Né et baptisé à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) le 24 février 1767, fils de Raymond Martin (1730-1783), maître-chirurgien, lui-même fils d’un chirurgien, Claude François Martin (1701-1791), et de Jeanne Laurence Dupont (née en 1740). Parrain : Me Aimé Augerd (1727-1784), procureur au siège de Saint-Rambert ; marraine, Jeanne Pierrette Martin (tante de l’enfant), son épouse. Frère de Martin Pierre Étienne dit le Jeune*. Installé à Lyon, il est élève en chirurgie de l’Hôtel-Dieu de Lyon en 1786. Il réussit le concours de chirurgien-major de l’Hospice de la Charité (9-11 juillet 1788), le premier organisé pour cet établissement, en devient chirurgien-major en prenant ses fonctions le 1er février 1793. Il est le premier secrétaire de la Société de Santé de Lyon, fondée à l’Hôtel-Dieu, l’an I de la République, sous le nom de Société des Amis-Médecins.
Chargé, avant le siège de Lyon, avec trente-et-un autres députés, par la municipalité girondine, de rédiger un rapport sur les événements de fin mai, il devient suspect, mais abandonne, quinze jours avant le siège, la cause fédéraliste sous l’influence de son beau-frère Baron-Chalier et se réfugie à Saint-Rambert. Là, il fait imprimer des rétractations : Exposé de la conduite du citoyen Martin, chirurgien-major de la Charité de Lyon, à ses concitoyens ; mais il ne peut éviter son arrestation le 29 juillet 1794, et son incarcération successivement à Bourg, Pierre-Châtel, Grenoble, Bourg et Gex, jusqu’à sa libération par Boisset le 24 octobre. François Bugnard* le remplace. Marc Antoine Petit* lui confie le premier cours public d’accouchements, de maladies des femmes et des enfants nouveau-nés à l’hôpital de la Charité en 1797. Il habite alors rue Saint-Dominique. Il soutient tardivement une thèse de doctorat à Paris en 1803, le 5 vendémiaire an XII.
Vers 1805, il dirige la loge de la Parfaite-Harmonie. Il a été membre du cénacle la Petite Table, groupant une dizaine de frères, qui se réunissaient au café Grand, place des Terreaux. Retiré définitivement dans son pays natal en 1814 – peut-être pour des raisons politiques –, il est nommé conseiller général de 1830 à 1833, puis élu par les cantons d’Hauteville et de Saint-Rambert réunis de 1833 à 1839. Il a été maire de Saint-Rambert après la mort de Louis Joseph Falavier-Maréchal le 23 janvier 1845. Il avait épousé à Gex le 5 novembre 1794 Marie Andréanne Duval, née le 28 mars 1765, fille de Jean Marc Duval et de Jacqueline Rouph.
Il est mort d’une pneumonie, à Saint-Rambert le 30 mai 1846, à l’âge de 79 ans ; déclarants : son fils Jules Martin, receveur de l’enregistrement à Pont-de-Vaux, et Félix Augerd (son gendre, 1795-1879), ancien conseiller général, juge de paix.
Chevalier de l’Ordre royal de la Légion d’honneur le 18 janvier 1815.
Membre ordinaire de l’Athénée sur la liste du 24 messidor an VIII. Le 20 thermidor an VIII [8 août 1800], il lit un Essai sur l’histoire naturelle du chat. Le 13 floréal an IX [3 mai 1801], il fait un rapport sur L’établissement d’eaux minérales factices formé dans cette ville par le citoyen Nicolas Paul et compagnie. Le 3 messidor an IX [22 juin 1801], il traite d’Une maladie provoquée par une cause morale et guérie de même. Le 24 messidor suivant [13 juillet 1801], en séance publique, il parle de L’aliénation d’esprit produite et guérie par des causes morales. Poète à l’occasion, il publie quelques vers louant Bonaparte, « ce nouveau Alcide à qui le monde doit la paix », lors de son passage à Lyon le 21 nivôse an X [11 janvier 1802], lus à la séance du 4 pluviôse [24 janvier]. Le 3 prairial an X [23 mai 1802], il lit la première partie de son Traité sur la police de salubrité (emplacement des villes, nivellement des rues, pavés, quais. Le 13 prairial an X [2 juin 1802], il fait un Rapport sur l’ouvrage du médecin Gagnet sur l’Égypte. Le 29 brumaire an XI [20 novembre 1802], il lit une Épître en vers au citoyen Petit. Titulaire sur la liste du 15 frimaire an XI [6 décembre 1802]. Le 6 floréal an XI, en séance publique, il propose une Notice sur la vie et la mort du Général-Major Martin, né à Lyon, mort au Bengale. Le 14 frimaire an XII [6 décembre 1803], il fait un Rapport sur l’« Essai sur le système lymphatique » par Gilibert*. Le 5 thermidor an XII [24 juillet 1804], il présente un Mémoire sur la nécessité de soumettre à des formes déterminées par la loi, l’intervention des médecins dans les questions litigieuses où leurs décisions deviennent la base des jugements. Le 12 germinal an XIII [2 avril 1805], il récite Le songe d’Ossian, une cantate de sa composition qui doit être chantée dans le concert préparé par la ville de Lyon pour le passage de Sa Majesté Impériale et royale [le 10 avril]. Le 19 frimaire an XIV [30 novembre 1805], il fait un Rapport sur l’ouvrage de Grognier « L’art de soigner, d’élever, de perfectionner les animaux domestiques ». Le 14 janvier 1806, il lit une pièce de vers : L’optimiste de la Révolution. Il propose à la séance du 4 février 1806 d’entreprendre une statistique générale de Lyon ou du département, idée à la source des travaux qui suivirent. Il en présente un plan le 11 février. Le 18 mars, il lit la première partie de la Statistique de Lyon. Le 1er avril 1806, il lit son travail sur Le cours de la Saône depuis sa source jusqu’à Lyon. Les 12 et 26 août, il rapporte sur le concours de l’année. Le 23 décembre, il demande que Camille Jordan* soit inscrit comme candidat pour la section des lettres. Le 31 mars 1807, il fait des Observations sur l’usage de la saignée dans les maladies aigües. Le 2 juin, il fait un Rapport sur les pavés relativement à la salubrité. Le 7 juillet, à la demande du ministre de l’intérieur transmise le 16 juin 1807 par le préfet d’établir la Statistique du département du Rhône, selon un plan de Martin aîné : Martin l’aîné et Petit sont chargés de la population, et Martin l’aîné, Piestre* et Dumas* sont chargés de la gymnastique et des théâtres. Le 21 juillet, il lit l’éloge de Bureaux de Pusy*, rédigé par Guerre* (qui n’appartenait pas encore à l’Académie). Le 24 novembre, il traite de l’ouvrage de Mallet-Butigny Le nouveau monde découvert. Le 1er décembre, il demande l’inscription de Guérin, avoué, comme candidat. Le 26 janvier 1808, il fait un rapport verbal sur l’examen chimique des eaux des fontaines publiques de Lyon ; le 16 février, sur le poème de Mme de Vannes. Le 8 mars, il renouvelle sa demande de passer dans la classe des sciences. Il prononce l’éloge funèbre de Pététin* le 24 mai, et le 23 août en séance publique. Le 29 novembre, il traite de la Statistique de la ville de Lyon (plan et deux chapitres). Le 6 décembre, il parle de la consommation de la ville de Lyon. Le 13 décembre, il lit des Louanges de victoire pour le prochain passage d’une division de la Grande Armée et donne un chant de victoire à 2 voix, mis en musique. Le 21 février 1809, à la mort de sa fille, il lit une épître en vers à Laurencin*. Le 18 avril, il fait un rapport sur le Précis historique et statistique du département de la Loire par M. Dulac de la Tour d’auvergne. Le 8 août, il fait rapport sur la question du monopole et sur les mémoires envoyés au concours. Le 20 décembre, en séance extraordinaire pour la réception du prince Lebrun, il prononce un discours sur le caractère et l’esprit public des lyonnais. Le 13 mars 1810, il fait un rapport sur le poème Gênes sauvée de Morin et sur le mémoire de Frédéric Moutain aîné sur les effets des différentes évacuations sanguines artificielles. Le 18 décembre, dissert. sur les courbures vicieuses de la colonne vertébrale. Le 19 mars 1811, il propose la candidature de de Laurencin fils*. Le 5 mai 1812, en séance publique, il prononce l’éloge de feu de Laurencin père. Le 17 janvier 1815, il fait part de réflexions sur la force de l’esprit public qui règne à Lyon. Le 21 mai 1816, ayant fixé sa résidence dans l’Ain à Saint-Rambert, il devient membre correspondant.
Membre correspondant de l’Académie de médecine en 1825.
A. Cartaz, Les médecins bressans, Paris : Masson, 1902. – P. Guichard, Histoire littéraire des Pays de l’Ain, t. II p. 32. – E. Dubois, Histoire de la Révolution dans l’Ain, t. III, p. 392 et s. –LH/1756/26. – Dumas. – L. Trénard, Lyon, de l’Encyclopédie au préromantisme, Paris : PUF, 1958. – D. Saint-Pierre, Dict. Ain. – Bouchet. – J.‑B. Raingeval, Les chirurgiens-majors de l’hôpital de la Charité de Lyon au xixe siècle, thèse méd., L.-P. Fischer* présid., Lyon, 2006, 193 p.
