Gabriel André Pérouse est né à Lyon le 20 juin 1929, cadet des sept enfants d’André Marie Pérouse (Lyon 2e, 1878-1954), greffier du tribunal de commerce de Lyon, et de Marie Émilie Françoise Leclerc (Lyon 2e 30 août 1889-Vaugneray 2 février 1961), fille du médecin François Leclerc*. André, arrière-petit-fils d’Honoré Torombert*, était le frère de François Marie Gabriel Pérouse (1874-1928), archiviste du département de la Savoie [avec qui il ne faut pas confondre l’académicien], et d’Élisabeth Pérouse (1869-1934) mère du peintre Louis Charrat*.
Après des études secondaires au collège jésuite Saint-Joseph de Lyon, Gabriel André prépare une licence de lettres classiques qu’il obtient en 1949, et une licence en droit, obtenue en 1950, puis il fait son service militaire en 1951-1952. Diplômé d’études supérieures de lettres classiques, avec un mémoire sur Le théâtre biblique de Marguerite de Navarre (mai 1952), puis certifié (CAPES) de lettres classiques (1953), il est agrégé des lettres en 1954. De 1954 à 1958, il enseigne au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse. En avril 1957, il épouse Jeanne Laffaire, ancienne élève de l’École Normale Supérieure, agrégée de physique. Ils auront quatre enfants : Marie-Noëlle (née en 1959), Catherine (née en 1961), Romain (né en 1962), et Jean-François (né en 1964). En 1959, il va habiter à Curis-au-Mont-d’Or ; il y sera adjoint au maire, et représentera Curis au conseil de la communauté urbaine.
De 1959 à 1966, il est professeur agrégé au lycée Ampère à Lyon. En 1966 il est nommé assistant de littérature comparée à la faculté des lettres et sciences humaines de Lyon. Puis en 1968 maître-assistant à Saint-Étienne. En juin 1969, il soutient à Lyon une thèse de doctorat de troisième cycle, L’Examen des esprits du docteur Juan Huarte de San Juan, sa diffusion et son influence en France aux xvie et xviie siècles. En juin 1974, il soutient en Sorbonne une thèse de doctorat d’État, Nouvelles françaises du xvie siècle. Images de la vie du temps. Cette même année 1974, il est nommé maître-assistant à l’université Lyon-2, puis, en 1975, professeur titulaire de littérature de la Renaissance. De 1982 à 1984, il dirige le département des lettres. Président de l’Association Renaissance, Humanisme, Réforme, il organise et publie plusieurs colloques, parmi lesquels on notera le colloque de Goutelas sur « La littérature facétieuse » en octobre 1977, publié en 1978 dans la revue Réforme, Humanisme, Renaissance [RHR]. En 1992, il devient professeur émérite, et continue à diriger des thèses et à participer à des colloques.
Il meurt le 31 décembre 2005.
Élu le 6 juin 1978, Gabriel Pérouse prononce le 8 mai 1979 son discours de réception : Une figure d’académicien lyonnais sous la Restauration, où il trace le portrait de son arrière-arrière-grand-père, Honoré Torombert (voir plus haut), qui l’avait précédé à l’Académie. Il est président en 1993, membre émérite en 1998.
À partir de 1983, il est membre de l’académie des Pierres plantées, sous le pseudonyme d’Athanase Trolandet. Président de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon en 1995.
Conteurs et romanciers de la Renaissance. Mélanges offerts à Gabriel-André Pérouse, Paris : Honoré Champion, 1997 (avec notice biographique et une bibliographie complète jusqu’en 1996). – Robert Favre, « Éloge funèbre de Gabriel Pérouse », MEM 2006, p. 14-16.
[Gabriel André Pérouse tenait à faire figurer ses deux prénoms à la signature de ses publications, pour éviter aux bibliographes de le confondre avec son oncle archiviste de Savoie Gabriel Pérouse, 1874-1928 : voir plus haut]
L’Examen des esprits du docteur Juan Huarte de San Juan, sa diffusion et son influence en France aux xvie et xviie siècles, Paris : Belles Lettres, 1970, 227 p. – Nouvelles françaises du xvie siècle. Images de la vie du temps, Genève : Droz, 1977, 565 p. – « Aspects de Lyon et du Lyonnais dans les recueils facétieux du xvie siècle », MEM 1978, p. 82-86. – Édition des Contes amoureux de Madame Jeanne Flore, Lyon : PUL, 1980, 257 p. – « Une figure d’académicien lyonnais sous la Restauration », MEM 1980, p. 75-90. – « De Montaigne à Boccace et de Boccace à Montaigne. Contribution à l’étude de la naissance de l’essai », dans La Nouvelle française à la Renaissance, p.p. Lionello Sozzi, Genève : Slatkine ; 1981, p. 13-40. – « La Renaissance et la beauté masculine », dans Le Corps à la Renaissance, Paris : Aux amateurs de livres, 1990, p. 61-76. – « Louise Labé, Claude de Taillemont et le monde poétique de Jeanne Flore », dans Louise Labé. Les voix du lyrisme, Guy Demerson dir., Saint-Étienne : PUSE et Paris : éd. CNRS, 1990, p. 35-52. – Histoire de Curis-au-Mont-d’Or, Curis : Comité des fêtes, tome 1, 1987, 348 p. ; tome 2, 1999, 255 p. – « L’ombre de l’amoureuse dans les Amours de Ronsard », RHR 45, 1997, p. 39-53. – « Brève note sur “l’hétérodoxie” du Dr Juan Huarte de San Juan », dans Les fruits de la dissension religieuse : fin xve-début xviiie siècles, p. p. Michèle Clément, Saint-Étienne : PUSE, 1998, p. 59-63. – « La gloire de la dame et la gloire du poète : à propos des Odes à Pasithée de Jean Tagaut », dans La Poétique des passions à la Renaissance, mélanges offerts à Françoise Charpentier, Paris : Champion, 2001, p. 57-72. – « Avant-Propos » , et « L’homme qui écrivait L’Examen des esprits », in Juan Huarte au xxie siècle, Véronique Duché-Gavet (dir.), Anglet : Atlantica, 2003, p. 11-22. – « Le peintre et l’homme », Louis Charrat, Roanne : Thoba’s, p. 15-54. – L’Œuvre de Jean Bodin, Actes du colloque de 1996, Paris : Champion, 2004, 533 p. – En filigrane des Essais, Paris : Honoré Champion, 2008, 316 p.