Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

MOLLIÈRE Antoine (1809-1895)

par Dominique Saint-Pierre.

  Antoine Philippe Mollière est né à Lyon le 1er octobre 1809. Présents : Joseph Pernolet, chargeur place de la Douane (act. rue Louis-Carrand), et Sébastien Rosas, négociant quai de Flandres (act. quai de Bondy). Baptisé à Saint-Paul, il est le fils de Jean Antoine Mollière (Lyon La Platière 30 janvier 1763-Lyon 3 avril 1814), commissionnaire chargeur 73 quai de Flandres – encore dit responsable du coche d’eau sur le Rhône ainsi que du bureau de change attenant –, et de Marie Anne Carrel (Seyssel [Ain] 22 septembre 1783-10 mars 1837), fille d’un capitaine-châtelain. Son oncle, Jacques Mollière, né en 1743, chartreux à Lyon, avait été fusillé le 3 février 1794 comme prêtre fanatique.

  Il a 4 ans à la mort de son père (tombé de son balcon), et vit son enfance dans le Bugey à Seyssel (Ain) avec sa mère. Élève du collège de Belley, puis du petit séminaire de Saint-Jean à Lyon, et de celui de Montbrison (1826-1828) pour sa philosophie, il fait son droit à Grenoble, passe sa licence le 7 janvier 1834 et s’inscrit au barreau de Lyon le 10 mars. La magistrature lui est refusée en raison de ses opinions carlistes. Il se consacre surtout au journalisme, en collaborant à la Gazette de Lyon, et à l’écriture (poésie, critique d’art, philosophie). « Il défend avec rigueur la morale chrétienne, le dogme catholique, la beauté de l’art au service de la foi, la légitimité monarchique. Cependant cet intransigeant, ardemment libéral sur le terrain politique, trouvait ses meilleurs amis en des hommes comme Victor de Laprade*, Simon Saint-Jean*, Fabisch*, et surtout Albert du Boÿs, dans le château duquel il retrouvait chaque été Mgr Dupanloup, en de longs séjours d’amitié » (H. Hours).

  Président du Dispensaire général. Membre de la Société de Saint-Vincent de Paul. Président de la Société des amis des arts de Lyon.

  En 1837, à la mort de sa mère, il loge chez sa sœur Jeanne Roberte Mollière (1807-1870), épouse du comte Raousset-Soumabre [leur petit-fils, Gaston de Raousset-Soumabre (1870-1950) épousera Marie (1878-1968), fille de Magnus de Sparre*]. En 1844, il habitait rue du Plat, et en 1851 montée du Chemin-Neuf (chez les Monier).

  Il a épousé à Lyon le 30 juillet 1844 (contrat Me Dumarest à Seyssel le 7 juillet), Antoinette Catherine dite Héloïse Monier (Lyon 13 juillet 1813-Dargoire [Loire], 19 avril 1863), fille de Jean Humbert Monier* et de Clarisse Lécuyer. Ils eurent deux fils, dont Humbert Mollière* (1845-1898), et Daniel Mollière (Lyon 24 février 1848-Lyon 2e 19 janvier 1890), chirurgien-major à l’Hôtel-Dieu de Lyon, et une fille Théodora Clarice dite Marie Anne (née le 17 octobre 1853), épouse de Louis de Lambert.

  Il est mort à Lyon 2e le 17 mars 1895, à son domicile 2 rue Sala, et inhumé à Loyasse (Hours, 505).


Académie 

Candidat dès 1860, il est élu membre titulaire le 2 décembre 1862, au fauteuil 2, section 3 Lettres, sur les rapports d’Alphonse Gilardin*, de Charles Antoine Fraisse* (23 novembre 1862) et auparavant de Jean Charles de Gregory* (sur ses œuvres). Son discours de réception le 8 mai 1864 est intitulé : Des aptitudes spéculatives et esthétiques de l’esprit lyonnais et de leur excellence dans l’ordre intellectuel et moral. Précédé d’une notice nécrologique sur Jérôme Morin* (MEM L, 1864-1865, et Lyon : Glairon-Mondet, 1864, 36 p.). Il est président en 1885.