Avec Gavinet, Gilibert et Petit, Rapport sur les eaux minérales de Saint-Nicolas, 13 floréal an IX, Ac.Ms258 f°187. – Rapport sur le sujet à proposer pour le concours de l’an IX, Ac.Ms159 f°114. – Rapport sur l’emploi des fonds du général Martin et sur le mode d’instruction convenable, 14 thermidor an XI, Ac.Ms17 f°1. – Mémoire sur la nécessité de soumettre à des formes déterminées par la loi, l’intervention des médecins dans les questions litigieuses où leurs décisions deviennent la base des jugements, 12 thermidor an XII, Ac.Ms258 f°99. – Sur la statistique, Ac.Ms159 f°201. – Plan d’une histoire statistique de la ville de Lyon et chapitres qui s’y rapportent. – Le songe d’Ossian, cantate allégorique. Paroles de monsieur Martin, docteur en médecine et membre de l’Académie, musique de monsieur Fay, artiste du grand théâtre, chantée le 24 germinal an XII (14 avril 1805), à l’occasion de la fête donnée par les Lyonnais à Sa Majesté l’empereur des Français, Napoléon Ier, et à l’impératrice Joséphine, lors de leur passage à Lyon pour se rendre en Italie, Bnf, n° CGM 8, 138 pages. – Mémoire sur la fièvre puerpérale ; Recueil de statistiques, mœurs et usages, topographie médicale, météorologie, atmosphère, Economie domestique, nourriture, boissons xixe siècle, 118 feuillets, Ac.Ms117. – Rapport sur un ouvrage de M. du Lac de la Tour intitulé Précis historique et statistique du Département de la Loire (ouvrage paru en 1807), Ac.Ms123 f°21. – Dissertation sur les courbures vicieuses de la colonne vertébrale. – Rapport sur le poème de Gênes sauvée par M. Morin. – Réflexions sur l’esprit de Lyon (rédigé probablement en 1800). – Epitre à M. de Laurencin père sur la mort de sa fille, Ac.Ms125 f°424. – Rapport sur la Profanation des tombes royales de St Denis, poème par M. de Vannoz, Ac.Ms125 f°426. – Rapport éreintant une grammaire nouvelle de M. de Teulières, Ac.Ms159 f°114. – Description de médailles trouvées dans le département de l’Ain, Ac.Ms159 f°260. – Lettre sur la traduction par M. Sainte-Marie de l’ouvrage de Quarin: Animadversiones practicae in diversos morbos, Ac.Ms258 f°198. – Rapport sur le forceps non croisé de M. Thenance, Ac.Ms258 f°65.
Tabard* a fait un rapport sur Lettres à Sophie de M. Aimé Martin, Ac.Ms123 f°69. Selon Trénard, Martin aîné offrit à l’Académie des Observations de Fleurieu de la Tourette* sur l’incendie de Lyon sous Néron, d’où le manuscrit Ac.Ms118-104 Claret de la Tourette : Examen des conjectures émises sur l’incendie de Lyon sous l’empereur Néron, 7/9/1762.
Outre les ouvrages cités plus haut, on signalera : Rapport sur la vaccine à la Société de médecine de Lyon, Lyon : L. Reymann, 1801 [signé Gilibert secrétaire général et Martin Ainé, à partir des travaux de Martin Jeune]. –« Histoire des travaux de la Société de Santé de Lyon, par Martin l’aîné, secrétaire de la Société », Recueil des actes de la Société de santé de Lyon depuis l’an premier jusqu’à l’an cinq de la République, Lyon : Bruyset, an VI, p. 1-30. – « Observation sur une grossesse extra-utérine ventrale par le Cit. Martin l’aîné, chirurgien en chef de l’Hospice des Vieillards et Orphelins de la Charité de Lyon et Secrétaire Général de la Société », Ibidem, p. 212-225. – « Observation sur le changement de la fibre musculaire en substance graisseuse, par les Cit. Martin aîné et Martin le jeune », Ibidem, p. 384‑386 ; « Observation sur une aberration du fluide séminal, par le Cit. Martin l’aîné », Ibidem, p. 387‑392. – Anecdotes sur la vie du Major-Général Martin, lues à la séance du 6 floréal an XI (26 avril 1803), Almanach de Lyon, an XII. – Essai sur les rapports de l’hygiène et de la prophilactique [sic] avec la magistrature de police de salubrité, Paris : Valade, an XII, présenté et soutenu à l’école de médecine de Paris le 5 vendémiaire an XII, thèse. – Éloge historique de Jacques Henri Désiré Petetin, docteur en médecine; né à Lons-le-Saunier, mort à Lyon le 27 février 1808, dans sa 64e année, séance du 23 août 1808, Lyon : Ballanche, 1808. – CR des travaux de l’Académie des belles-lettres et sciences de Lyon pendant le 1er semestre 1811, 14 mai 1811, Lyon, 1811, 44 p.