Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

BOULLÉE Auguste (1795-1870).

par Jean Burdy.

  Aimé Auguste Boullée est né le 13 brumaire an IV [4 novembre 1795] à Bourg-en-Bresse, fils de Philibert Boullée (Dijon 1760-1836, inhumé à Bourg), directeur de l’enregistrement à Dijon, puis directeur des domaines à Bourg, et de Suzanne Robin (Villars-en-Dombes 1760-Bourg 1821). Il est apparenté à plusieurs académiciens lyonnais : son oncle Pierre Poivre*, époux d’une demi-sœur de sa mère (mais qu’il n’a pu connaître, étant né neuf ans après sa mort) ; son cousin Jean Xavier Bureaux de Pusy*, époux d’une fille de Pierre Poivre ; son oncle Jean Guerre*, qui a épousé une sœur de sa mère ; son cousin Honoré Torombert* gendre de Jean Guerre, dont descend Gabriel Pérouse*.

  Il se marie le 21 février 1827 avec Madeleine Quarré de Verneuil (Paray-le-Monial 14 mai 1805-Paray-le-Monial 4 février 1865), fille de Jean Alexandre Quarré de Verneuil (1777-1843) et de Victoire Chevallier des Raviers (1780-1819). Leur fille, Marie (née en 1829) épouse en 1851 Jules Portalis (1822-1865), député du Var de 1852 à 1863 – fils de Joseph Portalis (1778-1858) ministre de 1820 à 1829, et petit-fils de Jean Portalis (1746-1807), ministre des Cultes de 1804 à 1807, négociateur du Concordat – ; elle meurt en couches le 27 juin 1852, en donnant naissance à Jules Claude Portalis (1852-1889), banquier.

  Auguste Boullée, reçu avocat en 1815, à Lyon en 1820, entre dans la magistrature en 1821 comme substitut à Bourg-en-Bresse, puis devient procureur du roi à Bergerac (Dordogne) en 1823, avant d’être nommé près le tribunal de Mâcon en 1827. Révoqué en août 1830, il se retire à Lyon et demeure 8 rue Saint-Joseph (act. rue Auguste-Comte), où il se consacre à ses travaux littéraires et à sa collection d’autographes. Dès 1835, il fait la navette entre Lyon et Paris, collaborant au Correspondant et à la rédaction de dictionnaires et d’encyclopédies. En 1850, il quitte Lyon définitivement pour s’installer à Paris. Il est mort à Passy le 1er juin 1870 ; le faire-part de décès cite vingt-deux familles apparentées.


Académie

Il est présenté par Grandperret* le 18 mars 1828 comme membre correspondant (rapport sur les titres littéraires de M. Boullée, Ac.Ms123ter f°259), puis comme membre titulaire par Achard-James*, Péricaud* et Bréghot du Lut* (Ac.Ms123 ter f°376) le 3 mai 1831 : proclamé élu le 22 mai 1832. Il prononce son discours de réception le 30 août : La mission de l’Homme de Lettres dans les temps de trouble (imp. Bib. Ac. 50 131). De 1832 à 1850, Boullée participe sans relâche aux travaux de l’académie. Il s’intéresse à l’institution du major Martin pour les jeunes filles, aux finances, au règlement (26 janvier 1847), il présente ses études et ses publications (Polinière, CR des travaux de 1836, p. 128-134) ; le 9 mai 1848 il écrit pour la sauvegarde de la statue de Louis XIV menacée de destruction (Ac.Ms293, 449). Il est l’auteur de plus de trente rapports sur les titres des postulants, ou sur la présentation d’ouvrages reçus. Ces rapports sont presque tous présents dans les Ms123ter, 279-II et III et 293, certains sont signalés dans les comptes rendus et extraits des travaux, ou des procès-verbaux (imprimés ou non) de ces vingt années. Élu président le 20 janvier 1835, en remplacement de Legendre-Héral* démissionnaire, il remercie, indique d’importantes améliorations souhaitables pour la Société, et fait suivre son analyse d’un long discours. Il s’occupe de la trésorerie jusqu’en 1850. Son départ définitif pour Paris l’oblige alors, à sa demande, à devenir membre émérite.

Il a présidé la Société philotechnique de Paris. Membre de la Société d’émulation de l’Ain, il a dans son testament fait un legs à cette société savante, ainsi qu’aux pauvres de Bourg, Montrevel et Foissiat. Il a été membre de la Société littéraire de Lyon de 1819 à 1822, puis membre résidant de 1830 à 1835. La liste de ses interventions, très nombreuses, a été donnée par Bellin, Société littéraire de Lyon, RLY (2) 18, 1859, p. 335. Citons : un Éloge de Monperlier, discours de réception en 1819 ; un Rapport sur Le Malheur, poésie par Gabriel de Moyria (9 février 1821, repris par la Gazette de Lyon du 10) ; Mémoires d’un jeune homme de vingt ans (1er juillet 1819) ; Imitation en vers de l’idylle élégiaque La Guirlande, de Prior, poète anglais (31 août 1820, repris par la Gazette le 2 septembre) ; Dissertation sur l’origine de l’institution du ministère public (8 janvier 1835).

