Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

PONT Maurice (1917-2005)

par Jacques Hochmann.

 Maurice Pont est né le 24 août 1917 dans la propriété de ses parents, La Retraite, ancien pensionnat des religieuses de l’Assomption, 89 chemin des Fontanières à La Mulatière (Rhône), [vendue à la famille Charbin en 1944]. Il était le benjamin de cinq enfants. Son père, Albéric Auguste Pont (Bagnols-sur-Cèze [Gard] 24 février 1870-Lyon 6e 2 février 1960), ancien interne des hôpitaux de Lyon, médecin (thèse Lyon le 28 novembre 1899, « De la cataphorèse en art dentaire », prés. A. Poncet) et dentiste, était le fondateur de l’École dentaire de Lyon en 1899, et du Centre de chirurgie maxillo-faciale pour les mutilés de la face pendant la première guerre mondiale ; sa mère était Marie-Louise Souchon (Nîmes 1876-Lyon 1967). Une de ses quatre sœurs, Suzanne (28 décembre 1903-7 avril 1996), a épousé Henri Pigeaud (27 novembre 1897-31 janvier 1987), professeur de clinique obstétricale à la faculté de médecine de Lyon. Après des études secondaires au lycée Ampère et à l’institution Ozanam, au cours desquelles il obtient le premier prix de latin au Concours général des lycées et collèges, il entreprend des études de médecine.

 Nommé interne des hôpitaux de Lyon en 1938, Maurice Pont est affecté pendant la guerre de 1939-1940 au 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry, puis à l’hôpital de Romans. À titre militaire, il est nommé en 1945 médecin en chef adjoint au service de secours santé pour les rapatriés. Au cours de son internat, il se forme à la cardiologie auprès du professeur Roger Froment (1907-1984) et soutient en 1944 sa thèse sur L’hypotension orthostatique, qui sera publiée en librairie avec une préface de Louis Gallavardin (1875-1957). Chef de clinique de 1946 à 1949 auprès du professeur Paupert-Ravault (1891-1970), il devient médecin des hôpitaux en 1953, et agrégé de médecine en 1955. Entre 1958 et 1965, il participe avec l’équipe du professeur Pierre Michaud à la mise au point du cœur-poumon artificiel qui permet de gros progrès à la chirurgie cardiaque. Chargé d’abord d’un cours de propédeutique médicale et de séméiologie, il devient en 1964 professeur de cardiologie à la faculté de médecine Lyon-Nord, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en 1986. Au moment de l’ouverture de l’hôpital cardiologique et pneumologique Louis-Pradel (1970), il préfère maintenir le service de cardiologie qu’il dirigeait depuis 1966, dans un hôpital général de proximité : l’hôpital de la Croix-Rousse. Créateur et président de la Fondation de cardiologie Rhône-Alpes devenue ensuite Association de cardiologie du Rhône, il y organise, chaque année, de 1973 à 1986, la « semaine du cœur ». Il a été vice-président de la fédération française de cardiologie et président du comité directeur du journal Cœur et santé.

 Par ailleurs très sportif, sept fois champion de ski vétéran entre 1967 et 1982, il a aussi poussé ses études de latin jusqu’à obtenir une licence de l’université de Pérouse en Italie (il parlait couramment l’italien) et un DEA à la faculté des lettres de Lyon en 1986. Il se décrivait volontiers comme « hédoniste ».

 Il avait épousé le 1er juillet 1950 Jacqueline Berliet, fille de l’industriel Marius Berliet (1866-1944), fondateur de l’usine d’automobiles, et de Louise Estelle Saunière, dont il eut quatre enfants. Maurice Pont est décédé le 30 juin 2005 à son domicile, 9 avenue Maréchal-Foch, Lyon 6e. Il a été inhumé dans la tombe familiale des Pont à Sainte-Foy, après une cérémonie à l’église de la Rédemption à Lyon.


Académie

Membre correspondant de l’Académie le 6 juin 1995 (sciences), il avait déjà fait une communication le 25 février 1994, intitulée Caligula a-t-il assassiné Tibère, pouvons-nous croire Suétone ? (Résumé dans MEM, 1995 ; texte intégral en italien). Comme membre correspondant, il fait une communication sur La maladie de Jules César (MEM 1997). Il est élu membre titulaire le 1er décembre 1998, sur le rapport de Jacques Rougier*, au fauteuil 2, section 3 Sciences, laissé vacant par le passage à l’éméritat de Paul Guinet*. Le 27 avril 1999, il prononce son discours de réception : Parmi mes amis et mes maîtres, où il fait l’éloge de son prédécesseur, et raconte à la fois son parcours médical et ses études de latiniste. Il exprime une vigoureuse défense de l’enseignement des langues anciennes (MEM, 1999). Autre communication le 7 mai 2002 : Sylla, une énigme, un mystère (MEM, 2002). L’éloge funèbre de Maurice Pont a été prononcé par Marc Trillet* (MEM, 2006).

Bibliographie

David 2000.

Publications

D’une soixantaine de publications, on retiendra : L’hypotension orthostatique, Paris : Doin, 1945. – Avec X. André-Fouet et al., « Mitral valve prolapse. Wolff-Parkinson-White syndrome, his bundle sclerosis and sudden death », American Journal of cardiology 56, 1985, n° 10, p. 700. – « Un nouveau diagnostic pour la mort de Tibère » Medicina nei secoli 8, n° 2, p. 23