Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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DIEU Théodore Désiré (1811-1877)

par Michel Dürr.

 Théodore Désiré Dieu est né le 16 octobre 1811 à Paris. Son père est Jean-Baptiste Théodore Dieu (Paris Saint-Sulpice 12 octobre 1773-Paris 19 juillet 1883), capitaine commandant le 10e bataillon de pontonniers, puis adjudant-major, après avoir fait toutes les campagnes de la Révolution et de l’Empire, marié le 25 avril 1805 à Dunkerque à Thérèse Joséphine Verment (décédée à Paris le 21 juin 1820).

 Il épouse le 14 juin 1841 à Ajaccio Marguerite Félicité Sandoz (Ajaccio 29 mai 1815-Lyon 2e, 22 août 1877), fille d’Henry Sandoz (1772-1825), armateur, et de Marie Rose Nourrisson (1774-1828). Il meurt le 9 juillet 1877 à Lyon 2e, 24 rue Bourbon (act. rue Victor-Hugo).

 Henri Hignard* dans le discours qu’il prononce à ses funérailles au cimetière de Loyasse, le 11 juillet 1877 indique : « ceux qui connaissent ses difficiles débuts, l’isolement de sa jeunesse, ses premiers tâtonnements dans un atelier de peinture, puis les longues années qu’il a passées simple soldat ou comme sous-officier à errer de garnison en garnison, de caserne en caserne, ceux là se rendent compte de l’incroyable énergie qui lui a été nécessaire pour se préparer, dans cet étrange milieu, aux divers grades de la hiérarchie scientifique et universitaire, pour devenir au sortir de là, un agrégé de l’université, un docteur ès-sciences, un membre du haut enseignement

 Théodore Dieu est reçu second à l’agrégation de mathématiques en 1846. Le 20 octobre 1849, il présente à Paris une thèse de mécanique titrée : Sur la propagation du son dans un milieu indéfini homogène à l’état d’équilibre ainsi qu’une thèse d’astronomie sur les réfractions atmosphériques. Il est d’abord professeur de mathématiques supérieures au lycée de Dijon. En 1852, il est chargé de cours de mathématiques pures à la faculté des sciences de Grenoble, puis professeur de mathématiques pures de 1855 à 1858. Il est professeur de mathématiques appliquées à la faculté des sciences de Lyon de 1859 à 1877.

 Chevalier de la Légion d’honneur, le 7 août 1870 (LH775/57)


Académie

Le 12 octobre 1862, Louis Rougier* présente les titres de Dieu. Le 25 novembre, Fournet* fait un rapport favorable sur la candidature. Le 5 mai 1863, Dieu présente un essai de balistique extérieure. Il est élu le 6 décembre 1864 au fauteuil 4, section 1 Sciences. Le 1er mai 1866, il expose les recherches de M. Villarceau sur la longitude et la latitude de Lyon et, le 29 mai, indique les titres de M. Villarceau, candidat élu correspondant le 5 juin. Le même jour, il fait un rapport sur le pantographe astronomique présenté par M. Charles Emmanuel le 24 avril. Le 12 juin 1866, il fait hommage de son travail Mouvement d’un corps solide autour d’un point fixe. Le 3 juillet, il expose un Essai sur l’histoire des mathématiques. Le 14 janvier 1868, il lit un rapport sur les conditions que doit remplir un emplacement destiné à un observatoire astronomique. Le 23 juin 1868, il s’oppose à la candidature de M. Collet au prix Cheuvreux-Ampère, candidature soutenue par Fraisse* et Fournet*. Ce candidat, élève de la faculté des sciences de Lyon, licencié ès sciences mathématiques, obtient cependant le prix décerné à la séance publique du 28 juillet 1868. Il sera par la suite professeur à la faculté des sciences de Grenoble et sera élu membre correspondant de l’académie le 3 décembre 1878. Le 14 février et le 7 mars 1871, Dieu expose les résultats de la distribution des secours aux blessés, mission qu’il a remplie avec Faivre* et Desgranges*. Le 24 mai 1873, il lit un rapport sur les candidatures de Lafon* et Heinrich* et présente celle de Pariset*. Le 11 novembre 1873, il présente la candidature d’Yvon Villarceau comme membre associé. Le 5 mai 1874, il parle de l’extension nouvelle du principe dit « des moments [des quantités de mouvement] et des aires ». Le 29 juin 1875, il demande des secours pour les inondés de la Garonne : l’académie vote un secours de 1 000 fr.

