’avancement des sciences (1890), membre de l’Association lyonnaise des amis des sciences naturelles depuis 1874 (il en est président en 1897), et membre de la Société d’agriculture de Lyon.
Chevalier de la Légion d’honneur le 9 mars 1874 (LH/1157/57).
Sur le rapport d’Aynard* lu le 10 mai 1887, Gobin est élu le 7 juin 1887 au fauteuil 2, section 1 Sciences. Le 15 mars 1888, il expose le projet de canal de grande navigation de Lyon à la mer de M. Pech, pour répondre au danger du développement du port d’Anvers et de celui de Mannheim. Le 20 novembre 1888, il donne des détails sur l’éboulement du tunnel de Saint-Clair. Le 4 décembre 1888, il dépose son discours de réception : Les grands travaux publics modernes. Le 28 mars 1889, avec Léger, à propos de l’utilisation d’une charge de poudre avec mise à feu électrique à la carrière du Teil, il compare les effets de la dynamite, de la mélinite et de la poudre. Autres interventions : 30 avril 1889, L’accident du funiculaire de Saint Just ; 7 mai 1889, Mort dans un accident de décompression d’un ouvrier travaillant aux fondations du pont Lafayette ; 5 novembre 89, La fabrication des ciments de l’Isère ; 3 juillet 1892, Rapport sur l’installation de la fontaine des frères Bartholdi sur la place des Terreaux à Lyon ; 14 mars 1893, Sur les eaux fournies par la compagnie d’alimentation de Lyon ; 8 mai 1894, Observations sur l’action de la lumière sur les yeux et sur les moyens de prévenir les fatigues qu’elle provoque ; 26 novembre 1895, Le cinématoscope de M. Lumière, perfectionnement du zootrope et du kinétoscope d’Edison ; 9 juin 1896, Le projet de monument Carnot ; juillet 1897, communication au sujet du canal destiné à amener l’eau de la rivière d’Ain à Lyon ; 9 novembre 1897, Gobin montre une graine sautante (carpocapsa saltitans) provenant de la province d’Alamos au Mexique ; 5 juin 1900, il montre des fragments de marbres antiques trouvés lors de travaux rue des Célestins ; 8 novembre 1898, Essai place de la République d’un nouveau pavage en céramo-cristal ; 20 et 27 juin 1899, Observations faites au cours d’un voyage en Italie, peintures de Pompéi, tours penchées de Pise et de Bologne ; 15 mars 1898, Projet de canal de grande navigation de Lyon à la mer ; 5 juin 1900, avec Locard, Sur les deux tunnels à Rive-de-Gier de la ligne de chemin de fer Lyon-Saint-Étienne ; 28 janvier 1902, Note sur la variation barométrique et la prévision locale du temps et compte rendu du Mémoire sur la navigation aérienne d’Emilio Ruiz del Arbol de Valence (Espagne) ; 29 avril 1902, Sur les aérostats ; 22 juillet 1902, Un appareil pour marcher sur l’eau. Le 16 juin 1902, il passe à l’éméritat.
H. Blémont, DBF.
Ac.Ms352 f°346-359 chemise n°4 : Rapport sur le mémoire de M. Ruiz del Arbor. – Ac.Ms352 f°360-374 chemise n° 5 : Note sur des inscriptions et pièces antiques découvertes dans le lit du Rhône en face de la place Grôlée, lue le 23 février 1864.