Membre correspondant des académies de Turin et de Dijon, de la Société royale académique de Chambéry.

Bibliographie

Dumas. – Roman d’Amat, DBF. – Dufaÿ, Galerie civile de l’Ain, Bourg-en-Bresse : Bottier, 1882.

Manuscrits

Son activité apparaît à la lecture des manuscrits contenus dans Ac.Ms279, on y trouve : Avec Grandperret, Achard-James, Fournet et Imbert, Rapport sur une collection d’antiquités indiennes formée par M. Lamare-Picquet, 1842, Ac.Ms279-I, pièce 19. – Avec d’autres ou seul, différents rapports : Révélations de la Russie par la comtesse d’Orskovitch (I, pièce 21, 1842) ; Session annuelle de l’Institut des Provinces (II, pièce 7, 8 mai 1846) ; Titres de M. Charles Sainte-Foi, candidat correspondant (II, pièce 24, février 1842) ; Candidature de M. Nicot (II, pièce 27, 23 février 1841) ; Titres de M. Pierquin de Grenoble (II, pièce 34, 2 décembre 1843) ; Ouvrages du général Delort (II, pièce 35, 24 mars 1846) ; Ouvrages de M. le comte Th. De Puymaigre (II, pièce 44, 20 janvier 1846) ; Titres de M. Remasle (II, pièce 46, 14 juillet 1845) ; Ouvrages de M. Lacuisine, candidat (II, pièce 48, 17 février 1846) ; Sur deux ouvrages de M. Lacuisine (II, pièce 49, 12 août 1845) ; Candidature de Mgr Billiet, archevêque de Chambéry (II, pièce 47, 4 août 1846) ; Candidature de M. Gregori (II, pièce 53, 13 juin 1841) ; Lettres à Julie sur l’Entomologie de Mulsant (III, pièce 1, 18 mars 1834) ; Candidature de l’abbé Pager (III, pièce 8, 29 juillet 1734) ; Voyage d’un iconophile par M. Duchène aîné (III, pièce 9, 27 janvier 1835) ; Code moral des ouvriers de M. Montfalcon (III, pièce 23, 17 mai 1836) ; Ouvrage de M. Grosset Guillaume de Saint-Point (III, pièce 55, 22 janvier 1849) ; Titres de M. Nault, ancien procureur général (III, pièce 61, 27 août 1850) ; Candidature de M. Valentin-Smith (III, pièce 61, 27 août 1850) ; Candidature de M. Georges Hainl (III, pièce 143) ; Candidature de M. le docteur Begin de Metz (III, pièce 154, 27 juillet 1837). – Différents rapports dans Ac.Ms123 ter : Rapport sur les titres académiques de M. Foulques 26/7/1832 (f°399) ; Les deux ouvrages de M. Suzanne (f°412) ; La Littérature russe par le Prince Élie Mestchensky (f°423) ; Deux mémoires de M. Cibraris sur la monarchie de Savoie (f°425). – Élégie écrite sur un cimetière de campagne, imitation de Gray, Ac.Ms125 f°173 (il a donné une conférence : Imitation en vers de Gray, sur un Cimetière de campagne, à la Société littéraire le 6 mai 1819. – Notices sur Les sociétés populaires et patriciennes des villes du Piémont, de L. Cibrario, Ac.Ms.123ter f°957. – La propriété littéraire et sur le plagiat, lu le 21 mai 1833, Ac.Ms293, f°240-243. – Discours de présidence, 18 février 1835, Ms.293, f.203-207. – Adresse de l’Académie à ses concitoyens à propos de l’enlèvement de la statue équestre de Louis XIV, avec une lettre de M. de Monthérot, maire de Charnoz, beau-frère de Lamartine, de Bonnevi et de Boullée, Ac.Ms293 f°446, mai 1848. – Rapport sur le concours de poésie de 1838, Ac.Ms243-1, 23 août 1838. – Rapport sur les deux premiers numéros du journal Le Justicier, Ac.Ms293 f°534, 1836. – Ferrements des criminels, lu en 1837, Ac.Ms293 f°560. – Georges Jeffreys, lu le 10 janvier 1837, Ac.Ms293 f°446. – Discours de l’éloquence ancienne, traduit de l’anglais. – Les maisons pénitentiaires de la Suisse. –Histoire complète de Périclès et de son siècle. – Lettre du 9 mai 1848 pour la sauvegarde de la statue de Louis XIV, Ac.Ms293 f.449.