Communications : Étude sur l’ouvrage de M. Victor de Laprade, intitulé Le sentiment de la nature avant le Christianisme (MEM L 1866-1868 et 1868-1869, et Assoc. typogr., 1868, 61 p.) ; De la métaphysique du droit (MEM L, 1879-1880, et Lyon : C. Riotor, 1879, 22 p.) ; Éloge funèbre du Dr Marmy (MEM L, 1884, MEM S, 1885, et Lyon : impr. F. Plan, 1884) ; Du Visible et de l’Invisible (MEM L 1885-1886, et Assoc. typogr., 1884, 11 p.) ; Inauguration de la statue de Victor de Laprade à Montbrison, le 17 juin 1888. Au glorieux poète (MEM L, 1889 et Lyon : Assoc. typogr., 1888, 4 p.) ; De la loi selon Cicéron et Montesquieu (MEM 1893). En 1870, Rapport sur les œuvres de Mgr Dupanloup [non conservé].

Son éloge funèbre a été prononcé à ses funérailles par Raoul de Cazenove (MEM 1896, et Lyon : impr. Rey, 1895, 12 p.).

Bibliographie 

P. Dadolle, La vie et les œuvres d’Antoine Mollière, conférence donnée le 31 janvier 1896, Lyon : impr. Rey, 1896, 84 p. – J. Serre, Essai sur la loi universelle. Antoine Mollière, penseur et esthéticien lyonnais (1909-1895), sa vie, ses idées, son œuvre, Lyon : E. Vitte, 1920, 87 p. portraits. – H. Hours, DMR.

Publications 

De la Phrénologie, d’après les deux ouvrages récemment publiés par M. Flourens, [...] et M. Lélut, Lyon : impr. L. Boitel, 1844, 32 p. – Pétition adressée à la Chambre des Pairs et à la Chambre des Députés pour demander l’affranchissement et la protection du pauvre en matière judiciaire, Lyon : impr. Mougin-Rusand, 1846, 16 p. – Métaphysique de l’art, Lyon : Pélagaud, et Paris : Vve Poussielgue-Rusand, 1849, 488 p. ; réédition Lyon : N. Scheuring, 1868, 454 p. – De la folie d’après M. Flourens, Lyon : impr. Vingtrinier, 1853, 31 p. – F. R. de La Mennais, aperçu sur sa doctrine philosophique, Lyon : impr. Vingtrinier, 1854, 22 p. – Histoire de l’église de Brou, par Jules Baux, Lyon : impr. Vingtrinier, 1855. – Des lois intimes de la société, Lyon, et Paris : J. B. Pélagaud et Cie, 1856 ; réédition, Paris et Lyon : Delhomme et Briguet, 1884, XVI + 646 p. – Étude sur la Philosophie de l’Art de M. H. Taine, Lyon : Perrin, 1866, 31 p. – Étude de Politique rationnelle, Paris : F. Girard, 1871, II-103 p. – Cercles catholiques d’ouvriers. Discours prononcé par M. Antoine Mollière à l’inauguration du cercle de Saint-Georges, le 27 octobre 1872, Lyon : P. N. Josserand, 1872, 15 p. – De la destinée humaine ou Méditations sur la science des êtres & de leurs rapports, Lyon : P. N. Josserand, 1873, 216 p. – Le bon sens social, études de politique rationnelle, Lyon : P. N. Josserand, 1874, 326 p. – Philosophie de la vieillesse selon Cicéron et Mme Swetchine, Lyon : P. N. Josserand, 1876, 86 p. – Philosophie du devoir selon Cicéron et Silvio Pellico, Lyon : Delhomme et Briguet, 1888, 106 p. – Le Bon sens social : études de politique rationnelle, Lyon : Josserand, 1894, Poèmes de circonstance, par Ant. Mollière, recueillis et publiés par sa famille, Lyon : impr. des Deux-Collines, 1919, 95 p.

Cette notice a été révisée.