Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

JOSSERAND Marcel (1900-1992)

par Georges Barale.

 Marie Victor Marcel Josserand est né à Lyon 5e, 6 rue de la Pyramide (act. rue Marietton, auj. 9e arr.), le 5 octobre 1900, fils de Charles Josserand, négociant en bois, et de Jeanne Ernestine Febvre ; témoins : Mlle Anne Febvre, professeur de musique à Lyon, tante de l’enfant, et Simon Thomas, ingénieur à Alger, cousin de l’enfant. Il appartient à une famille aisée de Lyon : père industriel, un oncle juriste (Louis Josserand*), un autre médecin... De santé fragile il ne fréquente pas les établissements scolaires. Il travaille en soierie entre 20 et 30 ans, puis se consacre vite à sa passion : la mycologie.

 Il est mort à Lyon 6e, le 28 mars 1992.

 Sa vocation mycologique s’est affirmée au contact du Dr Ph. Riel et d’A. Pouchet. Tout en se familiarisant avec les champignons supérieurs des groupes les plus divers, Josserand décide de se limiter à des recherches sur les Agaricales, et passera toute sa vie à les étudier. Son travail est marqué par la publication de ces séries de notes critiques échelonnées sur une quarantaine d’années. Il a décrit quatre-vingts espèces dans ses notes critiques et une cinquantaine dans ses notes séparées. M. Josserand a vite compris l’importance de conserver des exsiccata [specimens séchés] des champignons qu’il étudiait. Il écrit dans son livre de 1952 : « On ne sait jamais si un caractère, tenu pour secondaire aujourd’hui ou même encore totalement ignoré, ne passera pas demain au premier plan. Pour peu que ce caractère soit étudiable sur échantillon d’herbier, on éprouvera alors de cuisants regrets si l’on a négligé de conserver quelques-uns des sujets récoltés. Que de conceptions des vieux Maîtres sont aujourd’hui ininterprétables faute de quelques millimètres carrés d’hyménium ! ». Sa collection est présente aujourd’hui au Conservatoire et au Jardin Botaniques de Genève. Il publiera en 1952 La description des champignons supérieurs, qui constitue encore aujourd’hui un ouvrage de référence pour les mycologues. Son apport scientifique fut déterminant pour l’étude de l’hyménophore, c’est-à-dire la structure de la trame des lames des champignons, ainsi que pour l’architecture de la paroi sporique. M. Josserand est l’auteur de cent vingt-et-une publications, dont vingt-cinq en collaboration, notamment avec Robert Kühner, avec lequel il effectua de nombreuses sorties sur le terrain. Il était un homme de culture ayant la passion de la lecture, depuis les classiques jusqu’aux auteurs plus modernes.


Académie

Élu le 4 juin 1945, il a présenté son discours de réception le 6 mai 1947, sur : La clitocybine. Il a assuré la présidence en 1953-1954. Communications : 30 avril 1946, Rapport sur une attaque fongique de Pdeudo Tsuga Douglasii ; Éloge de Philibert Riel (MEM 1949) ; 1961, Génétique et reboisement ; La clitocybine peut-elle constituer une thérapeutique valable pour la tuberculose ? ; 18 mai 1965, Les empoisonnements par les champignons (MEM 1971) ; Éloge de Sir Robert Parr (MEM 1980) ; 12 juin 1984, Quelques mots sur les empoisonnements par les champignons (MEM 1985). Son éloge funèbre a été prononcé par Jacques Boidin (MEM 1993).

Membre de la Société Linnéenne de Lyon dès 1920, dont il est président à quatre reprises (1935,1956, 1968, 1972), il crée une section de mycologie en 1923, qu’il préside en 1925, 1932 et 1947 ; membre de la Société mycologique de France en 1922, nommé membre d’honneur en 1972.

Bibliographie :

J. Fiasson, « Nécrologie : Marcel Josserand parmi nous », Bull. Soc. Linnéenne Lyon 611 (7), 1992, p. 197-203. – R. Kühner, « Marcel Josserand, Mycologue (1900-1992) », Bull. Soc. Linnéenne Lyon 67 (9), 1998, p. 235-250.

Publications

On peut consulter la liste complète de ses publications dans J. Fiasson 1992, et dans R. Kühner 1998. Retenons : « Quelques exemples de variations chez des spores d’Agaricinées », Bull. Soc. Myc. Fr. 43, 1927, p. 142-144. – « L’emploi des réactifs chimiques en mycologie. Comment éviter leur inconstance », Bull. bimens. Soc. Linn. Lyon 7 (7), 1930, p. 43-47. – « Note sur un empoisonnement grave causé par une Lépiote du groupe helveola », Bull. Soc. Myc. Fr. 47, 1931, p. 52-71. – Avec R. Kühner, « Un Marasme peu commun : Marasmius torquescens Q. », Bull. Soc. Myc. Fr. 49, 1933, p. 218-224. – « Remarques pratiques sur la constitution d’herbiers de champignons charnus », Bull. Soc. Myc. Fr. 50, 1934, p. 311-316. – « Remarques sur la valeur taxonomique de la bisporicité chez les champignons supérieurs », Bull. Mens. Linn. Lyon 6, 1937, p. 91-93. – Avec A.H. Smith, « Notes on the synonymy of French and American Agarics », Mycologia, 1937, p. 717-724. – « Notes critiques sur quelques champignons de la région lyonnaise », Bull. Soc. Myc. Fr., 53, 1937, p. 25-29. – « Notes critiques sur quelques champignons de la région lyonnaise », Bull. Soc. Myc. Fr. 59 (3), 1937, p. 5-34. – « Les Sciences Naturelles et la vie des hommes. Discours de réception à l’Académie de Lyon », 1947. – « Notes critiques sur quelques champignons de la région lyonnaise », Bull. Soc. Myc. Fr. 44 (4) 1948, p. 5-32. – « La description des champignons supérieurs », Paris : Lechevallier, 1952, 337 p., 232 fig. – « Notes critiques sur quelques champignons de la région lyonnaise », Bull. Soc. Myc. Fr. 51 (5) 1955, p. 66-125. – « Notes critiques sur quelques champignons de la région lyonnaise », Bull. Soc. Myc. Fr. 55 (6) 1959, p. 359-404. – « Notes critiques sur quelques champignons de la région lyonnaise », Bull. Soc. Myc. Fr. 81 (7) 1965, p. 517-565. – « Cinquante années de vie linnéenne », Bull. Mens. Soc. Linn. Lyon 42, 1972, p. 45-62. – « Notes critiques sur quelques champignons de la région lyonnaise », Bull. Soc. Myc. Fr. 90 (8) 1974, p. 231-263. – « Juridisme et mycologie : le cas de Lepiota ignivolvata », Bull. Mens Soc. Linn. Lyon 58 (10) 1989, p. 328.