Note sur la crue du Rhône du 26 septembre 1863 (lue à la Société impériale d’agriculture de Lyon), Lyon : impr. Barret, 1864. – Note sur le gyrographe ou gabarit à courbes concentriques pour le tracé des arcs de cercle à grand rayon, inventé par M. Nicolas, conducteur des ponts et chaussées, Lyon : Barret, 1864. – Note sur un projet de défense de la plaine de Vaulx-en-Velin contre les corrosions du Rhône (lue à la société d’agriculture de Lyon le 22 avril 1864), Lyon : Barret, 1864. – Note sur les inscriptions et pierres antiques découvertes dans le Rhône en face de la place Grolée. – Notice concernant quelques découvertes archéologiques faites dans le Rhône, à Lyon, Lyon : Barret, 1868. – Note sur les inscriptions et pierres antiques extraites du lit du Rhône à Lyon en face de la place Grolier et en aval du pont de l’Hôtel-Dieu à Lyon, Lyon : impr. Pitrat, 1872. – Note sur les ressources que présente actuellement le Haut-Rhône au point de vue de la pêche (lue à la société d’agriculture de Lyon), Lyon : Barret, 1868. – Note sur le jaugeage du Rhône, Lyon : Pitrat, 1872. – Note sur l’application de la dynamite au brisement des glaces du Rhône à Lyon, Lyon : Pitrat, 1872. – Note sur les variations barométriques et la prévision locale du temps (lue à la société d’agriculture de Lyon le 22 novembre 1872), Lyon, 1872. – « Projet de bains publics et gratuits dans la ville de Lyon », Lyon Médical, 22 juin 1873. – Ordres de service de l’Ingénieur-Directeur du Service de la Voirie Municipale, 1878. – Distribution d’eau de Lyon, 1876. – Galeries de filtration sur la distribution d’eau de Lyon, 1876. – Documents statistiques sur les diverses branches du service de la Voirie Municipale de Lyon, Lyon : imprimerie Gallet, 1878. – Rapport du Président de l’Association lyonnaise des Sciences naturelles, 1878. – Emploi des briques crue de Reims, 1880. – Les vidanges dans les villes, 1880. – Sur les appareils à enclenchement installés par la Compagnie P.L.M. aux gares de Perrache et de la Guillotière, à Lyon, Lyon : Pitrat, 1880. – Note sur les égouts de Lyon au point de vue de l’assainissement de la ville (lu à la société d’agriculture de Lyon dans sa séance du 18 février 1881), Lyon : Pitrat aîné, 1881 [ce travail a valu à l’auteur une médaille d’or décernée par la Société de Médecine de Lyon]. – Compte rendu du président sur les travaux de la Société d’agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon pendant les années 1879-1880, Lyon : Pitrat aîné, 1881. – Sur une démonstration rapide des lois de la perspective et l’enseignement de cet art par des projections lumineuses, 1883. – Nouvelle méthode d’enseignement de la perspective par des projections lumineuses, Paris : Charles Delagrave, 1883. – Programme pour l’enseignement rationnel du dessin, Lyon : imprimerie Pitrat, 1882. – Appareil remplaçant automatiquement les pétards des dispositifs d’arrêt absolu, 1883. – Détermination précise de la stabilité des murs de soutènement et de la poussée des terres, 1884 [cet ouvrage a valu à son auteur l’une des trois médailles d’or décernées par le ministre des Travaux Publics, sur le vote des Ingénieurs, aux auteurs des meilleurs mémoires publiés dans les Annales des ponts et chaussées]. – Appareil Th. Colin à ouvrir et fermer automatiquement les réservoirs, 1885. – Observations sur les expériences de M. Siegler relatives à la poussée des terres, 1887. – Étude sur la fabrication des chaux hydrauliques dans le bassin du Rhône, 1887. – Les grands travaux publics modernes, discours de réception à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, MEM. S, 30, 1889-1890. – Les grands travaux publics modernes, discours de réception, Ibidem. – Chaleur développée dans la prise de grandes masses de béton de ciment Vicat à prise lente, 1888. – L’Association française pour l’avancement des sciences en 1889-1890. – Utilité d’employer exclusivement dans l’énumération des nombres les termes septante et nonante à la place de soixante-dix, quatre-vingt-dix, 1905. – Choix d’une unité monétaire internationale (monnaie de compte) permettant de convertir très facilement les sommes exprimées, 1911. – Description de la pirogue antique trouvée à Cordon dans le Rhône le 8 janvier 1862 et donnée au Musée de Lyon (lue à la Société d’agriculture de Lyon le 26 mars 1862), La Nature, 9 avril 1881. – Note sur la transmission du son par les liquides et les solides, La Nature. – Note sur les sons émis par le pont de Tilsitt sous l’action de certains courants aériens, la Nature.