Publications

Les Orphelins, drame en trois actes et en vers, Paris : Chaugneau jeune, 1817. – Procédure instruite devant la Cour d’appel du département du Rhône contre Lelièvre, dit Chevallier, accusé d’empoisonnement, d’infanticide, de faux et d’enlèvement d’enfant, Lyon : Pitrat, 1820, 202 p. – Discours sur la nécessité du dévouement dans l’homme public, et particulièrement dans le magistrat, prononcé à la rentrée du tribunal de Bourg le 13 novembre 1821, Lyon, 1822. – L’amour de la vérité, discours prononcé le 6 novembre 1826, à la rentrée du Tribunal de Mâcon (sur les forçats libérés), Mâcon : Dejussieu, 1826. – Rapport fait à la Société d’agriculture, sciences et belles-lettres de Mâcon, dans sa séance du 6 septembre 1827, au nom de la Commission chargée de l’examen des Mémoires envoyés au concours de cette année, Mâcon : Dejussieu, 1827. – Le Ministère public français, discours prononcé à la rentrée solennelle du Tribunal à Mâcon le 10 novembre 1828, Lyon, 1829. – Rapport fait à la Société d’agriculture, sciences et belles-lettres de Mâcon, dans sa séance du 15 janvier 1829, au nom de la Commission chargée de l’examen des Mémoires envoyés au concours de 1829 (sur la mendicité), Mâcon : Dejussieu, 1829. – Notice nécrologique sur Mme de Lamartine du Prot, Mâcon, 1829. – Réflexions sur les Méditations poétiques de M. de Lamartine, publié dans la Gazette de Lyon du 12 juillet 1820. – Des anciens royalistes et du gouvernement, par un ancien magistrat, Lyon : Perrin 1830. – Sur la traduction de l’Enfer de Dante, par M. Artaud, Lyon, 1831, sujet repris à la Société littéraire le 2 février 1832 sous le titre Traduction en prose des 5e et 6e chants de l’Enfer de Dante. – La Mission des lettres dans les temps de troubles (son discours de réception), Bourg, 1832. – Recherches sur l’histoire et sur l’ancienne constitution de la monarchie de Savoie, de M. L. Cibrario (présenté à l’Académie le 27 novembre 1832), Paris : Moutardier 1833. – Note pour servir à l’interprétation d’un distique grec gravé au bas de la statue de Démosthène, Bourg : Bottier, 1833. – Vie de Démosthène, avec des notes historiques et critique et un choix des jugements portés sur son caractère et ses ouvrages, Paris : Poilleux 1834 (lu à l’Académie les 20 novembre et 11 décembre 1832). – Notices sur M. Poivre, intendant des îles de France et de Bourbon, et sur M. Dupont de Nemours, membre de l’Institut, suivies du discours de réception de l’auteur à l’académie de Lyon, Lyon : Rossary, 1835. – Histoire de la vie et des ouvrages du chancelier d’Aguesseau, suivie d’une notice historique sur Henri d’Aguesseau, son père, Paris : Langlois et Lecclerq, 1835 [thème déjà développé à la Société littéraire les 12 janvier et 29 mars 1832]. – Compte-rendu des travaux de l’Académie royale pendant l’année 1835, Lyon, 1836, 88 p. – Aspasie, fragment d’une histoire inédite du siècle de Périclès, Lyon, 1836. – Histoire de France pendant la dernière année de la Restauration, 2 vol., Paris : Desenne, 1839. – Les États de Blois, 1588-1589, Lyon : Boitel, 1844. – Institution La Martinière. Rapport fait à l’Académie de Lyon, dans sa séance du 26 novembre 1839 sur une fondation en faveur des jeunes filles pauvres de cette ville, 1844. – Note émise par M. Boullée dans la séance du conseil municipal de Lyon du 4 décembre 1845, au sujet de la création d’une faculté de médecine dans la ville de Lyon, Lyon, 1845.Histoire complète des États Généraux et autres assemblées représentatives de la France, depuis 1302 jusqu’à 1626, 2 vol., Paris : Langlois et Leclerc, 1845. – Étude comparative sur les États généraux de France et les Parlements d’Angleterre, Paris : Langlois et Leclerc, 1845. – Études biographiques sur Louis-Philippe d’Orléans, dernier roi des Français, Paris : Langlois et Leclercq, 1849. – Des anciens royalistes et du gouvernement par un ancien magistrat, Lyon, 1850. – Un roman du xviiie siècle. Étude sur Clarisse Harlowe, Paris : Pallez et Rousseau, 1853. – Essai sur la vie, le caractère et les ouvrages de J. E. M. Portalis, ministre des cultes, membre de l’Académie française, Paris : Didier, 1859. – Notice biographique sur M. le comte de Guernon-Ranville, ancien ministre, Caen : Le Blanc-Hardel, 1867. – M. de Barante, sa vie et ses œuvres, Paris : Charles Douniol, 1867 – Histoire de Démosthène, Paris : Didier, 1867. – Sur la date officielle de la naissance de Napoléon 1er, Paris : Dubuisson, 1869. – Nombreuses notices dans la Biographie universelle de Michaud (Hyde de Neuville, Lacretelle, Lafayette, Michel de Lhospital, Louis XVII, Michaud, Monmerqué, famille Périer, Peyronnet, Polignac, Portalis, Récamier Mme, Salvandy, Victor Perrin, Christophe et Emmanuel Ferdinand Villeneuve-Bargemon, Vitrolles…), dans la Biographie générale de Didot, l’Encyclopédie des gens du monde (9), le Dictionnaire de la conversation (16), l’Encyclopédie catholique (4), l’Encyclopédie du droit (États généraux…) ; ses principales notices ont été publiées séparément sous le titre de Biographies contemporaines, Paris, 1863.

Cette notice a été révisée.