Paul Gravillon est né le 15 juin 1933 à Lyon, fils de Jules Gravillon, ingénieur chimiste à la société Rhône-Poulenc, et d’Yvonne Castel. Il fait ses études secondaires à l’Institution des Chartreux et, après deux années à la faculté des lettres de Lyon, il est appelé à faire son service militaire en Algérie de novembre 1957 à février 1960. À son retour en France, il entre comme journaliste au Progrès de Lyon pour une carrière de 33 ans. Chargé de la jeunesse, puis de l’éducation, il devient en 1974 sous-chef de service puis chef de rubrique éducation, religion, culture. Il développe la promotion de l’activité littéraire lyonnaise et fait de nombreux reportages à l’étranger (Italie, Allemagne, Bulgarie, Tunisie, Afrique du Sud, Canada). Avec le recteur Pierre Louis*, il participe à un groupe de recherche sur la formation et l’éducation animé par Jacques Delors.
En 1978, il préside le club de la Presse de Lyon. En parallèle avec son activité de journaliste, Paul Gravillon est un poète très apprécié. Il publie en 1978 Douze cœurs, puis Ouvrir les yeux comme on s’ouvre les veines (1983), Van du Nord (1990), La traversée du petit jour (1991), Monique Peron-Bois, peintre, ou la moisson de la cigale, poème-narration (1992), Pour en finir avec les judéo-chrétiens (1995), Le jumeau solitaire (1997), Jésus ou la fin du complexe d’Œdipe (2001), Le secret de Rimbaud, poète jusqu’au bout (2002), Tête noire ou : j’ai rencontré le Minotaure (2006), Les enfants prodigues (2008), La tête habitable (extrait d’un journal intime) (2010), Eurydice, Carmina de toute une vie (2011), René Leynaud, le poète fusillé (2012), L’invisible est venu parmi nous : sur le couvent Le Corbusier (2015). Paul Gravillon est président de l’Union des écrivains de Rhône-Alpes en 1994 à la suite de Charles André (membre d’honneur associé de l’Académie).
Sur le rapport d’Edmond Reboul*, Paul Gravillon est élu membre correspondant le 4 décembre 1990, puis sur le rapport de René Bragard* le 1er décembre 1992, membre titulaire de l’Académie, au fauteuil 6, section 1 Lettres, en remplacement d’Edmond Reboul* passé à l’éméritat. Son discours de réception le 15 juin 1993 rend hommage à « René Leynaud, poète lyonnais (1910-1944) »; MEM 1994. Émérite en 2012.