Bibliographie

M. Jacquet, DBF. – Hignard, Théodore Dieu, discours prononcé aux funérailles de M. Dieu, le 11 juillet 1877, MEM S 23, 1878-1879, p. 25-28

Manuscrit

Essai sur le mouvement des projectiles eu égard à la résistance de l’air et à la rotation de la terre présenté le 5 mai 1863, Ac.Ms356 chemise 1 f°5‑9.

Publications

« Concours pour l’admission à l’école normale (1848) », NAM (1) 7, p. 342-345, 1848. – « Thèse d’astronomie, sur les réfractions atmosphériques », JMAP 14, 1849, p. 372-400. – « Thèse de mécanique, sur la propagation du son dans un milieu indéfini homogène à l’état d’équilibre », JMAP 14, 1849, p. 372-400. – « Théorème de catoptrique », NAM (1) 9, 1850, p. 409-410 – « Règle pour la résolution en nombres entiers de l’équation ax+by=c », NAM (1) 9, 1850, p. 67-70. – « Analyse du pendule simple, abstraction faite de la résistance de l’air, et eu égard à la rotation de la terre, suivie de celle du mouvement d’un point matériel libre dans les mêmes circonstances », CRAS 35, 1852, p. 792-793.Éléments d’arithmétique rédigés suivant les nouveaux programmes de l’enseignement primaire et secondaire, Paris : Bachelier, 1852, 24 p. – « Sur les théorèmes qui servent de base à la rectification des courbes », NAM (1) 12, 1853, p. 210-214. – « Sur un problème d’application de la géométrie à l’analyse », NAM (1) 13, p. 259‑264, 1854. – « Concours d’agrégation aux lycées, années 1841 à 1852 », NAM (1) 1014, 1851-1855. - « Programme d’une nouvelle théorie de la mesure des prismes », NAM (1) 16, 1857, p. 143-145. – « Note sur les épicycloïdes », NAM (1) 19, 1860, p. 125‑129. – Éléments d’algèbre, conformes aux nouveaux programmes de l’enseignement scientifique dans les lycées, par Th. Dieu et E. A. Tarnier, 2e partie à l’usage des classes de mathématiques spéciales, Paris : Hachette, 1860, VIII + 306 + 56 p. – « Note sur les équations qui contiennent des fonctions linéaires de coordonnées rectilignes », NAM (2) 4, 1865, p. 165-168. – « Règles pour reconnaître l’espèce d’une surface du second ordre à centre unique, non situé sur la surface, en n’employant que les sections par les plans coordonnés, et dans certains cas le diamètre conjugué à l’une d’elles, ou le signe du déterminant du centre, Ibidem, p. 404-413. - « Note sur l’équation du 3e degré de la question du pendule conique, Ibidem, p. 456-458.Essai sur l’histoire des mathématiques, discours de réception à l’Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Lyon : Pinier, 1866, 16 p. – « Sur le mouvement d’un corps solide autour d’un point fixe », JMAP 11, 1866, p. 137-144. – « Note sur la question du déplacement de l’observatoire impérial de Paris », MEM S 16, 1866-1867. – « Note sur une question de mécanique », MEM S 17, 1869-1870. – « Mécanique rationnelle. Mouvement d’un point matériel eu égard à la rotation diurne et abstraction faite du mouvement annuel de la Terre dans les cas traités ordinairement en supposant la Terre immobile », MEM S 19, 1871-1872. – « Mouvement d’un point matériel sur une ligne, eu égard au frottement », JMAP 18, 1873, p. 1-24. – « Mouvement d’un point matériel pesant et libre dans un fluide homogène en repos », NAM (2) 12, 1873, p. 161-176. –Mécanique rationnelle. Mouvement d’un point assujetti à rester sur une surface fixe, eu égard au frottement, Lyon : Riotor, 1874, 36 p., pl., et MEM S 20, 1873-1874.-